Pendant le weekend

52 novembre 1028

l’idée des cadeaux et des agapes à heures et dates fixes a quelque chose de si écoeurant qu’on aimerait pouvoir s’en absoudre mais non – si on ne fait rien, on ne voit pas les autres, la famille, les amis, les connaissances – il y a comme une espèce de dépit qui s’empare de nos actions, perdu.es pour la cause ou isolé.e.s que nous devenons – j’ai des ami.e.s qui sont seul.e.s ou je n’en sais rien, ou je ne leur demande pas – comment faire devant ces injonctions à être heureux ? et riches ? et prospères en bonne santé ?

je suis allé changer les pneus avant de l’auto (j’ai dit bonne(s) fête(s) au marchand, il m’a fait « mais quelle(s) fête(s) ? pour moi c’est shabbat shalom et c’est tout », j’ai dit « ah oui, mais c’est la France… » et j’ai pensé à ce film – qui n’a presque rien à voir – « Avoir vingt ans dans les Aurès » (René Vautier, 1972) qui m’a semblé connexe j’ai repris la route hors-la-loi (ma caisse date du siècle dernier, j’ai pas le droit de rouler en semaine dans les rues de la magistrale capitale du monde et de la lumière – aux jantes, deux dont dont je ne connais pas la marque, mais neufs à 155 e. quand même) (les deux, oui)

quelque chose rôde dans ces moments spéciaux – depuis plus de trente ans, l’entre deux fêtes est toujours occupé par le travail, et puis l’année recommence, et puis le froid revient et les jours prennent des couleurs – on préparera les vacances, sans doute, on essaiera de garder la tête hors des ennuis, on regardera devant soi – il se peut que le temps passe

je me souviens de ce film, c’était à Beaubourg, où Chris Marker faisait le portrait d’Andreï Tarkovski et des retrouvailles avec son fils, je ne sais plus où se passait la scène (hôpital, chambre du malade, quelque chose), l’homme sur l’écran n’avait plus beaucoup de semaines à vivre et il souriait (les images tirées de son film « Le sacrifice », 1985)

au cinéma  Wildlife (Paul Dano, 2018) rythme posé (tiré d’un roman de Richard Ford), lent calme (trois panos d’une lenteur splendide (la cameradotée de son identité propre) : l’un sur l’incendie, le second sur un baiser, le troisième sur le héros qui court vers le fond de l’image lorsque commence à tomber la neige; un travelling du héros qui court court court dans le nuit : suprême…) pour un premier film dis donc… (en même temps, on connaît le réalisateur qui est aussi un acteur – mais pas là – fait penser à Robert Redford dans la carrière, pas au physique…)

et pour finir ce #336 de la série ((c) Juliette Cortese)

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2 Comments

    Oui, difficile de s’abstraire de ces « fêtes de fin d’année »… Mais des fois on reçoit un DVD, alors, faut-il s’en plaindre ?

    « Avoir vingt ans dans les Aurès » : un des premiers films à avoir abordé en France la guerre d’Algérie.
    Je m’en souviens encore. Ça détonnait… (quand il a pu sortir) au milieu de la production commerciale habituelle !

    Bonnes fêtes malgré tout !

  • moi m’en abstrais… faudra que je pense tout de même à sortir santons… mais du coup rattrapée par une petite participation à un local au milieu des gens faisant courses (dans les soldeurs, la ville a beaucoup de pauvres qui fêtent aussi – sourire)