Carnet de voyage(s) #154
il y a sans doute top d’images (trente-six crois-je compter) mais tant pis – 36 poses c’était le nombre d’images pellicules des appareils d’il y a un demi-siècle – si je veux savoir de combien d’images je dispose pour ce voyage (régulier, en quelque manière de résidence secondaire (quatre heures de route aller- quatre retour merci bien) (personne ne me force, en effet) je regarde en bas de la fenêtre (comme on dit : il s’agit d’un dessin d’une espèce de rectangle estampillé « ceriiser 08 25 » (il y a une faute de frappe dans le titre, anéfé) du nino qui me dit « 115 éléments »- pas toutes lisibles visibles compréhensibles etc. – peu importe
(le héros est très souvent cet arbre) (marronnier s’il en est – c’est de l’argot journalistique mais je n’en suis pas, diariste tout au plus)
la lune elle aussi héroïne de ces jours-là (en bas, bord cadre, un opérateur capturé en pleine capture – gauche cadre le marronnier en question) – un peu plus tard (il (le cerisier TEC) est encore gauche cadre)
et puis les enfants s’en vont – d’autres viennent (en haut, l’éclairage de la 2) – la nuit
et le matin
soleils ciels bleus promenades et le soir vers neuf heures
réapparition – comme de juste, je suppose une douzaine de fois l’an (il n’y a sans doute que des urbains pour s’émerveiller, supposé-je – mais peut-être pas)
jamais au même endroit du cosmos cependant
des splendeurs quotidiennes
champs arbres lumières
et bizarrement jamais (trop) répétitif : ici, une image de l’image
c’est ainsi que passent les jours et les nuits (on parle, on mange, on boit)
la brume du matin
je ne sais plus, on parlait, on marchait, on faisait la cuisine – et puis la rousseur je me souviens
au loin
contemplation
doucement se levant
on aurait pu entamer un jeu – quelque chose, tarot mah-jong (non, mah-jong non) go (non, go non plus, non) échec – mais non, un dimanche soir comme un autre, pratiquement –
nul besoin de mise en scène, les objets d’eux-mêmes parlent – le pied vaguement de traviole – les diverses coupes tontes sarclages désherbages
par beau temps chapeaux et gants
quelques nuages quelques aéronefs (au dessus, le point blanc c’en est un il faut me croire sur parole, non sur image)
ici il se cache – rien de spécial, juste la joie de vivre
en oubliant les malheurs et les terreurs du monde « réel »
des rêves et des nuits
matin tôt peut-être
préparer le repas attendre lire vivre, juste
les voici arrivés, on déjeune, on parle on rit – les deux s’en vont – le soir
les mêmes splendeurs (je ne veux pas parler des haies saccagées et détruites, des odeurs de glyphosate, des terres mortes et des intrants, des signalements malodorants à la gendarmerie, mais comment faire autrement ? – en mairie – j’en parle quand même) – les mêmes splendeurs oui, c’est préférable
en garder quelque chose pour les jours qui viendront
pour ne pas oublier pourtant (on y retournera)
et celle-ci, quelque part, une dernière fois
et se préparer à repartir
bonne suite