Pendant le weekend

2547 Lundi 18 Décembre 2023

 

 

on approche – on prépare les menus – on se préoccupe des courses (pas de cadeaux peut-être mais courses quand même) (très souvent je me sens tellement loin du monde – tourne Mood indigo chanté par Nina Simone (une galette d’elle tournait dans la maison brûlée, sauvée par les enfants qui s’amusaient avec l’ordinateur de bureau – je viens de le retrouver, elle chante I could let me down and die) – il s’agissait de sortir

retrouver l’Ircam et sa salle sous la fontaine

piano mécanique, oreillette, chansons et paroles émises lors d’un concert de cette même Nina Simone (à Montreux,en 76) , interprétée par Claron McFadden, partie des États-Unis dans les mêmes conditions dramatiques ou tragiques que Nina Simone – le racisme de ce pays n’en est pas l’apanage, certes, mais détruit et blesse – comme ici du reste – lorsque la chanteuse demande « qui a vécu en Afrique ici ? » je ne lève pas la main, je n’y suis resté que sept ans – je n’ai pas osé – en fin de concert, un I put a spell on you  tellement magnifique (la chanson y est déjà pour pas mal, l’interprétation splendide) (on aurait aimé entendre le Strange fruit mais non) – c’était vendredi soir – il me manquait une dent depuis une dizaine d’heures (je pestai contre la blessure) et puis Claron a chanté et puis dansé et puis levé le poing et j’ai oublié (merci tellement pour l’invitation, A.) – puis hier vers dix-sept heures

la douleur persistante au maxillaire droit (j’en braie, certes) mais le spectacle sublime – c’est sans image, c’est proscrit, on vous le fait remarquer avec un mépris certain – tant pis – « par respect » dit-on « pour les publics les acteurs et les chevaux » comme si on allait utiliser un flash – le spectacle commence par un type sur un fil, une mise en scène magique, la rondeur du cirque, des femmes de la musique, une pure merveille  un Cabaret de l’exil- Femmes persanes

j’avais envie de crier « Femme Vie Liberté » je n’ai pas osé – le spectacle est prolongé jusque fin mars – dehors, en sortant, on faisait brûler des palettes (j’ai pensé aux Champs Elysées durant les actes des gilets jaunes, relaté dans le tout aussi magnifique  La plus belle avenue du monde de Ludivine Bantigny)


On est rentré dans le froid mais la joie d’avoir été émerveillé.es (encore merci)

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4 Comments

    mal au maxillaire en pensant à vous (enfin moi c’est fictif.. mais navrée c’est tellement pénible)
    Si belle évocation de Nina Simone et de ce concert. (et pour une fois ce qu’on dit de ce spectacle de Bartabas me tente)

  • Bartabas a toujours des cartouches sous la main. 🙂

  • @Dominique Hasselmann : le spectacle est magnifique. Merci à toi

  • @brigitte celerier : un artiste et une éthique : formidable. Merci à vous