Pendant le weekend

Vingt six neuf /566 (Carnet de voyage(s) #93)

 

jeudi vers dix heures trente, j’avais presque fini mon sac (cadeau de A.que je remercie ici) et j’avais en tête de m’en aller (prendre le RER un jour de grève a quelque chose du jaune, mais n’importe, je m’en suis allé) mais d’abord dans un journal j’avais découvert ce spécimen (#306)

ici doublé que s’est approprié une marque deluxe (le luxe, plus ça va, plus j’agonis).

Peu importait : je m’en allais, à la gare du nord on annonçait la venue d’un train, puis il était retardé, puis il arriverait puis serait retardé, puis viendrait, tant et si bien que nous y fûmes traités comme des sardines (je m’en fous complètement, j’avais mon sac, un livre et trois chemises propres, je m’en allais et tout irait bien) (je peux le dire à présent) et voilà qu’au fond du cadre

(je suis revenu en entier, c’est plus simple) un aéronef venait à aller se poser là même où j’allais m’embarquer (j’avais tenté de m’enregistrer la veille par ouèbe mais ça n’avait rien voulu savoir) (de sorte qu’une légère appréhension venait comme à l’accoutumée s’associer à ce voyage précédant le suivant dans les ciels, vers le levant) (j’avais orthographié mon nom – qui me vient de mon père comme lui du sien etc etc…- avec le trait d’union qui lui sied, croyais-je naïvement, mais non…)

les gens étaient descendus entre vers le Bourget et Villepinte (quelque chose comme un congrès, ou un symposium ou une assemblée, une concentration, un ensemble de « franchisés » (ils avaient un peu tous la même dégaine, je me souviens un peu, à peine, ils ne parlaient d’ailleurs pas le dialecte local mais quelque chose de l’anglo-saxon) (OSEF sans doute (troisième fois sur le billet) mais tout de même puisqu’il y avait là moins de monde, j’avais le loisir de tenter de cadrer) et

il descendait des cieux (c’est toujours compliqué le cadre : voilà dix ans que je me suis mis à la photo de poche – c’est le journal qui m’y a conduit, ou alors le blog, ou alors les deux – je commence à comprendre le cadre, ou du moins à le voir sans besoin de le capturer)

(non, là, il n’y est pas) au zoom, c’est toujours plus difficile d’autant que ces zooms-là ne sont pas optiques mais numériques et qu’ils ne font que transformer une image captée en quelque chose d’un peu plus (mal) défini (enfin c’est ce que je crois avoir compris, on m’a expliqué une fois ou deux) (la technique m’indispose, je l’abhorre presqu’autant que le luxe) (on ne voit rien, on ne cadre rien, on va au jugé) (ça ne marche pas à tous les coups non plus)

le RER s’en allait gaiement vers le terminal 2 probablement (les numéros des terminaux ne correspondent pas avec ceux de cette satanée régie : elle en compte deux, ils sont trois) (on se prend à plaindre les malheureux pékins qui ne parlent pas le patois d’ici…)  (je ne me souviens plus exactement, passages ici, là, boutiques de luxe et de masse disposées avec l’aide de la science du marketing sur le chemin du voyageur, les mêmes ici là ailleurs… à gerber, mais je m’en allais) et par chance j’ai croisé avant l’embarquement (comme on dit improprement mais dans ces voyages, il me semble parfois que tout est impropre – ici la compagnie se nommait C. (compagnie à bas coût qui me mènera à C.), on ne donne rien, tout se vend quand ce serait le moindre verre d’eau, à peine s’il ne faut pas s’acquitter d’une taxe pour respirer de l’air, s’asseoir sur un siège et boucler sa ceinture…) au loin (nous n’avons pas d’argent, mais nous voulons voyager quand même : il y a vingt ans on disait « moins loin, moins souvent, moins longtemps » pour les voyages en avion : le trafic aérien a augmenté de huit pour cent en 2016…) dans mon esprit le même

que capturé dans le train.

Probablement suite au prochain numéro, mais billet dédié à l’ami alité à Cochin, avec mes voeux de prompt et complet rétablissement.

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4 Comments

    Merci pour ces photos d’embarquement, on a déjà hâte d’atterrir !

  • merci pour mettre tant de saveur à ce trajet et cette façon de camper en quelques mots les gens et de philosopher comme en passant… (moi le luxe l’aime assez quand je pense qu’il

  • suite du commentaire (désolées, mes mains ont des caprices) quand je pense donc qu’il (le luxe) donne à des artisans le plaisir de créer mais bon c’est assez rare cette liberté, et puis il y a cette horreur : les clients ou clientes qui méritent rarement d’être les destinataires

  • @Dominique : merci du passage (remets toi, à bientôt)
    @brigetoun : merci à vous…