2497 Mardi 24 Juin 2025 #152 CdV
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Carnets de voyage(s) / journal quotidien
24 juin, 2025 0
Ces choses nous dépassent : feignons d’en être les instigateurs – les investisseurs – les organisateurs – tout à l’heure le peroxydé a décidé pour le monde entier (car il en est le maître croit-il, l’insensé) que la paix était à ses portes : nul doute que les jurés du prix de l’inventeur de la dynamite sauront récompenser un tel éblouissement dans l’arrivée des choses du futur – l’homme sait ce qu’il fait et s’il faut appuyer sur le bouton rouge, nul doute non plus qu’il saura où trouver la valise qui le contient – bouton, téléphone, casquette : la couleur a changé de camp. De retour à Babylone, avec des brassées de fruits – la voiture est rouge elle aussi – « je ne me fais pas de souci pour le prince, non plus que de mouron pour le maton » (je cite bashung bien que parfois je ne le prise guère – je l’adapte) – ici la table du jardin
il a (en effet) fait chaud – d’autres sur la table de la salle
clafoutis confitures gelées – celles-ci
qui venaient de là (il s’agit du numéro deux)
une branche s’est brisée (le poids des ans comme le passage de l’orage) tandis que le numéro trois (il a dû donner trois ou quatre fruits dans le temps)
est mort (sans doute est-ce un peu de son âme qui ce soir-là s’échappait) (à droite un poirier qui lui aussi défaille) – des arbres, on en replante : ici le tilleul dédié à B. (gauche cadre) – au fond la haie en devenir (ça pousse bien)
là le tilleul dénommé Arlette (dédié à A.)
et puis on s’adapte (les articulations, les plantes (des pieds), les artères : toutes choses égales par ailleurs, le temps sur elles ne suspend pas son vol)
c’était étrange (disait Claude Nougaro) est-ce qu’il allait neiger des anges ?
je ne crois pas (la chauve-souris – dénommée Joséphine – n’exerce plus son vol à l’estime dans le crépuscule – c’est bien triste)
plus tard, bien plus tard l’orage, la pluie, le vent et le tonnerre – des choses à faire, tondre sarcler désherber assurer le buis qui s’affaisse sous l’effet d’un voisin idiot – assurer la glycine – la guerre les bombes les diplomates – non décidément
ça aura été sans trop de travail à la table (Aldo attend, Norma sommeille, mais l’habilitation en vient à son deuxième épisode (feuilleton qui en comptera huit probablement) voici les roses (après les fleurs et les fruits)
et pour finir, comme les cerisiers sont trois dans ce jardin (ces petites céramiques que nous nous sommes procuré à Grenade – carnet de voyages à faire, suspendu pour un temps)
le numéro un (marronnier de ce journal quotidien qui, en forme de carnet de voyages, reprend son service)
avec mes compliments (et mon cœur qui ne bat que pour vous)