Pendant le weekend

Acteurs, chanteurs

Il y a quelque chose de la chanson au cinéma. Je pense à Yves Montand, à Jean Gabin dans ce sens (se souvenir du « je sais qu’on ne sait jamais » du Gabin qui y revenait, sans chanter- il devait avoir dans les 70 piges je pense, ce qui n’excuse rien…). Ou dans « la Belle équipe » (Julien Duvivier, 1936), où là Gabin chante (deux fins à ce film…). On peut aussi penser à Charles Aznavour, son rôle dans « Tirez sur le pianiste » (François Truffaut, 1960) mais il ne chantait pas, de son rôle de tailleur, Kachoudas (« Les fantômes du chapelier », Claude Chabrol,1982). Et tant d’autres. C’est un sujet de thèse (de sociologie) qu’il aurait fallu proposer à Marc Augé (lui qui aime tant la chanson) mais à présent, le temps en est passé, j’ai trente cinq ans de trop… mais j’aime toujours le cinéma comme j’aime toujours la chanson.

(Pourtant, je ne pense pas à Jacques Demy (« 3 placess pour le 26 » peut-être, à peine), je devrais mais non, mais à Agnès Varda et son « Cléo de 5 à 7 » oui (j’adore Michel Legrand), 1962, ni à ce « Huit Femmes » (François Ozon, 2002) allez savoir pourquoi… parce que, peut-être, ça ne (me) chante pas vraiment…) . Judy Garland, Liza Minelli, Fanki Sinatra ou Dean Martin ? Des acteurs, des chanteurs… 

Lorsque m’a été offert ce dvd (c’est toi, comme « 8 et demi » probablement le plus beau film sur le cinéma de tout l’univers – Frédérico Fellini 1963), j’avais entendu parler de ce film, à peine, de loin. L’affiche

me parlait un peu comme si j’y avais vu Patti Smith (le lyrisme, la poésie, la voix rauque, la chute les vertèbres, le rire), un a priori sympathique (j’ai une pensé pour Amy Winehouse là). Je me souviens d’un Julien Clerc jouant la comédie, on en rit encore (non, on s’en souvient même pas). Je ne sais pas, le mélange des genres ? Jeanne Moreau ? Sans doute pas, mais Magali Noël qui chante Boris Vian ? Oui, sûrement…

On y pense toujours à présent, Benjamin Biolay (que tu n’aimes pas) joue, Nino ferrer s’y est essayé, Serge Gainsbourg tout d’abord péplum puis réalisateur de films lui-même, Jane Birkin (elle chante) (si, si), tant d’acteurs au fond, tant de passerelles.

Bashung à gauche, Arno à droite : on se sert la main

Ici, c’est Bashung et Arno qui s’entretiennent dans cette cafétéria qui est le centre du film, l’acteur principal, le vrai territoire. Il y a quelques épisodes, je crois 5, qui constituent cette comédie.

Ils se sont assis, la serveuse (Anna Mouglalis) vient prendre la commande

Le duo (le duel) Arno-Bashung

raconte un épisode de la vie des deux chanteurs :

« Gaby » chanson volée par Bashung

à Arno, lequel Arno vole une centaine de chansons à Bashung, celui-ci s’assoit dans le café, et pose son menton sur sa main, coude à la table. Rien. Du ciné…

Il y aussi la bande de voyous, peut-être, qui eux aussi viendront s’installer, boire un demi, se souvenir peut-être de ces bons moments passés ensemble dans ce qui était leur « planque ».

Le club des 5 qui découvre que la planque s’est transformée en cafétéria…

Ils sont là installés dès le premier sketch (Edouard Baer croise Jean Rochefort qui va aux toilettes). De ces cinq-là, je ne crois pas que l’un d’eux ait tenté de chanter.

Du cinéma : une voiture, des routes, des fils électriques, des pylônes, la vitre ouverte, la route… Laurent Terzieff, Jean Rochefort, Jean-Pierre Kalfon (si lui il a chnaté un peu de rock),  Roger Dumas, Venantino Venantini… Et sans doute surtout, la serveuse (Anna Mouglalis)…

au fond du cadre, des images comme on en voit dans les bars, d’acteurs où S. Benchetrit glisse malicieusement une photo de Jean-Louis Trintignant…

Et Edouard Baer qui en fait des tonnes mais voilà, ça passe…

Un joli film, en noir et blanc, une comédie photographiée sur la télé qui n’est plus qu’un écran ici. 

Noire et blanche…



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