Pendant le weekend

Je marche, je me perds, je cherche de l’ombre : Vases Communicants

Pour les vases communicants, bienvenue à ana nb : nous échangeons, elle vient ici, nous sommes en son « jardin sauvage ».

Je marche, je me perds, je cherche de l’ombre

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C’est pour enregistrer des voix que je suis partie à Lisbonne, des voix qui, mais où vont les voix quand on dort ? Je pars dans un pays voisin un pays voisin du pays de mon père. Mon père n’est jamais allé au Portugal.

Mais revenons à Lisbonne.

Le monde est un cirque et Lisbonne est aussi un cirque. Il suffit de quitter le centre, le centre de la ville, là où tout s’efface. J’ai pu voir tous les matins, aux mêmes heures les jambes désarticulées d’une femme, assise là près d’un grand magasin. J’ai quitté le centre le centre, et j’ai marché  je marche dans Lisbonne. Je marche quelque part. Je marche, je me perds, je cherche de l’ombre. Chaque jour, pendant dix jours. Je quitte la Rua Da Gloria, et je vais. Ce matin je prends je traverse La Praça Dom Pedro IV, puis la praça Da Figueira. J’arrive devant la boutique étroite d’un bouquiniste, un homme à la tête bizarrement penché sort. C’est pour enregistrer des voix que je suis partie à Lisbonne, des voix pour lire un passage du « Marin » de Pessoa.

Passagem  A sensation. Let me dance !

Bouche muette les mains de la femme aux jambes désarticulées, parlent. Je marche. Je prends le TRAM 28. Je vois l’homme aux cheveux gris et aux trois bagues. J’enregistre les voix du TRAM. Je descends trop loin, je marche, je ne cherche rien. J’entre dans un centre commercial, je lis « INTERDICTION DE PHOTOGRAPHIER, DE FILMER LE CENTRE COMMERCIAL ».Je sors, Je marche.

Aujourd’hui je traverse la Praça do Comercio , j’écoute le Tage . Je prends le TRAM 15 pour Bélem. Je marche maintenant vers le Ponte de 25 Abril.

Bélem

SKY SAND SEE YES SIR.

Je vois un, deux, plusieurs corps d’hommes allongés, ici, là, plus loin. Je trouve un banc. J’enregistre le vent. Le pont est loin. Je marche. Je m’arrête sous les rares arbres. J’enregistre le vent sous le pont, le vent et la circulation. Ensuite c’est l’enfer. Fatiguée je traverse une zone de restaurants, terrasses. Je rentre.

Je regarde MISSION IMPOSSIBLE (Tom Cruse a les lèvres roses, parfois).

« Aussi loin que possible de la vie, je vis ma vie. Et je m’émerveille aux changements de mes instants. »

J’hésite à demander à l’employé de la maison /musée de Pessoa, sa voix. Il me sort une édition de 1924 des « Poemas dramaticos ». Ce musée est trop coloré, trop ludique, du coup  devant la commode, ne penser seulement que c’est un meuble. Je sors.

« Tu es triste et mon cœur est las Et cela signifie Tout ce que cela ne signifie pas Ni même la vie »…

Je fais de la monnaie pour m’acheter le catalogue à deux euros de l’exposition du peintre Jorge Qeiroz que je ne connais pas.

Formes inachevées, inachèvements, enchevêtrements, improvisations.

Demain, je vais voir la mer.

Près de la gare de Cais Do Sodre je vois un homme plaqué contre un mur, membres inférieurs écartés comme un insecte, une cicatrice rouge à la tempe gauche, comme une miniature. Autour de lui , trois flics.

La nuit je regarde le ciel de Lisbonne, longtemps.

NOIR NOIR NOIR ROUGE FLEURS.

Demain je dois partir. C’est pour enregistrer des voix que j’étais venue à Lisbonne.

Dans l’avion peu de monde.

Un jeune homme derrière moi, je me retourne. Je lui demande de lire, « je rêvais d’un marin qui … » Quelques mots pour lui expliquer . Il prend le dictaphone et le livre. Il lit.

Les autres blogs en vases communicants  (merci à Brigitte Célerier et amicalement à elle):

Christine Jeanney http://tentatives.eklablog.fr/ et Pierre Ménardhttp://www.liminaire.fr/

Joachim Séné http://www.joachimsene.fr/txt/ et Jean Prod’homhttp://www.lesmarges.net/

Michel Brosseau http://www.àchatperché.net/ et Christophe Sanchezhttp://fut-il-ou-versa-t-il.blogspot.com/

Kouki Rossi http://koukistories.blogspot.com/ et Florence Noëlhttp://pantarei.hautetfort.com/

Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/semenoir/ et Florence Trocmé http://poezibao.typepad.com/flotoir

Anne Savelli http://fenetresopenspace.blogspot.com/ et Loran Barthttp://leslignesdumonde.wordpress.com/

Arnaud Maïsetti http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?rubrique55 et Stéphanie K http://stephelakh.tumblr.com/

Daniel Bourrion http://www.face-terres.fr/ et Brigitte Célérierhttp://brigetoun.blogspot.com/

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1 Comment

    dérive au beau rythme (mais manque le pendant)