Pendant le weekend

M. (construire : résidence et photos)

Je ne me souviens plus (si les photos sont troubles, c’est qu’il manque de lumière), je crois que c’est son blog qui m’a fait connaître cet auteur.

Peu importe, mais pas tout à fait, parce que nous sommes voisins, voilà. L’avenue, et moi le boulevard, la rue, le faubourg. L’écriture, mais surtout le métro

et les images. Sages ou violentes. Il arrive qu’on se batte aussi entre Nation et Etoile (la place de l’Etoile, oui, là). Par Barbès.

C’était donc ce mercredi, soir, vers dix neuf heures, dans cette bibliothèque médiathèque dont on entend parler depuis une année, je pense.  Il y avait là l’édile

qui lut, dit sa joie d’accueillir en ces murs un écrivain. Il y avait là bien du monde. Une photographe.

Pour ma part, j’ai manqué quelques rendez-vous lors de cette résidence, mais n’importe, hier soir donc, ce soir-là, Anne Savelli closait avec une réponse qu’on partage tous, sa résidence. Qui avait eu lieu grâce à Martine Sonnet. Elle avait invité d’autres personnages de son genre, ou de son style, de son espèce (il en manquait une) – enfin des personnes pour qui l’écriture a quelque chose à voir avec ce monde virtuel , fait d’images, de sons, de textes, ce bazar stambouliotte peut-être, ce lieu probablement où on vase-communique tous les premiers vendredis du mois, où on essaye de survivre par ailleurs, travaillant aussi, ici ou là, faisant

quelques photos de chantiers, comme d’êtres, de gens, de lieux, ce n’est pas qu’on le fasse pour s’amuser, non, on ne le dira pas, pour quoi on le fait, mais c’est amusant et tragique, ce n’est pas que ce soit inutile, non, mais ce n’est pas à cette aune, on le fait pour témoigner peut-être, pour montrer qu’on était là, pour partager quelque chose, peut-être des textes, des images, des émotions, des sentiments, la haine ou le reste, le rire ou la joie peut-être quelque chose du monde en tout cas, je pense à ce cinéma, le Louxor, je pense à cet hôpital, ces voies de chemin de fer, je pense à la rue d’Estienne d’Orves, je crois,

à Clichy, qu’en aurait-on à faire de cette femme cheveux blancs queue de cheval qui vivait au 3 ? Rien, c’est Joachim Séné qui la croisait en ces temps-là. Et alors ?

Et alors rien. Cette ville qui se détruit et se reconstruit, Shangaï ? quelle différence avec Paris ?

Aucune, c’est Crhistophe Grossi qui nous en parle, des images, et alors ? Rien d’autre,

simplement des mots et des images, des gens qui parlent, d’autres comme moi qui photographient

comme moi, d’autres encore qui écoutent, des essais, des apprentissages, de l’édition numérique avec Hélène et Juan Clémente,

D-Fiction, des gens qui travaillent à ce que ce monde-là veuille prendre quelque sens, qui travaillent à garder indices de ce monde-là, ou retenir, ou ne pas oublier ou encore tresser, unir, rapprocher, faire sentir et parcourir, montrer et donner, et encore arpenter et comment disait-il en me présentant, déambuler, errer, regarder le décor, en écouter les sons et les bruits, Pierre Ménard en apporta quelques preuves,

on écoutait, on était dans le ventre sans fenêtre de cette médiathèque, peut-être bien la salle Boris Vian de l’antre intitulée du nom de Robert Desnos, le Diable comme disait  Aragon (« tu portais dans ta voix comme un chant de Nerval, quand tu parlais du sang, jeune homme singulier »), et poser ici ces images d’eux est peut-être déjà excessif, une prise de pouvoir (j’aime cette photo

parce qu’elle marque la lutte qu’il faut tenir contre l’image, au premier plan, Joachim), ou une prise de vue, possession, faire connaître, éventer, le monde et celui virtuel des textes et des images, les publier

une résidence se termine, peut-être mais d’autres viendront, évidemment, et d’autres livres et des exigences, je me souviens de Michèle la Pradelle qui m’écrivait « la vie est plus difficile quand on est exigeant », n’est-ce pas, oui, plus difficile, mais libre et fluide, alors ces photos et ces mots pour moi aussi, pour le courage, pour tenir la distance, pour construire, bâtir et avancer, aller et voir

 

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4 Comments

    Je n’ai pu venir malheureusement mais tu étais là-bas, donc tout va bien. Tes images commentées me sont une belle excuse.

  • oh merci pierre / du contentement bonheur de lire, de lire les vibrations de la soirée à M. en ton txt et tes images /

    à tout à l’heure

  • mais oui comme l’impression d’y être, d’en être, merci 🙂

  • @ Elise : c’est étudié pour…
    @ maryse hache : tu nous as manqué on a évoqué l’atelier d’écriture château landon…
    @ Dominique Hasselmann : j’aurais bien aimé t’y voir… la prochaine fois (il y en aura, c’est certain)