Pendant le weekend

Journal des frontières #9.1

 

(comme -ou puisque- ce journal des frontières avance avec les dates, le numéro spécial #9.1 de cette édition correspond, comme de juste, à la date de ce voyage particulier) (voyage placé sous deux auspices ou aspects ou égides ou nécessités obligations désirs hasards et autres caractéristiques qu’on pourrait lui accoler : il y avait une visite prévue avec le centre social qui irait de Ville Saint-Jacques à Villecerf, puis à Nonville, pour rejoindre Montigny d’où nous partirions, vers quinze heures trente, ce samedi; et il y aurait vers dix huit heures, le vernissage de l’exposition offerte par Mathilde Roux à la bibliothèque de Montigny-sur-Loing

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(c’est là, cette photo étant le contrechamp de celle-ci

bibli montigny

prise une fois précédente lors de la visite des lieux) le tout dans le cadre de la résidence numérique de l’aiR Nu en cette communauté de communes de Moret Seine et Loing, et je pris donc, vers onze heures

gare de lyon 9 01 16

un train partant de Paris ce samedi-là,  pour rejoindre Montigny-sur-Loing sans autre forme de procès ni de volonté que celle de garder quelques heures de hasard entre mon arrivée et mon départ pour un parcours plutôt centré sur les bibliothèques des villes traversées).

J’allai donc par la rue descendant vers le centre ville, quatre personnes sur l’autre trottoir bavardant, même chemin, des particularités comparées de certains concours d’enseignants (si j’ai bien compris, mais ils étaient un peu éloignés), je savais trouver la bibliothèque quelque part non loin du viaduc, un beau soleil et une douceur agréable menaient mes pas.

Descendant l’escalier qu’on aperçoit aux photos ci-dessus, une dame m’interpella me demandant si je cherchais quelque chose, oui à manger dis-je, « ah il y a le menu du restaurant au coin qui est très bien »  et je rapporte ces/ses propos parce qu’il est assez rare d’être ainsi accueilli en une ville inconnue, je lui expliquai les causes de ma venue tout en marchant doucement vers le restaurant (fermé je le saurais tout à l’heure), elle avec sa canne anglaise « je ne peins plus ces temps-ci j’ai mal au dos » et son chien blanc, moi avec mes questions un peu inutiles (les questions sont toujours un peu inutiles : en réalité, pour alimenter une conversation, proscrire le point d’interrogation), elle me dit « je vais chercher de l’argent »  mais je n’ai pas dit « pourquoi en faire ? », j’ai fait une blague du genre « merci mais je n’en ai pas besoin de tellement » ou quelque chose d’approchant qui ne l’a pas fait spécialement rire, elle m’a quitté me précisant son travail et son nom « je suis dans l’annuaire » (je l’ai gardé, je l’appelle bientôt), je m’en suis allé, le restaurant était fermé que faire, aller ici

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croiser une ombre, la peintre m’avait aussi affirmé que,  » juste après le pont, vous verrez il y a un petit chemin c’est charmant » je me suis fié à elle, j’ai traversé le pont (passage au bar tabac pmu boire quelque chose, manger quelque chose -ah non, pas le week-end, non- achat de piles pour le magnéto -inutilisé(es)- continuer son chemin) pour me trouver au lieu-dit les baignades (je l’apprendrai plus tard)

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c’est joli mais

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de toutes manières, il fait frais, l’eau en chute devant le promontoire où on a posé l’église ne donne que quelques frissons, il n’y a là personne, un banc attend un autre est collé à une table, il fait doux, on a (ou on avait) ici quelques habitudes cependant

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oui, on ne voit rien, c’est loin, c’est caché c’est un peu effacé, ça dit « Eaux domaniales de deuxième catégorie

