Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #84

 

 

Sait-on jamais pourquoi on fait les choses ? Quel intérêt on y porte, pose, ajoute, intègre, on en attend ? Jamais.

citronnier-1

(ceci est un citronnier, probablement vert) En tout cas, moi, je n’en sais rien. J’ai une adresse où je peux contrôler (?) le nombre de visite faites ici par qui, je ne sais pas trop (j’en connais certain-e-s quand même)

citronnier-2

(c’en est un autre) et est-ce que tu peux me dire à quoi ça m’avancerait d’en connaître le nombre ? Spécialement les chiffres et les nombres, est-ce que tu crois qu’on en a vraiment quelque chose à faire ? (je reste poli, malgré tout, châtier son langage même si on ne sait pas à qui on s’adresse, ni à qui on l’adresse, ça a quelque chose de la bienséance – laquelle, il est vrai, a quelque chose à voir avec le séant)

citronnier-eubee-16

(je crois que c’est le même). Alors, comme ça, les photos n’ont pas d’importance, ce ne sont qu’illustrations, clichés, images que sais-je encore (j’en ai dans ce dossier cinquante cinq, elle seront sans doute toutes posées ici, c’est un article, un billet, une gageure, un défi – comment dit-on de nos de jours, j’ai oublié)

laurier-eubee-16

(ici c’est un laurier, sans doute probablement sauce comme on dit et que je répète sans trop savoir) mais au fond, non, on s’en sert, on les utilise, lors de la première venue ici, il y a trois ans (les carnets de voyage(s) numérotés de 46 (dans les bleus) à 53, où on disait « oui, c’est sûr, on reviendra » oui, voilà, c’est certain) les troncs des arbres avaient été traités à la chaux, je me demandai si la collecte des photos d’arbres avait un sens, des oliviers croyais-je alors naïvement

murier-2

(ici c’est un mûrier, je crois, j’ai demandé, on m’a répondu, je n’ai pas réussi à traduire exactement, je crois que c’est ça), il y en a un certain nombre

murier-3

une ombre propice

murier-eubee

ce sont des arbres magnifiques, je les ai comptés et je les ai photographiés, les uns à la suite des autres, j’aurai sans doute dû faire un cadastre, afin de repérer que celui-ci

olivier-2-eubee-16

se trouve à cet emplacement (juste à l’entrée) tandis que celui-là

olivier-3

se trouve non loin de la route qui mène à ce petit paradis (enfin, le lyrisme va aux vacances comme le deuil à Electre, passons) il s’agit d’un jardin, on l’a vu

eretria-2

il est fait de deux potagers et d’une oliveraie, il se trouve en Grèce, une île au nord de la capitale

olivier-6

une heure de voiture, un bac (cette merveille de la compréhension des choses, le bac…) et on est arrivés, on nous attendait (encore merci…) on nous donnait et des sourires et des victuailles

olivier-7

(le mur, en arrière plan, qui sépare du champ où paissent et passent souvent chèvres et moutons) (je ne sais pas, mais les arrière-plans sont comme au cinéma les deuxièmes rôles, ils donnent vie, couleur, âme à ce qu’on voit) puis T. allant vers sa cave (je crois bien)

olivier-8

(ce n’est pas cette porte-là, mais n’importe) en rapporte une bouteille d’huile d’olive… un litre d’un liquide clair, onctueux, soyeux comme on aimerait que soient tous les baisers, cette merveille que nous donnent parfois ceux qu’on aiment

olivier-9

avec un sourire (l’arrière plan, ici, le petit potager nouveau) et quelques fruits, nous expliquera ensuite sa façon de les récolter, de les préparer et de les conserver et puisque c’est maintenant, dans ces eaux-là des dates, qu’a lieu, je pense, cette récolte (dans les semaines qui vont venir, je crois  et que j’aimerai tant y être…)

olivier-10

il faut bien (même si, je m’en suis souvenu en relisant les billets, j’avais à un moment du séjour précédent eu l’idée de cette recension sans la commettre, je n’en voyais pas l’objet, alors)

olivier-11

tu sais quoi ? il faut bien et il est important de s’interroger sur les actions qu’on entreprend comme si elles nous étaient dictées par quelque chose

olivier-12

ou quelqu’un (personne d’autre que soi-même, si tu ne le sais, moi oui) et j’ai aussi su alors que je faisais ces images

olivier-13

d’arbres merveilleux magnifiques, ici sur la même planète que moi, depuis sans doute plus longtemps et sans doute aussi pour plus longtemps

olivier-14

j’ai su que ces images resteraient pour moi comme quelque chose d’une abjuration, d’un déni, d’un refus de ce qui s’était déroulé durant les mois écoulés

olivier-15

alors, évidemment, certaines sont surexposées, il y a là de la lumière (les moments diffèrent, je crois qu’il y a eu deux ou trois reprises) et on voit comme tous sont semblables et différents

olivier-16

deux ou trois traitements (ici le barbecue du bout du jardin où on fait cuire les poissons, enduits au préalable de cette huile magique et douce, issue de ces fruits qu’on ne voit pas exactement mais qui, ici, se trouvent si nombreux, généreux, de vrais cadeaux)

olivier-17

(c’est l’entrée, la maison est à main droite), était-ce le matin, je crois, de temps à autres, le soir aussi bien

