Pendant le weekend

Aldo 6 et 7

Il faudrait :
Commenter, démêler le vrai du faux (a posteriori c’est plus facile : il y a beaucoup de fausses pistes, d’imprécisions et d’erreurs dans les dires des journalistes; tout le monde est perdu, quoi qu’il en soit).
Penser à réaliser un index des noms cités (mais quel travail)

Tombé par hasard sur l’émission de radio avec notamment Marie-Anne Matard-Bonucci

Aldo 6
24/03/1978
Les enquêteurs auraient identifié l’un des ravisseurs de M. Aldo Moro Rome. – Malgré tous les moyens mis en œuvre depuis une semaine, M. Aldo Moro et ses ravisseurs restent introuvables. L’enquête se déroule simultanément à trois niveaux : magistrature, services secrets et forces de l’ordre. Les citoyens y collaborent par de nombreux coups de téléphone – désintéressés, puisqu’il n’y a pas de prime, – mais les fausses pistes abondent, et la moisson des enquêteurs n’a souvent aucun rapport avec le rapt du président de la démocratie chrétienne.

25/03/1978
La presse fait-elle le jeu des Brigades rouges ? explications sur le rôle de la presse suivant les divers courants politique (le pc (l’Unita) condamne les BR, la Reppublica condamne la censure, le Corriere della serra pense qu’il faut censurer pour « ne pas donner de résonance aux méfaits des terroristes »

Italie Les syndicats ont déclaré la guerre au terrorisme L’enquête sur l’enlèvement de M. Aldo Moro piétine toujours. Cependant, une dizaine d’arrestations ont été opérées par la police italienne. Parmi les personnes appréhendées figurent M. Franco Bernardi, dit  » Bifo « , l’un des animateurs de Radio-Alice ; un leader des mouvements d’extrême gauche milanais, M. Giuseppe Zambon, trente-neuf ans, et une jeune femme, Caterina Monica Rosenzweig, vingt-six ans, soupçonnée d’avoir participé à un attentat revendiqué par les Formations combattantes communistes, le 12 mars, à Varese. Dans l’hebdomadaire du parti communiste,  » Rinascita « , M. Girardo Chiaromonte, l’un des conseillers de M. Berlinguer, critique les méthodes de la police et affirme qu’il y a eu  » des exemples éclatants d’incapacité et d’irresponsabilité  » dans l’enquête sur l’enlèvement de M. Moro.

L’ANCIEN MAIRE DE TURIN BLESSÉ DANS UN ATTENTAT L’ancien maire démocrate-chrétien de Turin, M. Giovanni Picco, a été blessé par plusieurs coups de feu, dans un attentat commis près de son domicile, vendredi 24 mars.Les agresseurs, selon les premières informations, ont visé les jambes. Ils ont pris la fuite à bord d’une voiture.L’attentat intervient huit jours après l’enlèvement du président de la Démocratie chrétienne. M. Aldo Moro, et l’assassinat de ses cinq gardes du corps.Un coup de téléphone anonyme à l’agence de presse ANSA a revendiqué l’attentat au nom des Brigades rouges.

27/03/1978
Italie L’opinion publique découvre avec stupeur que la réalité rejoint la fiction imaginée par cinéastes et romanciers des mots sur les choses ressenties, dits par Alberto Moravia (« le vide total de l’absurde« Corriere della serra » -droite) ou par Leonardo Sciascia (Reppublica, gauche)( « Tout ce qui arrive semble fortuit, disait Sciascia, dans une interview à la Repubblica. Une série d’événements qui s’enchaînent comme par l’effet du hasard« ). Deviennent réalité les fictions dues à Elio Petri ou incarnées par Gian-Maria Volonté… Pour finir sur ces deux paragraphes : « Or, avec l’enlèvement, la fiction s’est faite acte, comme si une règle du jeu, celle de  » faire semblant « , avait été violée. Les explications n’ont que la valeur de tranquillisants. Leur gamme est vaste. Aucune n’emporte la conviction, aucune n’étend le champ des certitudes qui se bornent à ces simples faits : M. Aldo Moro, président de la démocratie chrétienne, a été enlevé le 16 mars à 9 h. 3, par un commando qui a tué ses cinq hommes d’escorte. Sa photo devant un drapeau des Brigades rouges a été publiée deux jours plus tard« .