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parcours privé sur le Loing La Genevraye pêche réservée exclusivement aux sociétaires en possession de la carte de pêche délivrée par l’AAPPM… la Brême » moi en urbain, je pense à cet article du Chasse-clou (je reste un humain essentiellement local comme on voit) certes daté du dimanche, mais j’écris ce billet lundi matin (qu’une pensée aille vers David Bowie, aujourd’hui), il est tôt, le temps est à la pluie et le froid menace de rappliquer.
Non, n’importe la météo, je m’en suis retourné (j’étais, je l’ignorais, sur (comment dire ?) les terres (?) de la Genevraye mais me revoici) allant vers le pont, à nouveau à

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sur la départementale cinquante huit, je ne sais je me suis dit « un panneau flambant neuf » (ce n’est pas le chiffre) (je me suis dit je vais d’une commune à l’autre comme un charme) (je me suis dit la frontière du Loing cette rivière de deuxième catégorie donc, la ville, le village, l’eau qui va au fleuve qui va à l’océan, là-bas si loin à l’ouest) (je me suis dit on passe, le temps comme nous, et la terre reste, les lignes et les couleurs, les toits et les linges, tout cela reste-t-il ici tandis que nous autres, comme au ciel passent les nuages -c’est une chanson, oui – ici nous autres ne faisons qu’un apparition, brève sans doute, au loin l’église date du douzième siècle, il me semble ?) et ce panneau

montigny se protège

on a donc besoin de cette protection-là, me dis-je (je ne pose même pas la question) et la police est nationale et municipale (oui les majuscules, oui), et immédiate (ah bon) et il y a participation citoyenne et on a à se protéger, donc oui, je me dis oui sans doute, ces temps sont variés et changeants, difficiles et dangereux, oui me dis-je, et j’avançai sur le pont (la chanson de Georges, mon ami, Brassens qui dit « il suffit de passer le pont/c’est tout de suite l’aventure/Laisse moi tenir ton jupon/jt’emmène visiter la nature » me venait à l’esprit pour me faire perdre de vue les turpitudes actuelles du onzième arrondissement

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) il faisait là un temps magnifique, je repris à gauche, oubliai cette inique protection inutile pour croiser ici cette

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(il en est une aussi ici dans le dix) (ou le neuf ?) puis continuant cette autre qui m’inspire plus

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que je gravis (l’estomac vide, je le reconnais) sous le soleil, sans trop de vent, sans trop de froid, passant ici devant une grille

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derrière laquelle une autre puis un fil où sèchent linges de couleur, je continue, passe à gauche, une impasse, continue donc à droite pour trouver ici

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donc le point de vue attendu, promis, espéré… Au loin, on entend couler la rivière car elle chute petitement, le ciel passe, le temps avance il est une heure et quart ? il est temps d’aller chercher un sandwich triangle dans cette officine (tout à l’heure j’y reviendrai) (jambon/gruyère/crudités sans note de frais) (un soixante en même temps) et de se trouver en face d’un garage où l’on vend une auto grosse (on a posé « occasion » en panneau sur le toit un peu à cette place où les taxis s’intitulent) et teutonne, je me renseigne (boite automatique, moteur quatre vingt quatre mille kilomètres, oui, mais le reste ? deux cent dix mille une blague pour la marque, en effet, et le prix alors, mais juste par curiosité, six et demi ce n’est pas si élevé vu l’état apparent de la caisse – si, enfin… quand même), je m’en vais croquant sans un bruit l’humide alimentation, redescendant vers le bar tabac pmu piles boire un cordial comme dirait je ne sais plus qui, saluant ici quelqu’un, là une femme qui entrepose dans son auto les courses du samedi (elle m’a gentiment laissé passer devant elle avec mon seul sandwich tout à l’heure) croisant porte close de l’artisan céramiste, il fait doux, c’est l’heure du rendez-vous, l’accrochage, quelques moments, puis le départ, sans doute plus tard…

 

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2 Comments

    de loin en loin…

    oui, décès de Bowie, « black star » définitivement.

    Belle balade (envie de campagne aussi) !

  • de campagne avec quelque chose à se mettre sous la dent (plus de fruits à voler en cette saison) mais la faim aiguise le regard.. un temps