Pendant le weekend

Vingt sept huit trois cent soixante trois quatre

 

 

 

Tandis que ce qu’on appelle « les médias » ont choisi la pire des nullités, la flattent et en rajoutent une louche, sans arrêt, avec la hors-la-loi fille du borgne, d’autres s’en vont. C’était un type que je ne connaissais pas – peut-être était-ce lui à cet enterrement, il y a quelques années, je ne sais pas, je ne le connais pas – il s’est présenté aux urgences samedi vers peut-être trois heures dans l’après-midi, très mal en point, et dans la nuit de samedi à dimanche, le téléphone nous a appris vers quatre heures qu’il s’en était allé. Il y a dix jours il était tombé s’était fracturé deux dents je crois, quelques points de suture, puis était revenu chez lui, quelque chose dans la chute des corps, le souvenir des chutes de ma mère, ma tante de même, l’âge qui s’en prend à nous, mais ce n’est pas le point qui fait que j’en suis un peu malade (légère fièvre, mal au dos et au krâne, grippage des articulation) (je dois aller louer un petit camion, aller chercher les meubles de l’ami D. pour les emmener à la maison) : ce qui fait sens, ici, pour moi, c’est que le voilà, cet homme que je ne connais pas, délivré alors que nous avons ici, encore, à subir les contrôleurs et les administrations, les documents et les dispositifs, les obligations et les besoins : n’est-il donc plus comme nous ? Cette chance de n’avoir plus rien à prouver, n’est-ce pas quelque chose d’enviable ? Je regarde dehors, il va pleuvoir sans doute, le vent souffle, les nuages s’en vont, ce n’est pas que la mort soit plus belle que la vie, non sans doute pas, mais c’est surtout qu’elle est définitive…

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3 Comments

    même grisaille, même désir de n’en être plus
    Mais plus sérieusement navrée pour vous

  • L’avion semble vert dans le ciel : la peur est peut-être aussi céleste ?

  • @brigetoun : passent les jours et passent les semaines… Merci à vous
    @Dominique Hasselmann : comme disait ma grand-mère : « la peur n’évite pas le danger »…