Pendant le weekend

5. Hôtels Modiano

 

Au moment où on en finit de cette série (il en reste un petit bis, au 3, qui vient en complément du roman « Dora Bruder » lequel m’apparaît un peu central (notamment du fait de l’intitulé « du Livre d’Or » pour l’hôtel où logeait la famille de Dora au début des années quarante), réalisé sur les énoncés de « Voyage de noces »), il m’est apparu quelques conclusions – provisoires, comme chacun sait.

Il y a cette idée que les romans regroupés là sont – pour une part importante – autobiographiques. Déplaçant alors la focale, ou le point de vue, ou le point tout court, le rédacteur_illustrateur s’oblige à trouver quelque chose qui serait en rapport avec le père de l’auteur : quelque chose d’assez flou (on voit, d’ailleurs, dans le cahier qui précède les textes, une photo dudit paternel accroupi sur un balcon – je ne suis pas sûr – je dois vérifier

oui voilà, c’est lui – dont on connaît l’histoire qui suit, c’est-à-dire un éloignement de plus en plus important, comme si le centre ville (Paris) avait sur lui cette force, inverse de l’attraction – centrifuge peut-être – , et le voilà qui s’en va, dans un café de la Porte d’Orléans, les vêtements élimés, « je ne le verrai jamais plus » dit-il.

Il y a aussi cette autre idée qui vient, peut-être plus marquée, celle qui veut que les hôtels fréquentés par les protagonistes de ces romans sont (de plus en plus ? il faudrait voir) des établissements au luxe éhonté. Ce sont les hôtels qui veulent ça, peut-être, en ce qu’ils sont, dans leur part la plus visible, disons, fréquentés par des individus aisés, « les voyages forment la jeunesse », des « hommes d’affaire » ou des trucs dans ce genre. On croise ici, dans ces cinq (et demi) recueils des avatars de ces officines des façades, des fenêtres, des chambres, des suites, des appartements où, une nuit, quelqu’un s’est réfugié (souvent, un refuge) : quelqu’un qui ne dispose pas d’un toit, semble-t-il, non plus que d’une famille ou d’une possibilité de s’arrêter, calmement, pour regarder un peu ce qui se passait alors.

Et pourtant, pourtant, de tous temps (sauf ces deux dernières années), dans mon entourage, une de mes amies chères a vécu (jamais mariée, jamais à l’abri, toujours chambre quinze dans mon souvenir partiel) (numéroter les chambres, tu comprends …) des années durant, au Port Royal, puis au Montalembert, puis ailleurs sur le quai, puis encore ailleurs avant de retrouver le lieu où sa soeur avait disparu, un peu dans la même disposition. Comme quoi l’autobiographie… 

J’en termine, donc, ici, avec un addenda qu’il me faudra élaborer ensuite.

de la Résidence, Megève (introuvable : d’autant plus que je ne me plais pas dans cette ville-là, allez savoir pourquoi, peut-être est-ce la montagne ? le froid ? je ne sais pas, mais rien trouvé sinon ceci, Royal Rochebrune (168 e) qui a quelque chose à voir – dans son intitulé – avec Deauville, plus haut, Marguerite et tout ça

et ces multiples balcons qui regardent quelque chose, là-haut – pas fait le plan du contrechamp, il y a quelque chose avec les Alpes, il y a quelque chose avec ce coin-là – spécial biographie personnelle) (il y a deux choses qu’il faudra élucider : cette biographie; et les techniques utilisées pour parvenir à ces billets) (je m’y emploie aussi).

Impérial palace, Annecy

(187 e) probablement, si mon souvenir en convient, de l’une des connaissances, des amies de l’auteur – ici c’est le jardin, l’arrière, si on veut l’avant du bazar (il y a un gâteau, la polonaise, qui fait penser à ce genre de construction qui évoquerait -évidemment vu le nom de l’établissement – aussi bien Biarritz le petit et son impératrice de femme)

Le père Bise, Talloires (auberge restaurant hôtel peut-être) (c’est les deux, on a pioché ailleurs que dans les images de ce robot inepte qui s’arrange très souvent des aléas – jamais la moindre incartade au standard, au normal, au conventionnel – : ici une image d’un pékin

les arbres qui cachent les chalets, les gens qui à l’ombre dorment, le restaurant est en travaux tu m’excuseras (il rouvrira dès début mai explique le site) (ce « dès » fleure son ordure – en même temps, si on veut déjeuner, penser à emporter deux cents euros par personne, historie de se sentir tranquille) (il y a sûrement un « cottage » mais j’ai pas cherché, ça va bien) il y aura aussi cette image du syndicat d’initiative (prenons-en quelques unes allons)

la flotte, c’est le lac d’Annecy (c’est assez coquet, en effet).

du Rhône, Genève (peut-être mandarin oriental – derrière un coiffure hôtel du rhône, nom du salon qu’on trouve encore quand on cherche un établissement capillaire, mais plus dans les images du robot où il n’est que « coiffure du Rhône »

« hôtel du Rhône » probablement retarde un peu – la chaîne possède des hôtels dans le monde entier, à Paris rue Saint Honoré coin Castiglione, on peut disposer, si l’on veut, d’une suite terrasse quelque chose pour la modique somme de 15ke la nuit) (je mets ke pour ne pas indisposer et pour être compris de ceux qui parlent en kilo – soit mille e) (zéro photo sinon le contrechamp (on voit au fond de la perspective – au premier plan, le Rhône, probablement – le jet d’eau qui s’élève au dessus du lac Léman) (à la fin du billet, l’une des plus belles images du lac qu’on puisse trouver : je crois qu’elle aussi due à un pékin – le-laquel-le c’est une autre histoire)

Splendid, Bordeaux (n’existe pas mais) on a trouvé un « Régent » de 2012 ou 13 je ne sais plus (280e quand même)

(on se dit que ça va avec le « droit dans ses bottes » qui, ces temps-ci, se doit de « reconsidérer » sa position) (on ne va pas pleurer non plus, mais les dispositions prises ces temps-ci par les émules de ce lieu, la droite, ont quelque chose de vraiment (si elles n’étaient tragiques) vraiment burlesques…)

d’Angleterre, rue Royale, Annecy (qui n’existe plus guère, mais qu’on croit avoir retrouvé là – le petit panneau rouge, là, en bas gauche cadre, non ?)

