Pendant le weekend

Cinéaste de notre temps à Beaubourg

Voilà quelques semaines que cette manifestation (entrée par séance : 6 euros) est lancée et propose la rétrospective d’émissions de télévisions réalisées par

André S. Labarthe (né le 18 décembre 1931) agrémentées, parfois, de films des réalisateurs qui en sont les objets (l’émission était titrée « Cinéastes de notre temps »).

Il y a bien eu le festival de Cannes, mais la « compétition » était tellement jouée d’avance que les films proposés parviennent à ne pas retenir l’intérêt (et pourtant, Robert de Niro dans « Means Streets » comme Harvey Keitel-ici les deux dans « Taxi Driver- que de merveilles…) (« Things have changed » chante Bob Dylan, oui, voilà, les choses-les gens ?- ont changé) (encore que je me souvienne du prix d’interprétation masculine, 1972, à Jean Yanne : aujourd’hui, Jean Dujardin) .


N’importe alors, une salle de cinéma, l’écran qui s’éclaire, le noir qui se fait : rien à voir avec la télé… Un portrait de Martin Scorcese à New York (« The Scorcese Machine », 1990) qui montre le cinéaste dans une salle de montage. On y a installé un canapé. On ne laisse le numéro de téléphone qu’à une seule personne. On regarde, on coupe, on colle, on monte (la monteuse, Thelma Schoonmaker – on ne la voit que de dos,

son gant blanc main gauche, cette patience, cette écoute : c’est ça, le cinéma).

On voit la mère de Martin Scorcese

(elle l’appelle Marty) faire cuire des pâtes, ils mangent des raviolis, voici son père. 

Des plans de sa ville sous la pluie. On vient le chercher, une vieille voiture et le cinéma revient quarante ans en arrière…

Dis à Alice que son rosbif est cuit  (l’affiche Tyrone Power dans « Nightmare Alley »); dans la télé : « Alice doesn’t live there anymore »)

Quelques plans du chien Zoe. Quelques autres d’amis qui passent. 


On apprend la folie douce mais si puissante d’archivage de Scorcese, on y voit un assistant qui lui prépare des cassettes vidéos pour ses nuits d’insomnies. 

« Il programme toutes ces machines à différentes heures… »

 Ici, l’assistant archiviste qui parle de l’autre assistant programmateur.


André S. Labarthe fait du cinéma, pas de la télé (« S » pour quoi ? Moi je dis comme Cary Grant, dans « La Mort aux trousses », ROT, Richard O. Thornhill). Ou plutôt non, ASB fait de la télé comme on aimerait qu’elle soit faite, ou qu’elle continue à l’être. Ce n’est pas le cas. Les animateurs producteurs vedettes s’adressent au « petit public de province » parce qu’il faut le mépriser.

N’importe. J’ai vu aussi le film des frères Dardenne (qui finit bien, pour une fois) (« le gamin au vélo »). 

Aller à Beaubourg, y penser, et continuer à travailler.

Vive le cinéma.

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2 Comments

    Cette émission, j’espère qu’elle existe en DVD, qu’elle est dûment archivée car maintenant, à la télé (je te le dis puisque tu n’en as plus), rien, rien de rien, sinon des acteurs et actrices venant faire la promo de leur film dans le 20 heures de TF1 ou de France 2.

    Mais aucun programme de réflexion, de découverte, de recherche, de reportage sur des cinéastes, sur ce qu’est ou pourrait être le cinéma – en dehors des machines commerciales ou des petits films français style « le mari, la femme, la maîtresse » – et non plus aucune idée concernant l’existence de court-métrages, l’invention ici ou là…

    Le nivellement général fait peine à voir (tu n’as plus de télé, ce n’est pas idiot).

  • Je ne sais pas pour l’édition Dvd de l’émission (ça me paraît improbable mais l’idée est bonne cependant : demander à PotemKine…?);
    ah je regarde sur Internet voici ce que je trouve
    Quant à la télé, c’est une affaire qui s’est déliée en de multiples chaînes concurrentes parfois ciblées, en tout cas sans beaucoup d’intérêt (il n’est pas, d’ailleurs, avéré que l’intérêt puisse être l’aune à laquelle juger l’étrange lucarne…)