Pendant le weekend

Hiver 22 – 2

le texte de l’exercice deux – en garder trace ici mais l’exercice m’a fortement déplu (tu me diras j’avais qu’à pas le faire) (sauf que je suis en retard sur l’idée que je me fais de suivre un atelier – notamment par rapport aux réunions zoum : je ne les suis pas probablement par libre arbitre phobique) (et sauf que le truc, un peu comme lors de l’été seize je crois M le maudit) m’a parlé disons – les heures passées à la table au sous-sol de l’institut d’art&archéo – quarante ans) (j’ai viré les premiers <> du code source)

Ces découpages sont dédiés plus particulièrement au Jack de Will.

(je pose en fin l’entièreté du découpage plan à plan qui aurait sans doute été caviardé pour publication d’avant-scène ciné mais osef – et ce que je voulais poster avant de lire la consigne plus précisément)

le plus difficile ça a été de ne pas reconnaître les protagonistes et d'oublier ce qu'ils se disent

durant tout l’extrait, les cadres restent les mêmes les plans sont fixes – neuf plans (champ et contrechamp)

un peu d’air au dessus de la tête à moitié chauve du sujet (couronne de cheveux peignés, lisses, dans les beiges) : centré mais un peu à gauche de l’image, cadré à mi-poitrine, c’est un homme assez âgé (dans la suite, Lui) mais sans âge à proprement parler mais rasé, proprement ; de trois quarts face il est légèrement tourné vers sa droite (il ne parle pas de face) – derrière lui, probablement un miroir, qui reflète ce qui ressemble à une céramique blanche un angle droit, un miroir donc encadré de deux rectangles blancs verticaux qui diffusent une lumière blanche, l’homme apparaît un peu, de ce fait, à contre-jour ce qui accentue sa pâleur – sa peau semble poudrée de blanc; le décor dans les rouges clinquants et les blancs trait horizontal rouge traits verticaux des rectangles de lumière, l’angle de céramique blanche en bas à droite; le sujet porte une chemise blanche à col cassé, un nœud papillon noir une (sûrement) redingote noire elle aussi : comme un chef de rang/maître d’hôtel – il parle les yeux fixés sur son interlocuteur : il doit être légèrement plus grand que l’autre, ce qui fait que son regard est très légèrement en surplomb – il adopte comme une espèce de sourire très ténu (à peine condescendant) puis il parle et devient plus dur sans plus de sourire : il parle, sans trop asséner | L’autre de trois quarts face mais dans l’axe perpendiculaire ce qui suggère qu’ils se font face mais pas exactement : il est centré dans l’image un peu décadré sur le droite; mi-poitrine, comme son interlocuteur; son épaule droite légèrement en avant, il porte une chemise dans les bleus, col ouvert, de laine à carreaux de traits plutôt blancs (comme au Canada les bûcherons), un blouson dans les rouges foncés (coagulé foncé, contraste avec le fond), il est mal rasé, porte des cheveux bruns assez longs coiffés mais un peu flous – mur rouge derrière lui, le rouge interrompu par le blanc vers le haut du mur, puis le coin du plafond et deux lumière tombent du plafond blanc, qu’on aperçoit en amorce en haut ; en bas de l’image, à droite, l’amorce encore d’une céramique blanche – inquiet, les épaules très légèrement affaissées, le torse très légèrement rentré (fronce les sourcils, fixe son interlocuteur le regard très légèrement à peine dominé, vers le haut, fait non légèrement de la tête) il dit un mot | sur Lui un léger sourire du maître d’hôtel – il hoche très légèrement la tête, affleure un très léger sourire, dit un mot | sur l’autre, un peu inquiet toujours, peut-être qu’il tousse un peu, avale sa salive fronce un peu le front, il ne dit qu’un mot sûrement une question | Lui, à peine dégoûté, répond : un mot puis baisse à peine la tête pour appuyer la vérité | L’autre, baissant le menton, en signe d’indignité, à peine croyable, incrédule écarquille légèrement les yeux, avance un peu le torse, dit un mot sans crier encore | Lui, sans sourciller, tête droite marquant la réalité de la vérité, parle se tait puis reparle (si on lisait sur les lèvres, on saurait distinctement ce qu’il articule) un moment sur lui encore, qui baisse un peu le menton pour appuyer | Encaissement de l’autre (façon de recevoir, de comprendre) il regarde vivement vers sa droite puis vers le sol, avale sa salive pour garder contenance avant de revenir à nouveau vers le maître d’hôtel – il pose une question un mot en criant presque | Lui, sans affect, certainement pas impressionné, parle, distinctement – un léger sourire revient, à ses yeux seulement, disparaît – il s’interrompt, serre les lèvres puis reprend et recommence encore, assène serre les lèvres, reprend puis se tait

   le plus cruel et le plus pénible ça a été de supprimer les dialogues et toutes les sinuosités de la
bande son, notamment celles de la musique - commencé par retranscrire les dialogues (pas obéi à ou compris
 la consigne d'abord) - ensuite décrire la musique puis les divers mouvements - décrire les visages -
poser les dialogues en gras et les temps passés - tout supprimé ensuite, relu corrigé revu l'extrait
à nouveau (puis l'entièreté de la scène) sans le son 


