Pendant le weekend

Une autre année

C’est un couple (Tom et Gerri) (oui), cinquante cinq soixante ans, lui géologue, elle psychologue, ils vivent vers Londres sans doute, une banlieue, une maison, ils ont un enfant avocat, la trentaine, Joe, des amis, dont un, Ken, très porté sur la bière, et une un peu pocharde, qui travaille avec Gerri : elle se nomme Mary, mais ne sera pas celle par qui le scandale arrivera car il n’arrivera pas.

Joe (le fils), Mary (la collègue), Gerri (la mère)

Mary : « je me sens si libre au volant… Vraiment super bien… »

Le frère de Tom, Ronnie, perd sa femme : lui aussi  a un fils, Carl, dont il ne sait, son père, s’il est marié ou non.

Ronnnie, Gerri, Joe, Tom (en double)  le jour de l’enterrement de la femmle de Ronnie.

Il ne se passe pas grand chose : un barbecue, un repas, un autre, une naissance (hors-champ), une crémation (hors-champ), le travail au jardin ouvrier semble-t-il, comme une réminiscence des parents certainement, où ils sont à l’abri quand il pleut (fausse pluie). On y pose du fumier, ou du terreau…

le bracelet montre de Tom sur sa table de nuit.

Il ne se passe, au fond, rien : seul le rythme des saisons peut-être, et encore. C’est un film de Mike Leigh, on y boit (beaucoup), on y parle (aussi beaucoup).

Une autre année, en voici une qui recommence. Ce sera tout. On ne jugera pas.

Film de cinéma, acteurs sans trop de fioritures, histoires sans méandre ou alors qu’on laissera derrière soi, hors-champ comme le train qui emporte Ken, Ronnie et Mary resteront seuls, sans doute, Carl gardera sa colère.

Ronnie et mary dans le jardin de Tom et Gerri.

Mais une direction d’acteurs, des mouvements de caméras, des plans de coupe, des mimiques, des non-dits, des rires et quelquefois, un peu de larmes. On commence l’année, une autre année.

Beaucoup d’histoire passent, on aimerait les connaître mais elles ne font que passer, comme le temps.

Une de ces histoires : « il faut trouver la raison… » (Gerri, hors champ)

Mais on ne saura pas, celles-ci se passeront hors champ. Comme au cinéma : tout se passe hors-champ, ellipses, ce ne sont que des ombres qui marquent des points au golf, la fiancée de Joe est derrière le mur, tout comme Mary à la fin du film, tout comme les voix des convives autour de la table, voix qui s’estompent et longuement, s’éclipsent, et le visage de Mary, sans bruit, sans paroles, seule.

Générique.

C’était au cinéma des cinéastes, une salle magnifique, place Clichy. La salle Jules Marey;

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