Pendant le weekend

1563 Vendredi 18 Septembre 2020

 

 

 

je m’aperçois (ne prend qu’un p) que nous sommes le dix-huit et qu’on devrait fêter les 40 ans de la maison de mon amie M – je ne l’ai pas jointe, je  manque à mes devoirs – dès demain neuf – aujourd’hui – la mélancolie « mais vous ne dites pas du mal de vous »  ah bon ? traître à ma classe quand même (je marchais sur le boulevard de la rive gauche – François Périer y avait un appartement – Louis Jouvet vivait sur le quai rive droite je me souviens – celui des États-Unis – et je me disais « quel bonheur de vivre ici » – je lisais le « Personne ne sort les fusils » (seuil Sandra Lucbert, édifiant) (le procès orange/Lombard ses sicaires cette honte pour l’humanité toute entière – on pense à Johann Chapoutot et son « Libres d’obéir ») – je me disais « des appartements de DRH » sur le goudron passaient les quatre quatre sport utilitaire véhicule (de merde) de quatre litres de cylindrée transmission (wtf?) automatique électrifiés autorisés à rouler quel que soit l’indice de pollution (ça c’est Paris !) – plutôt dans les gris ces camions immondes – les agents de la police faisaient des gestes aux personnes non-maxées (il y en a peu dans les quartiers riches) – une femme allait prendre son train à onze vingt gare de Lyon disait au chauffeur « on y sera à onze ? » –  il y avait du soleil je suis descendu à Odéon et j’ai marché marché marché

sur le boulevard croisant le quai une malheureuse jetait sa bouteille d’eau (à moitié pleine, à moitié vide, qui peut savoir?) sur le sol en hurlant contre une touriste à chapeau « QU’EST-CE QUE T’AS DIT ? Mais QU’EST-CE QUE T’AS DIT ? » la touriste s’enfuit, la malheureuse continua sur l’île en hurlant des mots incompréhensibles de qui la suivait (de loin), elle croisa une jeune femme casquée maxée enshortée, lunettes de soleil même jeu avec sa bouteille, la jeune femme se retourne surprise et l’autre « QU’EST-CE QUE T’AS DIT ? Non mais QU’EST-CE QUE T’AS DIT ? » et la jeune femme : « non mais ta gueule toi jt’ai pas parlé pouffiasse ! » la malheureuse a ramassé sa bouteille et continué sa route en hurlant, devant le tribunal un car de police stationnait, deux fonctionnaires en sont descendu (maxés) les mains au ceinturon ils dévisageaient la malheureuse, elle se tut – marcha marcha marcha… mais vers l’hôpital – à mon poignet a pété l’élastique de mon max – j’ai passé le pont – j’avais à l’esprit « une mascarade » énoncée par qui, déjà ? – c’est le mort qui parle dans la quatorze (chiffre de la (plus si) nouvelle ligne de métro (automatique comme bientôt la Clignancourt/Porte d’Orléans – je suis resté coincé à cette appellation, je n’en changerai pour rien au monde) – les nouvelles sorties de Belleville sont ouvertes (rue de la Présentation) : depuis que je vis dans ce quartier, je ne crois pas que les trottoirs aient jamais été laissés tranquilles – tout à l’heure au marché courgettes aubergines poivrons tomates – ça va griller) – il ne m’en reste qu’une quarantaine à saisir – je suis fatigué (en spécial dédicace au frangin à G. pour une espèce de cure) et une (non deux) image(s) de Lisbonne qui orne(nt) le livre (c’est pour bientôt, sûrement)  ((c) D.Pasquier) : un Portugais sous un soixante-deux caché

et cette merveille de regard caméra

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3 Comments

    je n’en changerais pour rien non plus de nom pour cette ligne (zut je suis depuis si longtemps expatriée que je ne suis plus certaine, l’autre nom c’est la 5 ?)
    superbe la dernière photo (et mes amitiés à la malheureuse)

  • @brigitte célérier : je ne veux pas le savoir !! (c’est la wtf 4) (pfff)

  • … et une doublure de Godard pour un film disparu de l’affiche… 🙂