Pendant le weekend

Demi-tour

demitour3

À l’instant même où sur l’A104 est indiqué « RN3 Direction Paris », j’ai changé d’avis. Je ne suis toujours pas retourné chez moi. J’ai poursuivi mon chemin jusqu’à Roissy. Je sais qu’il faut rentrer. Je ne peux tout de même pas rester là indéfiniment. Roissy 1. Un gros cylindre plat de béton. J’ai fait demi-tour. Je suis revenu sur mes pas. Je ne dérange personne. Je peux refaire le trajet jusqu’au « Formule 1 » de Villeparisis autant de fois que je le souhaite. Je fais ce que je veux. La circulation est dense aux abords de l’aéroport. Ça ne me dérange pas. Je roule. Je suis la route et l’on me suit. Pierre aussi me suit sans doute. Je sais où je vais. De toute façon le type de l’hôtel va bien voir à qui il a affaire. On ne me parle pas comme ça. On ne me dit pas « ben, vous êtes encore là, vous? ». Je suis où je veux, moi. Le long de la Francilienne, des panneaux précisent régulièrement « vous êtes sur la Francilienne ». En passant devant l’un d’eux, je me suis dit tout à l’heure : « Ah! Voilà! Comme ça, au moins c’est clair ». Je vais lui dire au type de l’hôtel, moi : « Mais je suis sur la Francilienne moi monsieur. Ok? ».

… Ok. On vient de frapper à ma porte pour me dire de baisser le son (en provenance de mon ordinateur). Je vais me coucher. De toute façon, demain j’attaque la route de bonne heure et cette fois, j’irai en découdre avec les ennemis du bitume, les détracteurs de l’asphalte, et n’importe quel autre nuisible susceptible de brider mon ardeur à démasquer les fêlures de l’A104 .

Adrien Villeneuve

Gloire à l’issue 

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