Pendant le weekend

L’avenir

Je travaille actuellement les traductions de deux articles de Mark Featherstone et Beth Johnson. Le premier article, The horror of the National thing in A Serbian Film, complexe, me pose problème. Notamment parce qu’il explore la question nationale à travers les concepts de réel, de Chose (Thing au sens de Das Ding) et d’obscénité. Ingurgiter rapidement les trois essais de Slavoj Žižek. C’est fait.  Nous publierons l’article de Mark dans sa version originale. La traduction en appoint.

A Serbian Film est LE SNUFF MOVIE serbe controversé et censuré dans tous les festivals de film de genre (ultra-violent, sexuel-hardcore, ère post Milosevic) dans la mouvance des films de la Black Wave.

Pour le second article Being in Hull, moins de difficulté, je l’espère. Hull (Hell) est une ville. Totalement et massivement désindustrialisée, désintégrée socialement.  Lieu atopique   : insularité (négative) urbaine, économique et sociale.  Trou noir de la cartographie européenne ou suite d’euphémismes comme l’exprime le guide Lonely Planet que je cite :

Toughuncompromising Hull is a curmudgeonly English seaport with a proud seafaring tradition and a hard-bitten attitude to all things in life, perhaps the inevitable consequence of growing up amid salt and sweat.

J’espère avancer plus rapidement. Viendront enfin les entretiens avec Mark, il arrive à Paris à la fin du mois d’avril pour la séance de tournage avec Isabelle. Un lieu. Une lecture. Après tous les échanges à distance.

En rangeant la vieille pile de livres, je re-découvre une pépite bleue, publiée par Le Quartier, en 2000. Les motivations soudaines d’un rangement ? Les utopies et leurs représentations. Colloque franco-japonais. Tokyo 2000. Y ont participé Suichi Kato, Jean-Luc Nancy, Jean-Christ ophe Bailly, Toyo Ito, Catherine Beaugrand, Catherine David, Makoto Iwata. L’article sur l’utopie povera de Jean-Christophe Bailly est admirable. Je prévois de lui écrire ainsi qu’au Quartier pour obtenir l’autorisation de rendre ce texte lisible à nouveau.

Récemment, je suis allé au Creusot. Le Creusot est une petite ville de Bourgogne, installée entre les Collines, et qui fut l’un des fleurons de l’industrie métallurgique française jusque dans les années soixante. Je vais parler de cette vallée, de ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Sans doute y a-t-il de par le monde d’autres vallées dont on pourrait parler aussi : Silicon Valley par exemple. Mais il me semble que ce qui est à déterminer autour de la question de l’utopie a autant à voir avec l’atmosphère indécise du Creusot qu’avec les images de réussite sociale, autant à voir avec un « going down » qu’avec un « starting up ».

Dans Rome, regards de Rolf Dieter Brinkmann (Tristram) deux longs extraits suivront le même chemin, celui d’une nécessaire exposition. Comme suit.

Le premier extrait : ici en fin de note.

Le second extrait

Je peux encore te raconter le voyage à Graz qui remonte à 15 jours maintenant – D’imaginer que j’ai parcouru dans les 2 mille 5 cents kilomètres en train ces derniers temps, en 3, 4 jours de trajet ininterrompu, est singulièrement irréel – en incluant le changement continuel des panoramas, le défilement permanent des différentes couleurs. Des formations de paysages,  du délabrement des colonies humaines – les divers agencements des saisons, l’alternance du jour et de la nuit… Une fois tout ceci fixé en pensées, on s’étonne de tout ce que l’on s’inflige. Et l’étonnement porte en même temps sur la différence entre qualité et quantité. La vie réelle n’est-elle plus vivable que comme quantité pour connaître un tout petit peu de qualité et d’élévation ?

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