Pendant le weekend

15 juin 1102

 

 

les débats des deux derniers jours étaient à base de suiveurs de regard, entretiens, focus groupe (une cuisine professionnelle – de l’art, des images, de l’histoire) un accueil chaleureux, sympathique ( plus hier que la veille mais n’importe) on continuera sans doute à se former (pas si simple, mais il faudra essayer) – à la pause, je suis passé devant cette boutique (salut à vous, Employée !) de la rue Saint-Jacques, librairie le Temps retrouvé transformée en ceci

il s’agit bien de cette société qui transforme les librairies en ce genre d’officine (on fait attention à son corps) (droite cadre, le/un spécimen (mâle) de notre contemporain – quelque chose de sympathique, tout autant, mais aussi de si consensuel) à  l’arrivée, ceci (#346) (j’aime assez ses yeux vides)

puis au retour dans l’autobus, des contrôleurs – une femme à côté de moi, donne son billet, tarif réduit, elle fait « je suis au RSA » le contrôleur affable, « c’est 35 euros » sortant sa machine à carte bleue immédiatement (trentenaire chemise à carreaux, sa collègue piercing au nez, le troisième en tenue brouillée) moi « je trouve ça dégueulasse faire payer 35 euros à quelqu’un qui est au RSA » le contrôleur (crachant) « le bon samaritain ! vous n’avez qu’à les payer puisque vous êtes si généreux ! » sa collègue « on fait un travail respectable! » (cette faculté de tourner le truc en respectabilité du travail : envie de vomir) un type derrière (social traître) sortant une espèce de ticket d’ordure : « Moi aussi je suis chômeur et j’ai un ticket », je suis effondré devant mes contemporains, pas à tortiller (plutôt chômeur que contrôleur cependant), les contrôleurs descendent, sur le trottoir font de grands sourires et des signes solidaires pouce levé au social-traître évidemment – parfois, ce monde me fait honte – tant pis – la femme à côté de moi ne dit rien, je descends, il fait chaud et je croise ceci au mur de l’université

on n’y voit rien comme dirait Daniel Arrasse – descendre, remonter, redescendre – l’atelier va commencer, j’ai manqué le rendez-vous de la tour (en bas on ne voulait pas me laisser monter, je n’avais que trois quarts d’heure d’avance, j’étais à l’heure de l’invitation, elle avait dû changer, je m’en suis allé par les rues) (pas une fois au « Côté court » du 104 tant pis, dommage – mais comment rester heureux dans un tel monde idiot et brutal ?) le soir, ces arbres quand même (si quelqu’un en connaît l’essence, j’aimerais la connaître aussi)

 

 

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2 Comments

    En effet, « Le temps retrouvé » rue Saint-Jacques a rechangé d’enseigne après sa transmutation bancaire, à croire qu’il y a de l’or à se faire sur nos corps.

  • vague idée de ce qui vous occupe et admiration
    pas si sympa le mâle (les jeunes dynamiques à queue de cheval et tenue décontractée venant de bons faiseurs me rappellent toujours un des pires propriétaires aux dents longues que j’ai eu à gérer – pour bien gérer ses biens – il avait en plus des rollers qu’il gardait dans les bureaux, le faisais monter dans mon repaire par un escalier en colimaçon)
    et oui je ne me fais pas à ce monde moraliste sans morale etc… (me suis fait engueuler une fois par une caissière et la nana derrière moi parce que j’ajoutais les cinquante centimes qui manquaient au couple qui me précédait (et en fait c’était parce que les palabres me retardaient 🙂
    et oui zut pour « le temps retrouvé »