Pendant le weekend

Carnets de voyage(s) #81

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Il y a bien un bateau qui fait le tour (probablement) de la baie, mais on ne l’a pas pris (on le voit qui s’en va, là), on a demandé les tarifs, une brute a répondu « 3 euros l’aller », ce qui indique qu’on ne compte – si on compte bien – le retour et qui prouve la malhonnêteté, dans le port, des navires d’un temps révolu (comme celui des Pirates qui mouillait dans la baie de Cannes avant son flop) proposent aux touristes de boire un verre sur l’eau, assez puant aussi, mais c’est le port

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regarder suffit, on a été voir la Tour Blanche (on dit qu’elle fut rouge du sang  des suppliciés, guerre civile religion ou quelque chose, ce n’est pas que je n’aime pas l’histoire tu comprends, mais les turpitudes humaines du fait des croyances et des superstitions me révulsent profondément), on a marché sur le front de mer encombré de cafés « lounge »-ça ne veut dire que salon, et ça schlingue, je n’y peux rien –

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on a les mêmes goûts et les mêmes diagnostics, nous avons marché trois jours, arpenté les hauts de cette ville magnifique, moi je pensais à Vidal et aux siens, le capitaine son fils (non, le lieutenant Morin) et les chaussettes qu’il allait chercher à Troyes (Vidal pas Edgar) (on s’y perd…), j’ai pensé à Orsalia, et aux parents d’Anne M. (qu’en paix son âme et les leurs reposent), tous ces gens qui passèrent

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au loin croisaient des bateaux, ou alors ils stagnaient, je pensais qu’un trafic plus intense aurait dû animer ce plan mais non, nous étions dans l’enceinte d’une église, nous avions croisé les murs des vieilles fortifications, sous des arbres centenaires nous avions bu de l’eau ou un soda

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ce que j’aime ici comme ailleurs, ce sont ces trois chaises bleues bord cadre en bas, la petite table comme ailleurs à Lisbonne, Barcelone ou Gènes, tout au long des rives de cette mer, partout Venise ou Trieste, Ierapetra ou Carthage, on s’assoit à l’ombre et on vit

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c’est un peu haut, les genoux s’en plaignent mais peu importe, un homme nous a ouvert l’église, sa femme nettoyait, les lumières, les ors les icônes magnifiques, les meubles qui encombrent tant et encore tant l’espace, le culte, la foi, la gentillesse aussi bien, nous redescendions, nous avons marché, nous sommes redescendu, dans cette taverne

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sous les acacias (la photo est du robot -dédiée naturellement au Chasse-Clou) où la patronne nous offrit un quart de vin blanc (ça existe : certainement pas à Paris, enfin  je ne crois pas, mais ça existe et cette gentillesse-là – le plaisir de donner à goûter une spécialité – il était résiné et délicieux – est vraiment quelque chose de rare), c’était le soir, nous avions marché arpenté les rues, sur le port, visité le musée de la photographie -celui du cinéma existe aussi, mais était fermé – ici l’exposition traitant des réfugiés syriens

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des images qui marquent (le flou est terrible sur les humains)

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la lumière vient d’une locomotive, au fond, les gens veulent vivre, seulement, échappent à la mort la torture, tentent, des témoignages, des visages, des actes, on débouche voilà le port

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la gare maritime, vide, ici encore le musée et son bar

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un bateau, deux

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sortir sur le quai

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au fond, un homme penche

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pense, croisent les navires, j’ai tant pensé à Istanbul (je lis depuis quelques jours le « Istanbul » d’Ohran Pamuk, une merveille, j’y découvre que la maison de naissance de Mustapha Kémal Ataturk a été plastiquée un jour de septembre 1955 et que cet attentat a mis le feu aux poudres de Constantinople/Istanbul et qu’une sorte de pogrom y a eu lieu, les 6 et 7 septembre, mais nous n’avons pas vu cette reconstitution, non) sous le soleil de cinq heures, ce soir-là, puis on est reparti parce qu’il faut partir, il le faut

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pris un sandwich, de l’eau, le soleil était là, le voyage aussi, ces marches et cette miniature

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les gens sur le quai

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des heures à nouveau Modiano (un marché de Thessalonique porte ce nom), le train s’enfuit

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passe au bas de l’Olympe à nouveau, on croise une ligne prochaine de train très grande vitesse (on croit rêver, on est tellement pressé, on n’a le temps de rien

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au loin fondent les nuages

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(les rails ne passent pas à l’image, mes excuses), quelques heures de train qui gravit les montagnes, voie unique, lentement puis redescendre, chaleur, de l’eau bientôt Athènes

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des champs d’olivier, des vignes peut-être, au loin la mer Egée sans doute, on avançait sous le soleil, on a sept heures de train derrière nous

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ce sera la nuit, on atteindra l’île, on se reposera sur les bords de l’eau doucement la nuit viendra on va dormir… 

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1 Comment

    et avec nos foutus défauts, nous les méditerranéens, avec nos bagarres incessantes, sommes frères en civilisation, enfin l’essentiel, les chaises à l’ombre, un peu de puanteur, et tout et la beauté, variable mais avec toujours la mer, des montagnes, des oliviers et autres…