Pendant le weekend

Atelier d’écriture en ligne Pierre Ménard 2

 

(texte écrit pour l’atelier d’écriture en ligne animé par Pierre Ménard, numéro 2) (pas certain qu’on y aille, mais ce soir, vers 19h à la médiathèque Françoise Sagan, à côté de la gare de l’est, on fête les dix ans de la maison d’édition publie.net) (on n’y fut point… mais l’aiR Nu y était au trois quarts je crois bien…)

Depuis quelques jours le site de l’ami Pierre Ménard est en quelque sorte en rideau* : on lui souhaite du courage pour la réparation… et cette contribution (que je lui poste aussi immédiatement) pour l’encourager… (je ne peux guère faire plus, j’en ai peur…)

(*addenda du 21 mars 18 à 8h30: il semble que liminaire reprenne quelques couleurs… bravo !)

 

 

L’île aux cygnes en son nord

 

C’était aussi un exercice, ou un concours, (je ne sais plus exactement mais si je cherche, je retrouve), c’était à un moment où il fallait faire des images prises depuis quelque fenêtre et j’avais choisi la ligne qui tourne sur les boulevards de Philippe Auguste, mais celle du sud – encore que choisi soit un bien grand mot, je ne m’étais pas trop posé de question, mais j’avais emprunté un appareil photographique au fils de mon amie, la qualité du capteur je crois – le règlement stipulait douze millions, mon appareil n’en organise que huit – non, je me souviens bien, ce n’était qu’il n’y a pas si longtemps si tu veux voir, sans doute en quinze, ou seize – regarder les informations sur le fichier, peut-être – des choses qui se passent, on prend le métro (je le fais tous les jours, et tous les jours si j’y pense, je prends une image – et puis là, c’est le mois de juin, il me semble) Nation Etoile par Denfert. Il me semble me souvenir qu’il s’agit d’un trajet ouest-est, il me semble : d’habitude, je ne prends jamais le métro pour autre chose que de me rendre d’un endroit à un autre – lorsque je suis arrivé à Paris, soixante-treize, je le prenais pour lire, non que je n’aie eu de chez moi, c’était d’ailleurs chez ma mère avant que je ne m’en aille, mais le bruit et la lecture me plaisaient, je ne suis pas certain de la ligne mais comme à ces endroits, elle sort et domine les rues, c’est possible et puis « ça c’est Paris ! » a quelque chose de troublant (je me souviens de Joséphine Baker et de son régime de bananes, je me souviens de Juliette Gréco qui, comme dit une chanson peut-être cruelle, « avait encore son nez », la même immédiatement ensuite « Aragon n’était pas un minet » , le livre « Les voyageurs de l’Impériale » cadrait assez avec le trajet, toute cette différence des jeunes années probablement) Trocadéro, quelque chose, Passy et les escaliers qui vont au dernier tango à Paris dont j’agonis les frasques, la sonnerie et les portes se ferment, l’appareil que je ne connais pas, que je ne maîtrise pas, ses diverses dispositions, réglages positions dispositifs caractères, les portes fermées, l’avancée sur les voies qui ne sont plus des rails – cette ligne dispose de pneumatiques et le train n’y roule pas mais glisse – , se poster à gauche dans le sens de la marche, poser l’appareil sur la main gauche ouverte tandis que de la droite, on actionnera le déclencheur sans voir le cadre ( à l’aveugle peut-être), la Seine (« de nouveau, ruisselle d’eau bénite ») et puisque c’est Paris, la Tour Eiffel, je m’imaginais

aussi prendre en image la statue de la Liberté non pas à Ellis island mais un peu plus loin sur l’île aux cygnes en son sud, ici même du côté de la maison de la radio), clic clac

c’était fait, une autre pour la doubler

la Seine la tour la statue, voilà des gens oui…

C’est un peu ce qui se passe aussi au Louvre, ou dans n’importe quel lieu qui présume, présage, présuppose une intention touristique affirmée : le populaire s’amuse, on pose sur une main ouverte la pyramide du Louvre, l’Arc de Triomphe du Carrousel ou le mont Saint-Michel, l’opérateur prend la photo qui raccourcit l’arrière et l’avant plan, le tour est joué : ici si je ne montre pas toute la photo, les mariés semble simplement se tenir dans une pose avantageuse, c’est un grand jour (« c’est le plus beau jour de ma vie » chantait Charles Trenet**, qui aimait à faire l’idiot et y excellait, il faut bien le dire, « j’ai retrouvé mon chapeau »)  il y a l’opérateur et son assistant, il se penche un peu en avant – j’aime beaucoup, énormément, le ton jaune de la jupe de la sœur de la (ou du) mariée à l’avant plan, elle regarde le métro qui file sur ses pneus, il fait beau, il fait chaud, ça c’est Paris…

 

** addenda du 21 mars à 8h32 : un mail de l’Employée aux écritures, toujours sagace, me fait remarquer que la perte du chapeau est due à Guy Béart, plutôt qu’au fou chantant : (dont acte…!) (on ne prête qu’aux riches, aussi bien) 

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3 Comments

    moi je ne peux pas faire le 2 parce que n’avais pas copié le texte, en étais au premier (qui attend la fin de la renaissance pour paraître, on voit le travail avancer très vite, mais faut le temps pour tout remettre en ligne sur le site restauré – tout beau) ; vous me donnez envie d’y répondre

  • Le pont de Bir-Hakeim est effectivement devenu un « incontournable » pour les films, les pubs, et les photos de mariage (surtout des Japonais, la dernière est jolie).

    Il serait amusant d’en faire le catalogue (pour les films et les pubs). Et les immeubles au bout sont comme des témoins impassibles de ces orgies… d’images.

  • @brigetoun : ça avance quand même, on voit…:°)
    @Dominique Hasselmann : Paris, quand tu nous tiens…