Pendant le weekend

Oublier Paris #24

La tête pleine de chiffres, descendre le boulevard Raspail comme à l’accoutumée, aller acheter des fleurs et les porter à ma tante.

Parfois la tête pleine de chiffres ici, un 5 (mais en dehors des heures d’ouverture, aller au 17)

Là un 29

Plus tard un 11

(bis, certes).

C’est le quartier qui veut ça, regarder parfois les vitrines – je n’aime pas ça- voici pour des chaussures

C’est le prix de la paire.

Ou celui-ci (aussi pour un pied gauche et un droit)

Ou ici, pour une montre


(les images ne sont pas au point, c’est que les prix sont inscrits en tout petit).

Il y a dans les rues, les avenues, des voitures luisantes qui valent quinze années du salaire d’un smicard, il y a dans les rues des grandes capitales des gens qui se promènent portant aux pieds ce type de chaussures à lacet ou pas… (on peut trouver, probablement, le même type de valeur d’échange pour des pompes de fille, mais je n’ai pas regardé cherché : cependant, il me semble qu’elles devraient, comme leurs salaires, subir une décote, à travail égal, de quelque chose comme 30 pour 100) .

La semaine dernière, nous regardions le menu de ce restaurant dont le toit, à l’été, peut s’ouvrir, l’entrée dite « pigeon à la malraux » sera facturée quatre vingt euros.
Parler d’argent c’est d’un vulgaire.

Bien sûr, tout le monde sait ça, et alors, et après ? Le dire, est-ce que ça changera la face du monde ? Le remarquer, qu’est-ce que ça peut bien faire ?

 

Je lui ai donné mes fleurs, je m’en suis allé. Dehors,

Musset et Montherlant dans la même maison des quais.

Marcher, aller et passer le fleuve, le musée, la rue aux arcades, et le métro. Est-ce que ça empêchera le monde de tourner ?

Plaque du 5 rue d’Assas

Probablement pas. Alors continuer, espérer et regarder la pluie tomber

 

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1 Comment

    oui – mais noter au passage – et voir l’absurdité