Pendant le weekend

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Ce sont des jours difficiles. Non pas à cause des manifestations, la jeunesse, bien là, fait chaud au coeur. On peut découvrir de drôles de traits d’esprit

photo Reza Hiwa©

Tout à l’heure, au siège de la confédération française démocratique du travail du boulevard de la Villette, une dizaine de camions

et autant de caméras sur pied, attendant la sortie de je ne sais qui. Je sais bien  que je mélange tout, mais je vois cette débauche d’appareils, de techniques, de savoirs faire, même, et je me dis, souvent, toujours parce que je les croise aussi dans le métro, parfois, que certains sur cette planète (un milliard, une paille) ne mangent pas à leur faim.

Je mélange tout mais c’est la colère.
La colère de savoir que M. s’en est allé, s’est jeté d’un pont, dans la commune de Saint-Denis, ce matin du dix neuf août deux mille dix, parce qu’il croyait que sa vie était terminée.

C’est la colère de savoir que j’étais à Paris.

C’est la tristesse d’entendre cet homme d’église aux gestes si symétriques, mettre sa main à son front en parlant de réincarnation.

Nous sommes passés devant son cercueil, nous sentions l’encens, nous nous sommes inclinés, deux cierges brillaient là, le soleil de l’aprés-midi éclairait nos pas, l’homme, derrière son orgue, guidait notre marche. Les derniers mots, quelques larmes, il nous laisse là, un peu seuls,

sans lui, le soleil et la lumière, le vent frais dans le cloître… Alors, il faut bien aussi, parfois, écrire quelques mots qui n’ont pas à voir avec le travail, avec ce pour quoi on écrit ici, cette littérature, cette sociologie, mais les rituels, l’accueil, là-haut disait l’homme d’église en chasuble blanche,   si son patron l’attend, bras ouverts pourquoi pas, ce serait tant mieux.
Salut à toi, M.

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