 

 

Aldo 7
28/03/1978
Les Brigades rouges indiquent que  » l’interrogatoire  » de M. Aldo Moro a commencé Les ravisseurs de M. Aldo Moro se sont manifesté à nouveau à la fin de la Semaine sainte : le  » communiqué numéro 2  » des Brigades rouges a été remis, samedi 25 mars, à des journaux de Rome, Milan, Gênes et Turin. Il ne formule aucune exigence et n’apporte aucune information sur le sort du président de la démocratie chrétienne, il indique simplement que  » l’interrogatoire d’Aldo Moro est en cours ». Les recherches des enquêteurs sont restées, jusqu’à présent, sans résultat notable, bien que des milliers de perquisitions aient été effectuées depuis l’enlèvement de M. Moro. Plusieurs auteurs de cet enlèvement auraient toutefois été identifiés par la police, mais aucun n’a pu être appréhendé pour l’instant.

Paul VI a célébré la messe de Pâques en plein air
Paul VI a célébré la messe de Pâques, place Saint-Pierre, devant plus de 200 000 fidèles. C’était sa première apparition publique depuis le 13 mars, date à laquelle il avait contracté la grippe. Un demi-milliard de téléspectateurs ont suivi la cérémonie dans trente pays. Après la messe, Paul VI est monté à la loggia de Saint-Pierre, ornée de tentures rouges, pour prononcer le message pascal, la bénédiction apostolique et pour souhaiter en dix langues  » saintes et joyeuses Pâques « .• À JÉRUSALEM, un millier de chrétiens se sont rassemblés dans la basilique du Saint-Sépulcre pour assister à la grand-messe pontificale chantée en latin par Mgr Beltritti, patriarche de cette ville. Pour les protestants, les services religieux ont commencé à l’aube au jardin du tombeau, considéré comme le véritable site du sépulcre. Mais parmi les touristes, peu de pèlerins. Ces derniers ont craint des attentats en représailles de l’opération israélienne au Sud-Liban.• EN ALLEMAGNE DE L’EST, les téléspectateurs ont eu droit, le jour du vendredi saint, à une véritable surprise : pour la première fois depuis la création de l’État communiste allemand, un représentant des Églises, Mgr Schoenherr, évêque évangélique (protestant) de Berlin-Est, a été autorisé à s’adresser aux chrétiens sur le petit écran. D’autre part, l’évêque de Berlin a obtenu l’attribution d’une émission mensuelle à la radio pour la diffusion d’informations religieuses.L’Église catholique, très minoritaire et dont les relations avec le pouvoir ne sont pas des meilleures, ne semble pas concernée par cet arrangement. L’expérience est-allemande devrait intéresser au plus haut point d’autres communautés religieuses d’Europe de l’Est. En Pologne, notamment, l’Église catholique a fait depuis longtemps de l’accès à la radio et à la télévision l’une de ses principales revendications.• À PÉKIN, malgré l’atmosphère plus tolérante décelée lors des récentes réunions…

 

 

