Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #109

 

 

c’est le froid, la fin de dix huit, la nécessité de travailler et de ne pas trop regarder les turpitudes endurées par les uns et subies par les autres tandis qu’une toute petite minorité profite de ce moment pour compter ses dividendes, ses primes en liquide et tout ce bataclan – c’est pour ça, comme on disait dans un film que je n’ai rien vu (« Au poste », Quentin Dupieux 2018) sinon le film-annonce (et le souvenir du mémoire de DEA à l’institut d’art et archéologie) (le souvenir, les souvenirs, les listes et les mémoires – les 3 développements de l’atelier d’hiver aussi bien) (penser, mais aller au boulot) – ce sont des raisons, mais ça ne fait rien, il y a des images qui restent, des idées peut-être, des êtres certainement (ici on ne les voit pas, mais c’est qu’ici, c’est plutôt public) ( il y a ce souvenir aussi, ce matin en allant chercher le pain, d’une soirée diapositives c’était au Pecq, c’était chez Y., je ne me souviens plus mais il s’agissait d’une même façon ou manière – entre les deux fêtes, les souvenirs de l’été passé, disons) alors il y avait ces deux-là

un premier puis un second

le paradis des félins de cet acabit, je n’apprécie guère mais peu importe : il y a aussi cette autre, là

je n’apprécie pas non plus (peut-être même encore moins) il n’y avait pas que ça, il y avait le soir sur le port l’ouzo moins accompagné mais tant pis, cet homme sur son balcon

qui domine le port, ce pêcheur

il est sept heures et demi ou huit heures, on passe tranquillement

et la nuit

pleine lune chez Pygros, mais l’avant-veille éclipse

(l’art est difficile, c’est certain) prendre des images pour ne pas oublier ? Possiblement – le temps passant, il se peut aussi que le dispositif ici utilisé commence à se faner, s’affadir, s’éroder : il se peut – on tient, on garde on accumule on recadre contraste taille tourne regarde scrute utilise met à profit – le lendemain, cette pierre en forme de je ne sais quoi, un être aussi bien, poser sur la dalle de métal qu’on nomme regard

les ombres -épaisses – et ces feuilles d’un si beau jaune sont celles du mûrier

à l’arrière plan, la terrasse, le bleu de la serviette qui sèche, définitivement cet arbre mon préféré jusqu’à ce que ça change – la terrasse où l’on mange (il fait trente, tranquillement)

(au premier plan, le reste de pâtes sauceto d’hier soir, au fond la friture d’aubergines) (non, mais ça va bien – très bien : le paradis) quelques images encore, ici les mille pièces reconstituées

 

c’est le port de Saint-Tropez paraît-il, le soleil le calme la tendresse l’oubli – tout à l’heure on ira nager sans doute, lire, se préparer à rien, se doucher doucement

on passe la porte, claquettes, maillot serviette chapeau et ce sera tout, se souvenir du bac

et du remorqueur à Kalkis

deux objets l’un qui dit le passé

l’autre la lutte désespérée contre les moustiques (un cadeau d’amis qui passèrent) (on appela ça la pelle, on la laissa aux autres amis qui viendraient ensuite)

et ce massif pour finir (les couleurs, la joie d’y vivre, les rires et les conversations secrètes…)

(à toutes et tous, merci d’être là)

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1 Comment

    merci de nous rappeler l’été de nos suds
    plaisir de constater que suis pas seule à ne pas être amoureuse des félins
    et pour les versions déployées de l’atelier d »été à partir de Lucien Suel je viens de les lire… nous sommes de même fournée cette fois