Pendant le weekend

Dix neuf vingt cent onze douze (an II)

On passait par le boulevard (on avait été acheter des fraises pour le repas du soir, un citron des trucs, on buvait un café avant d’aller bosser) chaud beau, le lendemain une vague due à moins de 40% des inscrits allait submerger d’ennui le microcosme (ah Babarre, je me souviens de son beurre de Noël, tiens, je ne sais pas ce que va nous pondre le présent locataire matignonesque, nous verrons  : sans espoir ni doute)

 au zoom, trouble, sans zoom plus claire

j’avais entendu dire que STGME2 était allée voir les gens de la tour brûlée (elle a gardé ses gants, quand même, tu remarqueras), le lendemain un pauvre type fonçait dans la foule là-bas, au Portugal brûlait la forêt faisant une centaine de morts, puis les résultats tombèrent, le pays dans lequel on vit, huit élus de l’ordure, trois cent cinquante d’eau tiède peut-être sous les ordres d’un autocrate, vingt huit peut-être de gauche, et l’ancien haineux matignonieux qui passe avec 130 voix d’avance sur son adversaire (ici – dans le 11 la 6° – du même ordre, dans le 19 le type secrétaire au numérique qui passe et le touitte à 20h30 c’est à vomir) (n’importe) dans le métro tout à l’heure on nous conseille de boire (on nous indique comment penser, de nos jours, je l’ai pris en allant voir TNPPI – mon amie, allons, voici ces quelques roses

– puis pour rentrer chez moi, je n’ai pas échappé à 4 wtf annonces « en raison des fortes chaleurs nous vous conseillons de boire de l’eau fraîche et de compter là-dessus »  (je me suis demandé combien de temps à attendre pour qu’on nous conseille d’acheter le dernier livre d’untel, de micron pourquoi pas, combien de temps on allait encore avoir la possibilité de penser, simplement à ce qu’on veut), j’avais dans le coeur des larmes amères comme Petra von Kant (jamais trop apprécié R.W. Fassbinder (1972), pourtant, sauf peut-être pour son « Année des treize lunes » (1978) mais on pose ce qu’on pense, tant pis) (non, en réalité, c’est la problématique libidinale cruelle (et puissante) dont il portait et montrait la marque que je n’apprécie pas – je suis pudique comme garçon – mais par exemple encore le feuilleton « Berlin Alexander platz » était une merveille (1980) quand même; et bien d’autres films) et puis le bus – six huit – a été détourné, apparemment un type a lancé sa voiture contre un car de la gendarmerie sur les Champs Elysées, je crains pour mes contemporains, pour moi-même sans doute moins, pour les enfants sans doute un peu plus, il y a aussi à prendre dans ce compte le fait que je lise « La fin de l’homme rouge » (Svetlana Alexievitch, actes sud 2015) et que ça n’aide pas à croire en la joliesse du monde (surtout si on enchaîne avec « La supplication » du même auteur, prix Nobel de littérature, certes, mais pas tellement réjouissant non plus).

Nature morte au stylo sous « La mort lente de Torcello » Elisabeth Crouzet-Pavan, albin michel 2017 -fayard 1995 (que le lis aussi)

En réalité, mes pensées sont contraintes entre Three mile island, Tchernobyl Fukushima et Fessenheim (le réchauffement climatique, le mur contre lequel se flanque le monde et sa croissance économique affolée) (on n’oubliera pas que l’une des promesses de campagne de nono – qui doit se la couler douce je suppose, avec le sentiment du devoir CICE accompli, et bien – avait été de fermer cette centrale…). Ce n’est plus de la peur, à ce niveau-là, c’est de la terreur. On peut juste s’en aller en chantant. Brrrr (malgré cette température qu’en ville j’exècre…)

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2 Comments

    restent les roses et ceux ou celles à qui les offrir
    (n’avais pas remarqué qu’il était dans le 11 le bonhomme)

  • Il va falloir recoller les morceaux du stylo pour pouvoir continuer parce qu’on attend la suite.