Pendant le weekend

Vingt dix-sept – 632 (Oublier Paris #75)

 

 

les mêmes images et la même esthétique, le même opérateur, le même cadre, les mêmes couleurs, temps qui file mais oublié grâce (?) au travail, avancer (en âge) et continuer

difficile à comprendre : un peu d’avion solaire sur fond de toit de cité – bouches d’aération, le nez de l’appareil qui porte sans doute un instrument à mesurer la vitesse du vent – ça a un nom, ça, mais il m’échappe – c’est goniomètre qui me vient, circulez, rien à voir – au sortir

ils sont pourtant quatre (on double souvent, mais là, c’est trop tard)

mais le (ou la, d’ici on ne voit pas, d’autant qu’elle – il a disparu) quatrième : non, l’ordre inverse des prises de vue, sur la seconde la femme qui tire sa valise regarde à main droite (deux moutons noirs paissent tranquillement, hors champ – mais dans le champ, hors champ lui aussi – froid de canard) (on va chercher un casse-dalle, c’était avant-hier, hier dimanche pas eu le temps de travailler ici), on a des trucs à faire, on prépare on essaye de survivre – emprunt, chèques, factures rien ne va plus –

déceler dans l’avancée de l’homme quelque chose du trouble, redonner de la clarté à sa marche et des couleurs au fond

trouble, mauvais chemin – là où il se dirige est un cul de sac où, le matin et au badmington, s’exercent en criant de multiples chinois (qui mériteraient une image mais dans mon idée de la photo, il ne vient pas, jamais, de se retrouver en un endroit pour en produire une, jamais)

fait-il doux sur la ville (au fond les immeubles barres tours de la place des Fêtes, cette terrible image des années soixante – une horreur, je me souviens de ce médecin qui décéda un jour de quatre vingt treize, un type comme on aime, son cabinet au dessus du monoprix, j’avais alors trouvé l’homme de l’art convenable et puis, non)

on travaille et le cadre et les couleurs, donner un sens aux belles choses tu vois ça, avec un sujet pareil, retourner vers le travail (ce type de 62 piges – chose promise est – souvent- due – ex de la grande muette et de la société ferroviaire qui me dit, après ma question sur sa pratique d’un sport (je suis adepte des questions subliminallement provocatrices)  » j’ai dit à mon médecin « tant que je vois ma bite quand je pisse, pas question de sport !  » (il faut pardonner la trivialité du propos, il s’agit d’un dialogue entre hommes, voyez-vous à quoi, mesdames, il vous arrive d’échapper), avant ça on avait croisé ce spécimen de l’espèce qui parlait dans son téléphone comme s’il avait été seul au monde

(j’ai tenté d’enregistrer ses propos frappés au coin de la vulgarité la plus odieuse, mais l’appareil n’a (heureusement ?) pas fonctionné – je n’ai pas su sans doute, le maniement m’en est encore un peu obscur) (l’image derrière la porte du métro -sans la vouloir, tu sais bien – tirée du même tonneau que les propos : obscène), le chemin qui va d’ici à là, toujours semblable, parfois avec un livre (le sublime GEnove se termine (Benoît Vincent, Othello nouvel attila, 2017) – il est des livres qu’on n’aime pas finir, mais celui-ci ne le sera jamais, il faut voir ce qu’il décrit, revoir et parcourir les lieux lui à la main, ou dans le souvenir, encore et encore) ici deux qui s’en vont à l’office (il y a quelque chose ces temps-ci, mais la liturgie c’est comme la religion, je m’en garde et m’en méfie au plus haut point)

(j’aime ce bleu, cet orange – le vert criard dans le dos du type, à droite, est pour l’intitulé d’une boîte de nettoyage) ou ces deux autres (l’un qui s’échappe, l’autre qui sourit)

des amis, chapeaux écharpes robes de la plus belle eau, je ne sais plus, ils sortent à Stalingrad je crois bien, je ne sais plus, c’est la fin de la journée – en allant, croisé ce dormeur – c’est une espèce de série, j’en ai réalisé une autre, il y a bien longtemps (dans le métro, souvent, on dort car le travail abat – ou la fête, ou l’alcool ou la fatigue)

(que des hommes,tu remarqueras) on pourrait ainsi continuer des heures, mais on va bosser, on en revient, on fait des trucs, et en sortant du taf, dans la nuit tombée, il est sept heurs du soir, cette pure splendeur

en dvd « Thérèse Raquin » (Marcel Carné, 1953) (madame Simone dans le rôle de Thérèse, madame Sylvie dans celui de Raquin mère -Raf Vallone dans celui de l’amant Laurent) (peut-être dans la maison(s)témoin version cinéma classique) 

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2 Comments

    Vu hier dans le métro des affiches pour l’expo de Raymond Depardon : la photo choisie pour l’affiche, une Trabant, sans doute en panne, perdue dans la campagne. Souvenirs de Prague peu après la chute du mur de Berlin…

    Ici on a encore quelques voitures-symboles historiques comme les « Citron » 11 ou 15 cv, les DS… bientôt chassées de Paris. La pollution est aussi politique.

  • Genove j’ai mis un temps infini à le lire, parce que je le lisais un peu dans tous les sens, et puis je cherchais sur google street bidule à faire trajets, et dans livres autres choses