Oublier Paris #113 2559 Lundi 25 Août 2025
une allégorie de cette si belle société illibérale (abjecte pour ceux qui n’en sont pas (et celles), odieuse à celles qui la subissent (moins ceux puisque eux dominent) – une adresse postale dans Paris, à l’est il est vrai, dans un 19 plutôt à gauche même s’il s’embourgeoise) je passe devant en allant au marché – je monte la rue de Crimée, le dix-neuf est occupé – en travaux – dans le dix-neuvième – les chiffres ne veulent jamais dire, mais font signe – hier ça a été tomates oignons blancs et rouges un demi-poulet – du persil, parce que du basilic il y en a sur le balcon – une dame sur le trottoir d’en face « mais qu’est-ce qu’ils vont nous faire encore? » (« ils » oui) (mais « elles » aussi, parfois : regarder vers la rue de Valois, par exemple) – j’ai pensé par exemple encore, un exemple entre mille de ce monde-là, à un certain kessler – denis de son prénom – n moins un du patronat français, mais oui madame – le type est mort et on ne voit pas pourquoi son âme ne reposerait pas en paix – qui émargeait à 6 millions d’euros l’an, pauvre malheureux (impôts et niches fiscales sont dans un bateau, comme il se devait sans doute) – qui disait que tout ce qui avait été mis en place par le comité national de la résistance devait être mis à bas – j’ai pensé à Ambroise Croizat un ministre du travail, mort un onze février, un type formidable – j’ai vaguement pensé à demain, vers une heure place de la république, comme au dix septembre (mais je suis trop vieux, jt’assure : mon cœur bat encore par certaines choses, j’en suis toujours à attendre un signe des dieux qui ne vient pas puisqu’ils ne sont pas) – hier, dimanche au soleil – alors je décline (au deux sens au moins) et pose ici ces images industrielles (le robot indique des dates approximatives, je ne vois pas pourquoi il faudrait les mettre en doute…) –
avril 2008 (c’est bondé d’artefact mais ce n’est qu’une machine qui fait les raccords, il faut sans doute pardonner)
juin 2012
juin 2015 (on y entrait)
octobre 2016 (toujours en travaux, les villes, toujours)
mai 18 (il y avait des buissons jaunes de cytises mais qui en a quelque chose à faire ?)
mars 20 (cette humanité-là s’en fout)
c’est ouvert
ou fermé (mars 2020…)
(à droite de la porte, un automate permettait de vérifier ses comptes) un bureau de la Sécurité Sociale (sera-t-il remplacé par des neufs ?) avril 2021
(on a viré l’automate – on pense, on va agir) juin 2022
on y vient
mars 2023 (le végétal vit encore)
les travaux commencèrent (il y a quelques semaines, on avait démonté le clocheton – et puis) hier
ainsi va la vie
au cinéma en sortant cette enseigne
au cinéma donc Yi-yi (Edward Yang, 2000) pure merveille, joyau magnifique… (je fais un billet Taïpei et Tokyo pour ville&ciné ces jours-ci) (ce genre de film qu’on a envie de revoir immédiatement – la dernière fois, c’était avec La Folie Almayer (Chantal Akerman, 2011))
(le souvenir de ces années-là où le cinéma n’avait plus cours, le seul roi lion (au rex – film de sinistre mémoire) ou pocahontas (gare de Lyon, pas mieux) le cinéma pour les enfants (nous, blanche neige, bamby ou la famille Fenouillard…) une absence d’une vingtaine d’années quand même