Durant toute la scène (qui dure depuis quelques minutes (plus de 2 minutes), et qui durera encore quelques minutes(près de 3 minutes)) le fond sonore est une musique qu’on pourrait qualifier d’easy listening,jazzy mais violons, une valse quelque chose à danser mais une danse courtoise simple gaie sans doute
Champ – plan rapproché un peu d’air au dessus de la tête chauve du sujet : c’est un homme assez âgé mais sans âge à proprement parler mais rasé proprement ; de trois quarts face il est légèrement tourné vers sa droite – derrière lui, un miroir qui reflète les pissotières vides ; encadré de deux rectangles blancs diffusent une lumière blanche, l’homme apparaît un peu, de ce fait, à contre-jour ; le décor dans les rouges et les blancs, ce sont les toilettes très probablement au sous-sol d’un grand hôtel – partie hommes d’où les pissotières; monsieur G. porte une chemise blanche à col cassé, un nœud papillon noir une redingote noire elle aussi (on s’est déjà rendu compte qu’elle est tachée dans le dos) (un peu comme le M qui a été imprimé sur le dos du manteau de Hans Beckert, au début des années trente – même place en tout cas) comme un chef de rang/maître d’hôtel bien nommé – il parle – on sait le moment basculer du réel au magique – il adopte comme une espèce de sourire très ténu
(2’30’’) Lui : Savez-vous monsieur que votre fils s’évertue à introduire quelqu’un de l’extérieur dans cette situation (plus dur sans plus de sourire), vous saviez cela ?
Contrechamp : Jack de trois-quarts face mais dans l’axe perpendiculaire (la camera a pivoté de 90 degrés vers la droite, mais l’assise reste la même – tournage à 2 caméras vraisemblablement) ; épaule droite légèrement en avant, il porte une chemise dans les bleus, col ouvert, de laine à carreaux (comme au Canada les bûcherons),un blouson dans les rouges foncés (coagulé foncé, contraste avec le fond), il est mal rasé, porte des cheveux assez longs
(2’47’’) L’autre (Jack, donc) inquiet (fronce les sourcils, fixe son interlocuteur fait non légèrement de la tête) : Non (en fond sonore, on entend les applaudissements qui marquent la fin du morceau)
Champ (léger sourire du maître d’hôtel – la musique reprend un même air dansant)
(2’53’’) Lui : C’est ainsi monsieur T. (hoche très légèrement la tête)
(2’57’’) Sur Jack, un peu inquiet toujours, fronce un peu le front : Qui ?
(3’00’’) Champ : à peine dégoûté : (Lui) Un nègre
(3’03’’) Contrechamp baissant le menton, en signe d’indignité, à peine croyable : Jack : Un nègre ?
(3’10’’) Champ (sans sourciller, marquant la réalité de la vérité) : (Lui) Un cuisinier… (un temps) nègre
(3’13’’) Contrechamp (encaissement de Jack, il regarde vivement vers sa droite et vers le sol, avale sa salive pour garder contenance avant de revenir à nouveau vers le maître d’hôtel) : Comment ?
(3’20’’) Champ (sans affect, certainement pas impressionné) : Votre fils a un très très grand… talent… Je ne pense pas que vous sachiez à quel point… Et il s’efforce d’utiliser ce même talent pour vous contrecarrer (3’38)

 

 

et ici une autre version intermédiaire peut-être finale, avant de comprendre réellement la consigne

une minute sur cent vingt (ou plus suivant les versions) et il (me) semble que toutes aient plus ou moins cette charge émotionnelle – on a déjà basculé, dans le film, à un point de non-retour – mais ce point est atteint dès le début, dès que le héros (Jack) accepte le poste – il y a de très nombreuses scènes qui restent à une certaine postérité – la minute choisie est celle où le spectateur comprend, ainsi que le héros Jack, la vraie nature de la narration, de l’histoire, et de ce qui arrive et de ce qui est pour le petit enfant, fils de Jack, Dany. Cette nature-là, métempsychose ou pas, est illustrée brillamment par le titre du film. Les dialogues sont portés en gras ce qui permet de comprendre qu’ils interagissent avec les images et la musique dans une espèce de complémentarité équivalente – tous les plans (9 pour cet extrait) sont fixes. Ils ont aussi tous la même taille, les deux intervenants disons occupent autant de place dans les images. L’extrait choisi est en français, la version originale se trouve à la campagne (au besoin, dans les semaines qui viennent, je porterai les dialogues en dialecte original). J’ai eu vaguement l’impression que l’affaire était complètement illisible et le serait moins en retournant à la ligne avec l’apparition et la succession des plans. J’ai laissé en bloc, je le changerai sans doute ailleurs. Aucune impression d’écrire du neuf et c’est embêtant j’ai trouvé.

