Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #39

Je ne m’attendais pas à trouver une ville telle que celle-là, je ne m’attendais à vrai dire à rien de spécial, une ville, ce sont des immeubles, des rues

des oiseaux, des gens, et des multitudes de machines automobiles. Des multitudes (il semble qu’il y plus de ce type de machines sur Terre que d’humains – encore que ce type de comparaisons numériques ne trimballe qu’un sens partiel et impertinent) : les taxis sont jaunes, comme aux Etats, ils portent sur leurs côtés leur numéros d’immatriculation, se faufilent, vont filent, klaxonnent

on n’en prit pas, mais des tramways, oui

tramway ou métro, c’est tout un (le type en orange surveille, ainsi qu’un poinçonneur – le trajet vaut trois lires turques – un peu plus d’un euro vingt – quand on change, on repaye), il y a des machines auxquelles on achète de petit jeton de plastique rouge, qu’on introduit immédiatement dans la machine qui tournicote pour laisser le passage… Une ville, pourquoi la photographier ? Et ces carnets, pourquoi faire ? Il y en a trente neuf, pour garder quelque chose, se souvenir de ce parking où téléphonait ce type, seul

devant la mosquée (c’est Sainte Sophie), en face on trouvera la mosquée bleue (Sainte Sophie – ce nom date de Constantinople – aujourd’hui est un musée, il y avait trop de monde pour y entrer)

ici, c’est la mosquée bleue, cette photo, elles sont semblables ces deux constructions, de part et d’autre d’une immense place (mais le soleil se couche vers la mosquée, se lève vers le musée), on n’a pas pu y entrer non plus, trop de monde, mais n’importe, on découvre la mer de Marmara, la Corne d’Or, le Bosphore au loin, des bateaux, et des bateaux, la proximité de l’eau, la nuit vient, on marche, il fait presque doux, presque froid, la vie joue dehors

c’est aussi dehors qu’on vit, c’est aussi (beaucoup)- dehors qu’on mange (j’aime voir les gens manger, quelque chose de l’intimité, alors que les voir manger dans le métro me gêne et m’importune)

un peu partout ce type de petite cariole, on y vend du maïs grillé, ou des simits (petit pain rond, couvert de graines de sésame, délicieux, une lire), des gens partout, qui vont à leurs affaires, une ville, la nuit, le jour on pêche sur le pont Galata sur la Corne d’Or les bateaux la joie

la vie, la mer l’eau, le ciel si bleu la chance

la pêche, un homme loue des cannes, des supports, des appâts

on approche du musée d’art moderne, une mosquée ouverte, on se déchausse, on entre, un homme passe l’aspirateur, d’autres entrent aussi, les lumières (des lampes basse conso) les fenêtres, les tapis, la prière

le jour qui entre, la merveille du silence, la douceur d’un air tranquille, on ressort, se rechausse, au loin la mer, au loin toujours des drapeaux, le croissant blanc, l’étoile blanche sur fond rouge, partout

le jardin qu’on découvre droite cadre est celui de Topkapi (si on ne met pas de point sur le i on prononce « eu », mais l’éventualité manque au clavier), la résidence du sultan du temps où le sultan, la mer Marmara lieu magique (le nom vient de l’ïle où on trouve du marbre d’une certaine veine), au sud le détroit des Dardanelles, au nord le Bosphore, toute une histoire, une géographie de la vie

on arrive au musée d’art moderne, les photos y sont interdites, on n’en prendra qu’une

dehors brille le soleil, au loin ce petit bateau

puis cet autre qu’on voyait apparaître

qui pointe vers le Bosphore…

 

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2 Comments

    ces carnets pour quoi faire ? et bien pour entrer dans la ville cette ville qui me fait rêver depuis 15 ans au moins – et pour les photographies parce qu’elles nous racontent chaque fois quelque chose de beau de fort de sensible
    (et me souvenir du film de Fatih Akin Crossing the bridge avec Alexander Hacke en guide des musiques d’ Istambul – et quelles musiques ! )

  • Les lampes au-dessus du tapis… la mer, l’ambiance (je repère toujours les restaurants portant à Paris le nom « Istambul », j’y suis allé une fois, dans cette ville ouverte), merci pour le voyage !!!