Pendant le weekend

Deux quatre Trente trois an 2

 

Cet après-midi (c’est à 19h) on aura droit sur la place à un concert de Nuit Debout parce que il n’y a pas de raison que ça cesse. Le tenant de cette loi scélérate (écarlate rime aussi, mais le sang des personnes qui se tuent au travail existe, qui se suppriment aussi pour des conditions – travail de nuit, du dimanche, horaires iniques tout cela ourdit par ceux qui soutiennent le micron – jte parle même pas de ce qu’il y a plus à droite – abjectes alors que le travail est une dignité et c’est bien sur cette dignité qu’ils comptent, ça rime donc mais j’ai pas envie de rigoler) se trouve derrière son comptoir d’épicier et compte les ralliements.

La nausée.

Dans trois semaines, puis dans cinq, puis dans neuf puis dans onze : changement ? habitude ? Je suis fatigué parce que je commence à être vieux, parce que ces salades sont de plus en plus indigestes (je me souviens de ces mots « élections piègacon » avions-nous complètement tort, alors, dans nos certitudes de vingt ans où nous mettions sur la tête de Debré l’entonnoir qui lui seyait à ravir ? c’était l’un des « pères » de cette constitution, tu vois…).

L’habitude, me suis-je dit en me levant, préparant le café (chemise, après douche, chaussettes pantalon pull, etc je passe). Il y avait là, dans l’appareil qui traînait non loin, ces deux images, prises à deux secondes d’intervalle : la première

ça va bien, on les connait (je n’ai pas compté mais il doit bien y en avoir quelque chose comme cinquante dans le dossier « photos améliorées » – je les compterai, un jour tu verras…), mais on ne les voit guère : je détaille, ici est-ce une dame (« les pavés seront doux à nos âmes grises  » dit la chanson – paroles Mouloudji, musique Georges van Parys)

en tout cas, sans doute en première. Les contrôleurs contrôleront tout à l’heure

des centaines de fenêtres dominent la scène

(je mets un peu de contraste, ça fait une présence).

La deuxième

la même semblable très léger pano droite gauche, on retrouve cette dame (mais en est-ce bien une, qui se dirige vers sa place de première ? caché(e) par les fils, qui peut savoir ?)

les contrôleurs tout à l’heure

(un peu plus de couleurs, forcer un peu sur les verts) continueront leur travail (c’est tout juste si on le voit, lui) mais surtout d’autres, sur la terre ferme dirait-on, ou en tout cas, qui ne vont pas partir tout de suite, vers le nord, mais se croisent sans trop se voir

un couple, lui qui traîne, à peine si on le discerne, sa valise à roulettes, l’autre qui passera, et ce cycliste inconnu

à peine si on le capte, son sac blanc sur le dos, qui est-ce ? Qui fut-ce ? Des personnages ? Le papier dans le caniveau, une réponse ?

Des signes ? Naaaan, du hasard – peut-être, mais plus jamais ne seront réunis, un moment éternel ? Pfff… Déjà passé, c’en est fini.

Il y en a une troisième, mais elle n’apporte que rien.

(fait penser que j’ai déjà donné dans cette illusion de reconstituer ce qui a existé, vendredi soir, sans doute en route vers le cinéma, je ne sais plus, après midi, je ne sais plus).

Changer d’habitude, voilà. Déjà, dans cette illusion, vouloir recréer quelques moments, par l’image.

Changer d’habitude (tout à l’heure, vers 10.30 « All about Eve » au cinéma, tu le crois dimanche matin ? eh ben oui) (Jo Mankiewicz, l’un des plus beaux films du monde sur le théâtre, la comédie, l’âme humaine – j’aime Anne Bancroft – pour Bette Davis il n’y a pas de question) (1950) (derrière elle, c’est moi) (enfin, en mieux, Gary Merill)

Alors , c’est tout (dans la cour, en quelque sorte, un marronnier

). Bon dimanche.

 

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2 Comments

    Les valises à roulettes devront choisir un jour entre la vapeur et l’électricité.

    Bon dimanche aussi !

  • mauvaise expérience de la petite nuit debout de ma petite ville (trustée par l’autorité d’amis de Mélenchon – pardon – qui refusaient toute autre expression et ont traité avec un paternalisme méprisant des djeunes qui ne sont pas revenus) à Paris ça devait être plus participatif…
    mais je traîne aussi cette petite navrance coléreuse dans le bruit de cette campagne
    merci pour les images