29/03/1978
EN ITALIE L’ENLÈVEMENT DE M. ALDO MORO  » Main de l’étranger  » et identité nationale Les services de police chargés de l’enquête sur l’enlèvement de M. Aldo Moro ont remis mardi 28 mars un premier dossier à la magistrature. Ils estiment que le président de la démocratie chrétienne se trouve vraisemblablement dans la région de Pérouse où il aurait été transporté quelques jours après le rapt. Selon les enquêteurs, une vingtaine de personnes ont préparé l’enlèvement et une douzaine ont participé à l’opération. Parmi elles se trouverait Corrado Alunni, leader des Brigades rouges depuis l’arrestation de Renato Curcio, fondateur du groupe terroriste. Dans le pays, l’unanimité des premiers jours se disloque sous l’effet d’une polémique de presse :  » Il Popolo « , quotidien de la D.C., accuse certains journaux, dont le  » Corriere della Sera « , de justifier le terrorisme. D’autre part, le parti socialiste tient son congrès à Turin, comme prévu, à partir du 29 mars. M. Bettino Craxi y sera confirmé dans ses fonctions de secrétaire général.

30/03/1978
Deux semaines après l’enlèvement de M. Moro La vie reprend ses droits et les problèmes en suspens resurgissent Rome. – La photographie de M. Aldo Moro envoyée le 18 mars par les Brigades rouges est-elle authentique ? On recommence à se poser la question à Rome. Le magistrat chargé de l’enquête vient d’ordonner une nouvelle expertise. La presse italienne publie chaque jour de nombreuses informations sur les circonstances de l’enlèvement et le lieu de détention du président de la démocratie chrétienne mais elles sont généralement démenties le lendemain. Le procès des Brigades rouges devait reprendre ce mercredi 29 mars à Turin, où s’ouvre dans l’après-midi le quarante et unième congrès du parti socialiste. Pour sa part, la démocratie chrétienne réunit à Rome ses cadres intermédiaires pour faire le point de la situation. petit extrait : »M. Indro Montanelli, directeur du Giornale de Milan, vient de mettre les pieds dans le plat en écrivant :  » Il est temps que la démocratie chrétienne se prépare à se passer de lui.  »

31/03/1978
LE RAPT DU PRÉSIDENT DE LA DÉMOCRATIE CHRÉTIENNE Une lettre attribuée à M. Aldo Moro demande au gouvernement de négocier avec les Brigades rouges Rome. – Les ravisseurs de M. Aldo Moro ont publié, mercredi soir 29 mars, un troisième communiqué. Cette fois, le texte des brigades rouges est accompagné d’une lettre manuscrite du président de la démocratie chrétienne, qui demande aux autorités gouvernementales de négocier sa libération.Alors que l’enquête ne semble pas avoir progressé, un débat s’est instauré à Rome sur la présidence de la République.  » La Stampa  » avait suggéré au chef de l’État, M. Giovanni Leone, de démissionner pour permettre d’élire l’otage des brigades rouges, dont la fonction serait provisoirement remplie par M. Fanfani, président du Sénat ( » le Monde  » du 29 mars). Ce dernier est résolument contre, mais M. Ugo la Malfa, président du parti républicain, vient de reprendre à son compte la proposition du quotidien turinois, en laissant entendre que M. Leone n’est pas en état de remplir son rôle.

01/04/1978
Les partis italiens refusent de céder au chantage des Brigades rouges Dans sa lettre manuscrite, diffusée le 28 mars, dont l’authenticité semble maintenant admise, M. Aldo Moro suggérait au gouvernement italien de négocier avec les Brigades rouges. Les dirigeants politiques, et notamment ceux de la démocratie chrétienne, sont unanimes à refuser de céder au chantage pour obtenir la libération de M. Moro.
petit extrait : »Officiellement, tout le monde affirme que cette lettre n’a aucune valeur puisqu’elle a été écrite sous l’effet de menaces ou de drogues. Mais, en privé, on murmure que le président de la démocratie chrétienne est déjà mort politiquement« .

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2 Comments

    le terrible « est déjà mort politiquement »
    oui avais entendu l’émission et pensé à vous

  • @brigitte celerier : laurentin semblait assez réactionnaire (ce qu’il est d’ailleurs, il me semble) (opportunisme ? peut-être) – en tout cas on en apprend tousles jours… Merci encore