Pendant le weekend

1960 chronique d’une année exemplaire, de Jacques Barbaut

C’est entre le premier jour de tournage de « Lola » (Jacques Demy, « c’est moi c’est Lola » comme Flaubert était la Bovary) qui en comptera quarante, et la sortie du film de Sir Alfred « Psycho », quarante septième long métrage du « maître du suspens » que j’ai tapé les sept piges (pour l’occasion et venant de France, je reçus par la poste et dans un paquet « le Sceptre d’Ottokar » et « l’Oreille Cassée« ).

(JB quant à lui n’avait pas six mois: ce billet prend pour base son livre, « 1960 », édité aux Editions Nous (1) (chez Nous si l’on veut) dans la collection disparate livre magnifique sous titré « chronique d’une année exemplaire » qu’on peut se procurer pour la somme signifiante de dix neuf euros et soixante centimes, comme il se devait sans doute, et qui sera présenté par l’auteur, et une horde de lecteurs, dont très probablement votre serviteur, ce vendredi vers sept heures et demie huit heures, le soir du 29 novembre de l’an deux mille treize de cette ère, à la librairie Texture, sise sur l’avenue Jean Jaurès, en son 94, dans le dix neuvième arrondissement de Paris, capitale et métropole française).

C’est ainsi, la vie est ainsi faite : ma mère nous intimait de venir nous baigner, parce que sinon nous le regretterions (nous le regretterons quand même), c’était en juin soixante, c’était l’avenue du Théâtre Romain, et celle des thermes d’Antonin qui n’était pas encore en impasse, la plage n’avait pas été soustraite au monde pour y ménager une accès à quelque immeuble improbable d’un quelconque gouvernement, et le soleil frappait comme une brute, comme une brute épaisse, le sable était brûlant et les rochers au bord de l’eau. De tout cela ne reste rien

carthage satellite

que le tracé des rues, les ruines qui toujours stationnent là (jusqu’à ce qu’on s’en fatigue peut-être)…

L’avion qui nous menait (mon frère, mes soeurs, ma cousine, ma tante, ma mère) en France s’était posé sur le tarmac de l’aéroport Nice-Côte d’Azur, en milieu d’après midi, je ne saurais dire quel jour de juillet, cette même année, pratiquement au moment où la statistique mondiale comptait trois milliards d’individus. Et moi, je me suis perdu ici :

aéroport Nice

Qu’on se rassure, on m’a retrouvé. L’escale s’est terminée, le quadrimoteur Douglas DC-6 de la compagnie Air France probablement a décollé. Et le soir, tard, nous nous retrouvâmes tous plus ou moins, je ne sais plus (ma tante et ma cousine, je ne sais plus) mais ici

orly ouest

(l’aérogare nommé Sud ne serait inauguré par sa majesté – ou son altesse sérénissime, je ne sais- que le vingt-et-un février suivant). Gilbert nous y attendait et nous partîmes en voiture pour rejoindre la capitale.

L’ouvrage raconte en cente trente quatre pages (suivies d’un éphéméride, et d’un index des noms propres cités) quelques évènements qui se produisirent durant cette année doublement charnière, vu qu’elle vit naître l’auteur au monde et moi-même à la France, donc.

(1) On pourra donc sans forfanterie ni se tromper dire que cet ouvrage a été rédigé par un auteur bien de chez Nous.

 

 

 

 

 

 

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3 Comments

    Nous y serons !

    — en « horde », dis-tu ?…

  • « horde » disais-je, car il m’avait semblé comprendre que nous serions un certain nombre dans la polyphonie (sans compter, si j’ai bien compris Djulee Jay…)

  • Année de tous les dangers : élection de JFK (on vient d’apprendre son assassinat cinquante ans après), mort d’Albert Camus, « SLC salut les copains », « Pour ceux qui aiment le jazz, une émission de Franck Ténot et Daniel Filipacchi » (sur « Europe Numéro 1 », qui a perdu son numéro depuis), deux ans avant la fin de la guerre d’Algérie, mon père lisait L’Express… le vrai… il suffit de mettre en ordre le patchwork dans une perspective « romanesque ».

    J’espère pouvoir venir si pas d’obligations familiales éloignées de cette année-là pourtant si proche (bien aimé la dernière photo d’Orly).