Pendant le weekend

Oublier Clamart #18

J’ai lu ce livre : le style, l’histoire sous pseudonyme, le montage parallèle, tout ça m’a plu; ce que je ne parviens pas à comprendre, c’est cette manière de faire d’un type somme toute assez falot, un héros brillant et audacieux (cette façon de le tutoyer, par exemple) (la façon dont l’attentat, soi-disant perpétré pour n’être qu’un enlèvement, a été préparé en dit long sur la bande de bras cassés dont il était le « chef ») (en tout cas, le général ne sort pas vraiment grandi de ce tableau d’une tentative de meurtre : sans doute la raison pour laquelle il ne l’a pas gracié et que le type a été passé par les armes- ce qui était, d’une certaine manière, lui faire un bien grand honneur… Ce militaire-là était rancunier…).

Tout cela est bien embrouillé.

 

Ces temps-ci, le travail revient : j’en cherchais, il est arrivé (mais un autre). J’en ai terminé avec ma réponse, nous sommes le 14, l’heure des comptes trimestriels, les chèques, les additions, à un moment, j’en ai marre… La disparition d’un ami, peut-être lointain, sa manière de s’enfuir d’ici, en nous laissant seuls avec son souvenir m’attriste. Je voudrais que le monde ne soit pas si laid et qu’on puisse encore, comme Michel Bouquet

lui sourire.

Mais non, les travaux, le bâtiment, les affaires continuent, malgré les manifestations.

Mais on sent la révolte, on voit des mômes trop gravement blessés, seize piges c’est à ne pas croire, l’ignoble est de retour, on se souvient de Malik Oussékine, on se souvient de ces vers chantés par François Morel :  » quand leurs maîtres sont enragés, est-ce étonnant, de voir leurs chiens encouragés, montrer les dents », on se dit que ce sont nos enfants qui sont blessés, pour défendre nos retraites, on sent que le monde change mais qu’il marche sur la tête (sinon sur la nôtre…).

Un sale goût dans la bouche (je prends des antibiotiques), une sale odeur de haine (les Romanichels ont-ils été bien reconduits ?), on commence à le trouver droit dans ses bottes… Pas sûr qu’un remaniement ministériel suffise à éteindre ce qui couve.

J’ai trouvé cette photo du Sacré Cœur dans la rue : comme à l’habitude, je hais ce monument édifié par celui qui disait : « qu’on la fusille » en parlant de cette France-là, et sa Commune.

Sale odeur…


 

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1 Comment

    Ambiance plus qu’atmosphère, lacrymogènes dans les gènes et dans les figures (une copine de classe de ma fille les cils brûlés par un jet de bombe de flic, devant son lycée).

    Pouvoir aux abois qui compte ses abattis : pénurie d’essence, parfum pétrolier (le patron de Total ne la ramène pas fièrement).

    Beau texte sur fond de recommencé comment.