2475 Lundi 2 Juin 2025
très souvent ce sentiment d’avoir mal choisi mon objet d’amour me hante, surtout en salle – qu’est-ce que je fais ici ? à goûter ces illusions ? des gens jouent à se faire autres qu’ils sont, leurs habits leur siéent à ravir, les décors (sont-ce bien des décors ?) flambent de nouveauté, coiffé.es ou dans la boue, dans le stupre ou la passion, on les voit agir plus ou moins secrètement, moins ou plus consciemment, une histoire, des balivernes ou des indignités, des contes ou des envolées chantées sans parler des ébats en piscine – est-ce que c’est vraiment ça, la vraie vie ? une erreur d’aiguillage…
dois-je m’en prendre à ma mère qui aimait Alan Ladd et Errol Flynn ?
j’ai reculé un jour devant l’achat, inconsidéré d’une biographie de ce Robin des bois qui mangeait du poulet en sa forêt de Sherwood, je me souviens, à cause de la préface due à un personnage à la perversion égale (non, inférieure) à celle d’un Gainsbourg ou d’un Lanzmann (jacquot plutôt que cloclo va sans dire) (encore que) (je ne goûtais guère non plus l’interprète des textes du redac’chef de Lui)
(back in babylone pour voir en Pologne l’ordure se prendre la place d’honneur – sans grand pouvoir dit la chronique, peut-être mais le symbole est gagnant – écœurement devant cette mâlitude (comme disait Ségo) blanche décomplexée violente coloniale) – mais où poser alors l’objet du désir ? la chanson ? la littérature ? les sports mécaniques ? l’alcool ou la came ? le jeu ? les p’tites pépés (ça ne se dit pus) ? un peu de fleurs bleues allez, un doux parfum qu’on respire hein
le temps qu’il fait et qu’il faut pour bâtir quelque chose – le sourire des mômes – la course en avant – je refais du café
au ciné (donc) La venue de l’avenir (Cédric Klapisch, 2025) (bon cru) dix-huit ou vingt coups de cinéma (le temps n’existe pas) et Monet en Gourmet, un caméo dans l’autobus (un peu comme sir Alfred (je pense à Hélène Frappat et ses Trois femmes (qui) disparaissent
aux actes sud 2024) émouvant, direction d’acteurices parfaite (avec une mention spéciale à Cécile de France : formidable) vaguement frelaté (les images de synthèse quelle affaire… j’ai pensé) mais enfin on y construit la choucroute à monsieur (l’ordure encore, tiens) thiers en haut de la butte – et un générique de fin de bien plus belle facture que celui du début…
Les coquelicots m’ont fait penser à Mouloudji, un de ces chanteurs passés à la trappe des radios (sur France Inter, une dénommée Aline nous bassine tous les matins avec ses raps râpeux et ses hurlements).
juste dire j’aime tant passer ici
(pour l’objet du désir, pourquoi choisir en fait, si c’est vivre on peut tout mettre dedans, la fiction et la non fiction, les plantes, les livres et les mandolines à manivelle non ?:-))
@Dominique Hasselmann : il se prénommait Marcel (qui me fait penser à cette regrettée dame de Bailleul…). Merci à toi
@brigitte celerier : bienvenue à vous Brigitte (et merci)
@cjeanney : (le cinéma ne me rend rien) mais tu as raison : inutile de tenter de choisir – cette affaire-là est assez obscure (comme disait Bunuel, certes). Merci à toi Kik