olivier-18

cette sur-exposition des images me donne une sorte de vertige (je suis sujet à ce malaise)

olivier-19

(on voit la maison, juste là à droite – dans la précédente on voyait aussi l’entrée qui ici, est un peu à l’arrière, la route est à main gauche, juste là, il n’y passe pratiquement que peu de monde c’est une sorte d’impasse)

olivier-20

(on aperçoit une ébauche de grille, bord cadre à droite, et à gauche le lieu où on étend le linge, où on peut prendre une douche,où  on boit de l’ouzo – ou ce qu’on veut –  à la nuit tombée enfin, c’est là) (les deux prochaines en spéciales dédicaces à madame Célérier)

olivier-23

ceux-ci supportent un hamac

olivier-24

qu’on ne verra pas, ces êtres habitent là, pluie vent ou neige (? pas certain qu’il en tombe), ils sont là, têtus comme des bourriques

olivier-25

(je me rends qu’il y a tout de même une sorte d’ordre ou de plan) ici les petites chaises qui servent à patienter lorsque cuisent les victuailles (la table pour poser ou l’ouzo ou ce qu’on veut -un peu de vin rouge steuplé) (ils lancent aux ciels leurs branches, recueillent la lumière, la diffusent, l’emmagasinent et, à la nuit, oxygènent leurs abords)

olivier-26

qu’est-ce qu’on a pour accompagner ? tomates, aubergines, courgettes, patalasauce ?…

olivier-27

ébauche d’autres essences, herbes, présences

olivier-28

c’est que je ne suis né que de l’autre côté de cette mer, nous sommes voisins ( si l’eau portait nos pensées, elles s’entendraient aussi bien)

olivier-29

(ici on voit la douche – non on ne la voit pas bien – on voit la petite boule de papier japonais où brille le soir une lampe que le soleil nourrit)

olivier-30

c’est calme, c’est tranquille, c’est comme devrait être la vie, normalement, mais non (en amorce, gauche cadre, le puits)

olivier-31

il n’en est pas ainsi, on se bat, on se tue, on s’étripe et on s’égorge

olivier-32

au nom de quelque ectoplasme idiot (à l’arrière plan, ici, le potager)

olivier-33

(ici aussi) hier, j’entendais dans le poste cette chanteuse grecque et magnifique qui disait « je hais l’Europe » et comment pourrait-il en être autrement je ne sais pas

olivier-35

Angélique Ionatos, le rire, la joie de vivre et d’être au monde

olivier-36

ce tas de pierres, là derrière je me demande bien à quoi il va servir, tiens

olivier-37

nombre d’entre eux plus vieux que moi, olivier-39

une palme qui s’approche, une ébauche de quelque chose qu’on verra plus tard

olivier-40

oublier seulement ? peut-être

olivier-41

une disposition étrange (la route, oui, le reste du monde aussi bien, le grillage, le rire des ami-e-s des enfants des autres cette tentative de tout oublier)

olivier-42

si semblables les uns aux autres, je me suis demandé en les taillant, ces photos, les contrastant, essayant de les approprier pourquoi telle coupe, tel tronc et telle branche, j’ai cessé à un moment ils sont trop nombreux pour se poser des questions à leur sujet

olivier-43

(j’ai essayé de les numéroter, et puis non) derrière celui-ci, les boites à compost,

olivier-45

il y aurait peut-être des doublons, je ne crois pas en avoir oublié mais peut-être ?

olivier-46

(premier plan, les avancées des plantes du potager…) retenons la lumière, viens, prenons les couleurs, les senteurs douces des plantes, laisse le monde courir à sa perte, il nous survivra, eux aussi, regarde seulement les petites feuilles

olivier-47

ce n’est pas l’espoir qu’on perdra, les petits fruits, même si ce sentiment, parfois, a des relents de pourriture

olivier-48

(cet auto-là n’était pas la nôtre, mais elle se cachait, comme la nôtre, sous d’autres arbres, les mêmes, différents, libres ou entravés sur terre, parce qu’on l’oublie un peu de temps à autre mais aussi ce sont leurs ombres que nous aimons)

olivier-442

c’est le dernier de la série, extrême coin, vers la prairie, les boites, la brouette du voisin, l’ombre, les autres sont là aussi

palmier-1

celui-ci qui tout à l’heure effleurait l’autre, et ces deux là, à l’abri du mûrier qui ombre la terrasse

palmiers-22

 

 

Share

2 Comments

    ici je crois que c’est fin novembre/décembre la récolte
    et ici ils semblent un peu étranges, façon de les tailler sans doute, avec des troncs beaucoup moins imposants (donc ils sont plus jeunes) mais ces fortes et longues branches (qui se torsadent dans tous les sens, ça ce sont bien des oliviers) et que l’on a laissé grandir
    juste ce qu’il faut pour pouvoir accrocher un hamac (telle que je connais la Célérier la voir tenter d’y monter pour être déversée de l’autre côté devrait être un bon spectacle)

  • Belle collection… : j’en ai un seul, d’olivier, sur mon balcon, et en ce moment il est quelque peu rabougri !

    Angélica Ionatos : vue il y a des années au Théâtre de la Ville, une enchanteresse.