Pendant le weekend

Cinq onze quinze

 

Je me demandai ce que c’était que cette réminiscence quand je me suis souvenu que son anniversaire tombait le cinq du onze (elle aurait eu cet automne quatre vingt neuf printemps, comme on dit, si elle n’avait pas jugé bon de tirer sa révérence voilà un septennat-mais moi je m’en fous, je l’aime toujours) : elle ne supportait pas qu’on le lui souhaite (quelque coquetterie dont on se moquait, parfois, buvant un verre de whisky avec elle pour ne pas fêter l’événement), c’était une femme marrante qui jetait sa savate sur l’écran de télévision quand un sale type y apparaissait (un seul chausson, ce n’est guère suffisant, je reconnais, et même une paire) ou qui parlait vers la fin du mois de mai de la fête des m… en souvenir de l’ordure qui avait créé cette simagrée (elle avait une certaine tendance au juron, j’en ai gardé quelque chose), elle se marrait, elle dansait au son du Buena Vista Social Club (prononcez cloub) fumait des Gitane, faisait des plats mijotés de beignets de légumes (artichauts, courgettes, aubergines, pomme de terre, poivrons) pleurait à peine quand il neigeait, conduisait des voitures de place et portait des twin-set en cachemire dans les beiges qu’elle se procurait aux soldes chez Harrods ou à Milan, Bruxelles ou je ne sais où… Maintenant, il fait doux, c’est l’été indien ma parole d’honneur… (ah ma mère)

lac de Belsano(à l’image une image du robot en Italie là où son futur mari passait vers août 1944) (et par là, l’autre auteur de mes jours)

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1 Comment

    Mais, pour l’été indien, c’est la bonne date et un tour en Italie n’est jamais à dédaigner…