ça ressemble à ça, ça doit être transformé en quelque chose (pour le moment c’est une banque) ça deviendra peut-être autre chose (en tout cas passe le tatoué).

Savoie, 8 rue Cels Paris 14 : ça n’existe pas, il y a à la place cet immeuble

(le souvenir du roman « Chien de printemps » et l’atelier du photographe qui se trouve là

une réminiscence sans doute fortuite (je crois que c’est celui que j’ai préféré) (après « Dora Bruder« ))

Le San Remo, au 8 rue d’Armaillée Paris 17, n’existe plus (on pense à part soi que l’espèce de marquise qu’il y a au dessus de la porte d’entrée est le seul quelque chose qui puisse rester de l’existence de l’établissement)

Métropole, 13 rue de l’Etoile Paris 17 (non plus, rien) à l’adresse :

spa, salon de massage : on trouvera les linéaments qu’on veut entre ces spas-ci et ceux des établissements de luxe (on fait ce qu’on veut, ici on entre on apporte son manger si on veut, on partage avec qui on veut, et on s’en va sans dire au revoir si on veut)

sans nom, au 16 rue Brey  (près de l’Etoile) : il n’y a (plus ?) rien au 16, mais au 14 celui-ci, « Neva » qui avec ses 3 étoiles ne donne pas ses tarifs (sans doute en travaux – si l’occasion se présente, je vais voir)

Sévigné, rue de Belloy 17 toujours vers l’Etoile

on tombe là-dessus qui a son contentement d’autoportrait (il n’y a pas de raison qu’un robot ne se montre pas anthropomorphe) ou selfie disons (119-134 e si tu veux louer demain). Ce qui peut interpeller (cependant) c’est ce « e » manquant là (on dirait Perec ?) : le non remplacement de l’objet indiquerait, selon moi, des travaux à venir à court terme. On regarde alors: ici en 2008 (il y est)

là en 2012 (il y est toujours)

en janvier 2014 (noter les jolies décorations, Noël et compagnie)

il a disparu… Bah, six mois plus tard

pas là… Deux ans sans « e » et tout est dépeuplé ? Non, car, comme on voit, à chacune des prises de vue un quidam, une qui tire son caddy, une moto garée là : toujours en vie, toujours en action… La vraie vie (la prétention du site de l’hôtel ne lui permet pas d’annoncer ses tarifs, tu comprends…).

Royal Savoy, Lausanne ( de 350 jusqu’au 1100e – sans doute plus à présent) (ça commence à suffire pas vrai ?) ici une image qui date pour montrer que l’établissement vaut le détour

taxée quelque part, OSEF, mais aujourd’hui

désolé c’est en travaux, quelque temps plus tôt

il s’agissait carrément de grues (les travaux dans les hôtels : quand le bâtiment va tout va; l’hôtel Crillon à Paris

le Ritz (travaux trois ou quatre ans je ne sais plus ici en 2013

et pour ne point heurter le populaire, revêtir les algécos

de ces fresques en trompe-l’oeil, aujourd’hui comme après que lady D. en sortît

avec son (non sans) (euh… je ne sais plus, sans je crois, son doddy, enfin tout ça) : du haut de cette colonne des siècles nous tournent le dos

ou nous regardent…

On en finit.

Beaurivage, Lausanne (428e à 1349e)

entrée côté ville (« one of the leading hostels in the world » en toute humilité proclame le joli portique) il faut savoir où on met les pieds… Bah, tant pis, je ne mets rien d’autre, cette image magnifique, juste  en bas, un peu en avant de cette baraque, là, il fait doux le soleil, les vaguelettes du lac, tantpis, on oublie…

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4 Comments

    euros ou francs suisses ? je me demande

  • @L’employée aux écritures : un euro, c’est 1,1 franc suisse en même temps – au cours d’aujourd’hui – c’est une presque équivalence voyez (pour les prix, ce sont des évaluations qui ne sont, vous vous en doutez bien, nullement contractuelles; tout au plus des ordres de grandeur pour fixer les idées au doigt mouillé ou au pifomètre, c’est comme on veut, glanées ici ou là sur internet qui, comme on sait, ne donne qu’une vérité extrêmement partielle, aléatoire et bouffie) (hein) . Merci de votre passage, en tout cas.

  • Ce qui me frappe (enfin, tout est relatif) :

    – les zombies, toujours là ;

    – les photos en grand-angle qui « démolissent » complètement ce qu’elles sont censées reproduire – ou alors, on appelle ça « photo fiction » ?

    – Megève (j’aime ce lieu où j’ai fait un séjour annuel lorsque j’avais quatre ans pour une broncho-pneumonie : l’air y était pur, je m’en souviens, et le nom même est plein de neige) ;

    – la belle remarque sur le « e » manquant, ici ou là, comme dans « La Disparition » dudit Perec.

  • @Dominique Hasselmann : on appelle ça comme on veut. Pour Megève, rien ne peut entamer – et c’est heureux – nos souvenirs… Merci des passages