Pendant le weekend

Oublier Paris #99 (1765 Lundi 12 Avril 2021)

 

 

 

il se peut qu’il ne s’agisse que d’un passe-temps – voilà bien longtemps que j’arpente cet est parisien – presque trente ans – j’ai vécu rive gauche longtemps aussi – entre Bastille et nation longtemps aussi – un demi-siècle parigot tête de veau – tête de chien parisien – enfin ce genre de rime – j’use mes semelles, je regarde en l’air ou immédiatement sur terre

« presque rien, tellement peu » dit le poète – il pleut (il pleuvait), j’ai gardé devant moi cette opportunité : la promenade, le cœur qui bat et le souffle qui s’échine – j’ai changé – sur la butte Bergeyre, établie sur un sol meuble, la villa sera détruite, semble-t-il – on suivra t’en fais pas, si on nous prête quelques mois – apparemment (destruction cet été dit l’article (on remercie ici Dominique Hasselmann – aka le Chasse-Clou qui permît la lecture de l’article réservé aux abonnés du canard) d’où est tirée cette image (en accès libre, cependant)

il y a sur le bureau un dossier intitulé « maison zilveli » (je regarde et je trouve cette affaire-là moche) (mais, de ça OSEF absolument) en revanche la facture sera de l’ordre de deux millions d’euros (sonnants, trébuchants, incluant les émoluments de (donc) (c’est la loi, ça, on est obligé d’y souscrire, tu comprends bien) ce cabinet d’architecture) (ils’agit d’une image truquée bien sûr, prospective ou préalable quelque chose, pour se faire une idée ou en donner enfin, ça risque d’y ressembler) – aiguillé donc par la légende (n’est-ce pas) j’y suis allé voir (j’étais petit et je lisais les « contes et légendes de la Rome/Grèce antique », ces livres blancs au dos strié d’or, tu te rappelles ?).

Grâce soit rendue au rézo/ouèbe/toile/internet/quoi d’autre ?, on tombe sur cette prose qualifiante et fleurie de cabinet :

« (…) une agence parisienne d’une dizaine d’architectes qui dessinent des immeubles en jambes à Paris, des bâtiments en X à Joinville-le-Pont, des terrasses ombragées et des points de vue panoramiques ailleurs. Ces architectures sont des rencontres improbables et des correspondances inédites, des ballons géants, des lampions dorés et des bulles de verre bleu … »

Hum.

Pourquoi pas ?

L’article donne (ce n’est pas délation, c’est don) le nom de l’illustre (de l’agence en charge, apparemment, comment savoir si les contrats sont signés ?) – grâce soit à nouveau ici offerte

(si elle est grisée c’est pour faire apparaître prénom, nom de famille, fonction) (rassuré.es ?) (j’aime le cycliste derrière la dame – l’image représente une avenue que j’aime, celle de Taillebourg) (le nom de l’agence est directement issu du patronyme du poivre et sel, à gauche) (on reste sans cravate) – et le site dudit

en indique l’adresse (dans le 20, du côté de la rue de Bagnolet, au 62) – tu sais comme je suis, curieux hein, et donc je me suis livré à l’exercice de l’historique (commençons par la vue de ces temps-ci, d’un peu loin) (aucune idée de l’emplacement exact du truc (je veux dire : le cabinet) mais peu importe) : c’est par là

remontant dans le temps (« que ferais-je sans toi, qui vins à ma rencontre ? »interrogé-je le wtf gsv) ici en 2008

je suppose que le type au clopo devant l’entrée du 62-64 (c’est tout un) est le gardien – j’aime savoir ces trucs-là – passons 2012

on distingue de biais le logo d’une officine d’assurance – on a repeint, effacé quelque graffiti je suppose – 2016 (mai) (on a retiré le logo)

si la porte de l’immeuble est ouverte, la petite est close d’un rideau de fer – c’est sans importance, certainement – de plus près 2016 toujours (juillet)

« déclaration préalable » très bien- je ne lis pas plus avant, je ne dispose pas des outils (notamment mon œil droit – le gauche est inopérant) – avançons, ici juillet 2017 (un préalable qui dure, mais la petite porte repeinte) –

voilà trois ans, avril

puis juillet (la plante du second a cru)

et puis (2019) on met fin au désordre végétal

enfin donc de nos jours, juillet 2020 – stigmates en l’honneur des personnels soignants, je pense –

vu que le premier d’entre ces ministres est le père de la T2A comme ils aiment tant à dire (tarification à l’activité) (cette pourriture qui remet en place de client le patient et tue l’hôpital) souviens-toi

(je me suis égaré) – le monde bouge

il paraît que le propriétaire (qui vit, de temps à autre, dit-on, dans la maison immédiatement attenante (à moins qu’elle ne soit mitoyenne, car le sol, rappelé-je, de cette butte est meuble) – ça reste à prouver, n’est-ce pas, mais on s’en fout quand même) va être obligé (ici, une larme) de vendre un appartement sien à NYC – on s’insurge ? on crie notre désarroi ? – pour s’acquitter des travaux prévus : est-ce bien raisonnable ?

Non, à Paris aujourd’hui, il fait beau.

Je vais aller me promener un petit peu.

 

 

 

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3 Comments

    il fait beau mais frais – attention
    (et c’est certainement le gardien)

  • @brigitte celerier : (oui je pense aussi)je me couvre,merci

  • « Goude for you » : le slogan pour ses services de photo maton était pourtant tout trouvé (il suffisait qu’il consulte mon cabinet, je ne prends pas cher !)

    La qualificatif des « immeubles en jambes » est amusant : le pilote du texte est un as des pilotis (plus que l’architecte un peu mou du genou et de la table à dessin).

    Il est bien de se souvenir de certaines manifs… et des « violences policières » qui n’existent pas dans une démocratie, comme l’a répété – sans convaincre – le petit Chef qui maintenant pleure sur les viticulteurs : son boulot est donc uniquement de compassion. Sa femme le bénit tous les matins. 🙂