Pendant le weekend

1754 Jeudi premier d’avril vingt vingt-et-un

 

 

 

 

il y a quelque chose de pathétique dans cette situation : dès que ça rouvrira, nous serons tellement heureux hein…! Quel bonheur immense ce sera d’aller enfin retrouver les cinémas, les jours heureux et les autos et leurs embouteillages, on refera les touristes

on enverra des cartes postales (ça ne se fait plus)

bon, alors des selfies

on retendra nos cartes de crédit, on fera chauffer les puces – on achètera des choses, tellement de choses tellement enviables… Fait beau non ? Il paraît que le minuscule du faubourg Sainto va la ramener ce soir (mon ami le canard m’informe de huit fois en douze mois : pas mieux que crâne d’œuf, cette andouille à l’ordure si communicante) – demain, on nous dira que nous avons été vingt deux millions suspendus à ses lèvres (ça commence à faire lourd) – veaux ou moutons ? qui peut savoir…

 

bof on avance quand même, OSEF – on donne des choses à lire aux éditeurs, ils ont des lettres toutes prêtes à nous envoyer dans le cas le meilleur (pour le reste, fuck off) – alors on monte sa propre maison d’édition, et puis on s’auto-entreprend on s’achète une mutuelle tout en disposant les vingt et quelques pour cent du chiffre d’affaire dans la case de l’union pour le recouvrement – fait un temps de printemps, un peu trop chaud il me semble (ça cache quelque chose, un brusque retour de frimas ?) –

passant par là, j’ai vu que le chat noir avait foutu la clé sous la porte (c’est au Châtelet)  -il rouvrira quand ces officines seront autorisées à recevoir des virus – l’ancien magasin de l’amie de TNPPI, JB (laquelle allait à Enghien-les-bains jouer à la roulette, boire de l’anis et fumer des craven A) est devenu un « prestiger » agence d’interim (magnifique slogan) – elle avait convié (JB, la patronne, la gérante, la directrice générale) elle avait convié le petit personnel qui l’avait aidée à faire l’inventaire à la pizzeria du coin (attends je te la pose) (da Mimmo)

comme c’est joli, ces tables et ces chaises, comme c’est accueillant (cette ardoise qui fait tellement penser à quelque chose d’artisanal, la gentillesse des loufiats – oui, bon, on a encore le droit au rêve) – elle vivait au même hôtel qu’elle depuis des lustres (je crois fin des années quarante) (puis elle s’en est allée, bien sûr) (il me semble que la table de nuit dont disposait ma tante lui avait appartenu – j’ai oublié, j’ai tout oublié même si je tente, j’essaye, je retiens je ne veux pas que ça s’en aille) – j’essaye de garder ces choses qui s’éteignent, et s’en vont – non,mais sinon, il fait beau

Classe tous risques (Claude Sautet, 1949) (Bébel dans un de ses meilleurs rôles, Lino torturé formidable aussi – pas une ride (et Marcel Dalio en fourgue) et ces quelques roses en souvenir de TNPPI

 

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4 Comments

    tant tout cela oui (ce pour quoi essaie de me refaire finances… bon y a ce qui était prévu pour opération yeux..) mais ai découvert ce matin en lisant amis ce qu’avait dit celui que je n’écoute pas par principe et manque d’envie

  • En fait, il nous suffit de Google pour voyager, se promener… pourquoi Castex a-t-il dit un jour qu’il fallait aller « à l’extérieur en citoyen » ?

    Là, ile gugussel vient d’annoncer (ce n’était pas du niveau de son chef télévisuel) l’interdiction de la consommation d’alcool en public sur tout le territoire national – et pas seulement sur les bords du canal Saint-Martin ou des quais de Saône à Lyon…

    Comme je l’ai déjà écrit, la Prohibition est en marche, bientôt on ouvrira (!) des « speakeasys » et la BAC sera remplacée par des brigades Eliot Ness…

    Craven « A » : j’adorais le bout de liège de ces cigarettes proustiennes ! 🙂

  • Je crois que plus rien ne sera comme avant, mais je me trompe tout le temps. La rue du « Chat Noir » ressemble incroyablement à un morceau de la rue Dom Pedro V ici. On est toujours au même endroit? C’est bien !

  • @Helena Maria Vilhena Barroso : le même monde, oui, parfaitement (merci de passer)(bonjour à Dom Pedro 5 de ma part – j’irai voir)
    @Dominique Hasselmann : comme des madeleines, ces clopes
    @brigitte celerier : en réalité, celui dont vous parlez (le wtf micron) est beaucoup trop fort pour que nous puissions simplement envisager de tenter de le comprendre.