Pendant le weekend

17-18 septembre 931/2 – tour du monde (fin)

 

 

Les voyageurs étaient arrivés depuis le 20 du mois de juillet (date anniversaire du petit pas de Neil (Armstrong) mais grand pour l’Huma), et depuis nous n’en avions aucune nouvelle. Nous en étions fort marris : nous nous en émûmes auprès des institutions (mais les difficultés liées aux vacances, aux arrêts de lecture supposés et autres ennuis nécessitaient stase des comptes-rendus) et elles nous affirmèrent d’une part leur gré de nous voir suivre ces pérégrinations et d’une autre la publication sous peu d’un dernier billet (épilogue, quatre mains etc.).

Fort bien, me dis-je (reprenant ainsi ma première personne du singulier), attendons (reprenant la 1° du pluriel).
Et ça n’a pas manqué : je reprends donc. Il est un peu inutile de s’offusquer de la disparition des textes des 7 ou 8 premières étapes – même’il s’agit d’un manque de respect du lectorat, mais quel est l’éditeur qui dispose de ce respect-là ? J’ai peur de craindre le pire. Et c’est très dommage.

Peu importe. C’est inutile.

Il restera sans doute d’autres images, mais on en a sélectionné quelques unes qu’on n’avait pas croisées durant ce voyage : ici au Japon, cette île fantôme (comme on dit) Gunkenshima ou Gunkanjima Hashima

minière abandonnée, théâtre d’atrocités durant la seconde guerre mondiale, on pense à une prison (et à Outland (Peter Hyams, 1981))  certes mais ça se visite

(ils y furent, à moins qu’un seul n’ait été de la partie)

des images touristiques – on prend des photos, on est les uns avec les autres à admirer déplorer assister passer…

Cette image aussi, du lac Baïkal gelé, au fond la tour Makarevska

pour dire le voyage d’été (comme il est un palais – toujours aimé cette expression de « palais d’été » sans vraiment savoir son emplacement en Chine, non plus que son incendie fin dix neuvième lors de la deuxième guerre de l’opium, mais n’importe à nouveau) : au fond, on se demande ce qu’on a à suivre ainsi une espèce de voyage téléguidé (du jeu, du partage, de la joie du monde et d’être au monde : oui)

et les cadrages remodelés par la machine (même situation faire avec ce qu’on a et ne pas s’embarrasser de conceptions morales : se décomplexer… cette horreur contemporaine, je la leur laisse). Il est fait mention de la lumière en haut des vagues aussi, et ceci donc

un peu au nord de Oust-Bargouzine (ces toponymes auront fait souffrir) sur le lac Baïkal à nouveau, puis ils s’en seront allés vers l’est, toujours vers l’est et encore, un autobus pour rallier Paris si j’ai bien compris départ Moscou, ici l’attente à la frontière lettone

des heures et des heures et des heures… et puis cette maison dans les bouleaux une isba sans doute qui fait souvenir (encore) de ce terrible film « Le conformiste » (Bernardo Bertolucci, 1970) (même si la mise à mort se passait ailleurs, en Europe – dans les Alpes il me semble) (il y avait aussi ce « bois de bouleaux » d’Andrej Wajda (1970) si triste)

et qu’insensiblement on se rapproche des lieux de l’immonde, même si à Cracovie j’ai choisi ce môme (comme tous les mômes du monde, heureux de bouger, vivre et rire, ça n’est pas douteux)

qu’en sera-t-il de lui, que lui fera subir ce monde ? Quelle vie ? Le bus passait ici, puis rejoignait l’Allemagne la France, laissant derrière soi ce que Raul Hilberg appelait des « centres de mise à mort » et le plus grand cimetière du monde…

Fin du voyage.

Mais l’est-il jamais ? Je me le demande encore, mais ne t’inquiète pas on repartira…

 

 

Ce deuxième tour du monde a été produit par une maison d’édition (Jean Claude Lattès je crois bien) afin d’en produire un livre, et effectué par Christian Garcin et Tanguy Viel (ou l’inverse) durant cent jours entre avril et juillet 2018. Le site ciclic donna un aperçu du voyage à travers quelques chroniques (une dizaine de chacun des deux voyageurs, qu’on ne peut plus, pour la plupart, lire à présent…).

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2 Comments

    à défaut du livre nous avons votre évocation

  • J’ai cru un moment, au cours de ce périple peut-être périlleux, que la photo 3 montrait un bateau rempli à ras bord de migrants : mais non, les passagers avaient l’air en pleine santé et habillés comme il faut.