Pendant le weekend

Oublier Paris #34

Aller d’un point à un autre. Ca commence rue de Rennes : depuis des mois, je me demande qui produit ce genre de flêches

J’ai un petit tiroir où je garde ce type de photos; aujourd’hui, en passant, je découvre ce type qui vient d’en dessiner une, verte (on voit devant lui sa petite bombe à tête vert fluo)

Les petits métiers. Je marche, je passe, j’avance.

(Je triche, cette photo date de vendredi mais tant pis). Ma casquette, mon appareil photo, je marche et découvre rue de la Verrerie

au soixante sept comme on voit. (Ca fait un moment que je marche, oui).

Je lis l’autobiographie de Sam Fuller (chez Allia), il y parle de sa semaine parisienne (fin septembre 1945), où il se promène, voit qu’ici écrivait Alexandre Dumas, là, Verlaine Rimbaud d’autres… Paris, ville musée, je passe, ici une fresque

je passe, au grand magasin, voici quelques boutons

que je destinais à la liste à faire de Tentatives, mais non, j’ai vu aussi ces poignées

tout ça vous a un vague air de catalogue, vente par correspondance, quelque chose de manufrance (ça n’existe plus) (le changement des noms des marques m’interloque parfois, je pense à ces impératifs des écoles de commerce, images de marque, changements de logos) puis sortant, je croise ce théâtre

deux caméras qui en gardent l’entrée font froid au dos, avancer, ici

aboutit ce qui reste du souterrain des halles, bientôt complètement fermé, on y construit et j’ai l’impression d’un trop grand gâchis, je passe, croise cette plaque (faudrait savoir, me dis-je en pensant au Cabinet des Curiosités du Notulographe-pas de lien)

ça me fait rire, et après avancer, croiser un logo

aller chercher un métro, croiser à présent une boîte

numérotée, du mobilier urbain qui ne l’est pas


et puis encore des numéros (penser au Prisonnier)

continuer à descendre, attendre sa rame

croiser un poète noir qui fait comme ça « j’fais des rimes dans les rames j’vois où est le drame

j’fais des rimes dans les rames j’vois pas où est le crime… » (non ça c’était hier) aujourd’hui

on avance, on construit, ici traversée obligatoire

celle-ci pour l’ami Tourne-à-gauche

se souvenir des belles choses, de « revoir Paris, un p’tit séjour d ‘un mois » Jean Sablon, le micro, de « ma môme elle joue pas les starlettes, elle porte pas des lunettes, de soleil » (Ferrat)et puis cet autre chanteur, Georges Ulmer je crois me souvenir, j’avais dix ans peut-être

 

passer, partir, revenir, avancer par les verbes, faire, agir, photographier, classer et penser, avancer et ne pas se laisser séduire… Le ciel, là-haut, attendait les étoiles


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5 Comments

    décidément c’est une épidémie ces panneaux indécis – merci pour la rue du Renard, Rambuteau etc.. (pas bien pour les todo listes, mais elles peuvent re-servir non ?)

  • Avant, on craignait l’invasion des petits hommes jaunes, mais là ils se sont apparemment tous mis en salopettes bleues (merci pour le « ping-pong »).

    Promenade nonchalante (mais non chaland dans le grand magasin à boutons et poignées, bien aimé la perspective de celles-ci) et poétique, le style c’est le photographe.

  • @ brigetoun : si Christine Jeanney veut se servir, qu’elle s’en sache complètement autorisée hein…
    @ Dominique Hasselmann : Ping pong comme la symétrie qui est illustrée par ces panneaux (un peu) incompréhensibles, non ?

  • @ PCH : casse-tête, à force de regarder le panneau, on risque de se prendre les pieds dans le macadam en démolition !

  • Un peu Au bazar Balthazar votre belle promenade