Durant toute la scène (qui dure depuis quelques minutes (plus de 2), et qui durera encore quelques minutes (près de 3)) le fond sonore est une musique assez lointaine avec un semblant d’écho bizarre suggérant le vide des lieux, on pourrait la qualifier d’easy listening, chanson crooner jazzy mais violons, une valse quelque chose à danser mais une danse courtoise simple gaie sans doute. Il s’agit d’un dialogue qui alterne strictement le champ (le maître d’hôtel) et le contrechamp (Jack) (j’ai porté ces indications bien qu’elles alourdissent sans doute la lecture) : on voit à l’image la personne qui parle. Dans la suite de la scène, la caméra restera fixée sur Jack alors que le monsieur Grady en question lui parlera des semonces et diverses corrections à envisager.

1. Champ – plan rapproché (mi-poitrine) un peu d’air au dessus de la tête chauve du sujet : c’est un homme assez âgé mais sans âge à proprement parler mais rasé proprement ; assez pâle; de trois quarts face il est légèrement tourné vers sa droite – derrière lui, un miroir qui reflète les pissotières vides, encadré de deux rectangles blancs diffusant une lumière blanche : l’homme apparaît un peu, de ce fait, à contre-jour ce qui accentue son teint pâle; le décor dans les rouges et les blancs, ce sont les toilettes* très probablement au sous-sol d’un grand hôtel – partie hommes d’où les pissotières; monsieur Grady porte une chemise blanche à col cassé, tenu par un nœud papillon noir, une redingote noire elle aussi (on s’est déjà rendu compte qu’elle est tachée dans le dos) (un peu comme le M qui a été imprimé sur le dos du manteau de Hans Beckert, au début des années trente – même place en tout cas) comme un chef de rang/maître d’hôtel bien nommé – il parle – on sait le moment basculer du réel au magique – il adopte comme une espèce de sourire très ténu : (2’30’’) Lui : Savez-vous monsieur que votre fils s’évertue à introduire quelqu’un de l’extérieur dans cette situation** (plus dur sans plus de sourire), vous saviez cela ?| 2.Contrechamp : Jack de trois-quarts face mais dans l’axe perpendiculaire (la camera a pivoté de 90 degrés vers la droite, mais l’assise reste la même) ; épaule droite légèrement en avant, il porte une chemise dans les bleus, col ouvert, de laine à carreaux (comme au Canada les bûcherons),un blouson dans les rouges foncés (coagulé foncé, contraste avec le fond), il est mal rasé, porte des cheveux assez longs (2’47’’) L’autre (Jack, donc) inquiet (fronce les sourcils, fixe son interlocuteur fait non légèrement de la tête) : Non (en fond sonore, on entend les applaudissements qui marquent la fin du morceau)| 3. Champ (léger sourire du maître d’hôtel – la musique reprend un même air dansant)(2’53’’) Lui : C’est ainsi monsieur Torrance (hoche très légèrement la tête)| 4.(2’57’’) Sur Jack, un peu inquiet toujours, fronce un peu le front : Qui ? | 5. (3’00’’) Champ : à peine dégoûté : (Lui) Un nègre | 6. (3’03’’) Contrechamp baissant le menton, en signe d’indignité, à peine croyable : Jack : Un nègre ?| 7. (3’10’’) Champ (sans sourciller, marquant la réalité de la vérité) : (Lui) Un cuisinier… (un temps) nègre | 8. (3’13’’) Contrechamp (encaissement de Jack, il regarde vivement vers sa droite et vers le sol, avale sa salive pour garder contenance avant de revenir à nouveau vers le maître d’hôtel : Comment ?| 9. (3’20’’) Champ (sans affect, certainement pas impressionné) : Votre fils a un très très grand… talent… Je ne pense pas que vous sachiez à quel point… Et il s’efforce d’utiliser ce même talent pour vous contrecarrer (3’38)

* : j’apprends incidemment que ces toilettes-là où se déroulent cette scène dans les rouges sont reproduites en studio de celles d’un palace de Phoenix (Arizona) – architecture due à Franck Lloyd Wright
** : difficile de comprendre cette traduction, car c’en est une – situation a quelque chose d’abstrait (introduire quelqu’un dans une situation ça ne veut rien dire), ça ne réfère à rien sinon à l’hôtel en réalité – c’est aussi le fait que peu à peu l’action (ou l’esprit de Jack) se déroule et prend place dans une espèce de fantasmagorie et glisse de la réalité à autre chose ou autre part –



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2 Comments

    viens de le lire 🙂

  • @brigitte celerier : merci encore