2612 Vendredi 17 Octobre 2025

il y a moins de monde dans les autobus (encore que) que dans les métros – ou alors la proximité y est plus aisée – j’avais décidé de le prendre (le 63 traverse les beaux quartiers, il part de la Muette et descend vers l’Alma puis les 7, 6 et 5 avant de parvenir à la gare de Lyon, destination la côte d’azur la riviera Rome Milan Venise Genève etc) – enfin toute une panoplie de pacotille stéréotypée – il y avait là une femme d’un âge prononcé, elle parlait seule mais doucement, se remémorant sans doute quelque sentiment (j’ai pensé à Eleonar Pargiter – car je viens de finir le Les années de VW) elle était en tailleur gris-bleu pantalon foulard carré soie de chez j’en sais rien sur cachemire orange passé, et tout à coup la voilà qui se frappe le front « ah j’ai oublié le dossier ! » dit-elle tout haut – je n’ai pas regardé les chaussures -mais cependant en arrivant à l’arrêt se tenait un type d’âge assez prononcé, loden col cuir écharpe marron cachemire chemise de marque sur veste tweedée pantalon gris foncé mais chaussures assez endommagées noires ou ayant vécu ce depuis un bon moment (j’ai pensé à Morris Pargiter, (ou alors est-ce Edward ? je ne sais plus) pour les chaussures dont il se dit qu’il faudrait en changer) à la main un dossier bleu lunettes ferraille – « vous avez oublié quoi ? » dis-je à ma voisine cheveux gris bouclés mis en pli – « oh mon dieu, mais le dossier…  » elle se lève, va vers la sortie dans une espèce de précipitation retenue et la voilà qui avise Morris (ou Edward, je ne sais pas) « ah ! lui dit-elle vous êtes là, vous avez le dossier ? vous me sauvez la vie… » il se lève la salue se courbant un peu, ils s’assoient au fond du bus, discutent le coup – je descends, je ne vais pas à la réunion des syndics de copropriétés –

à Odéon j’ai pris à droite, un croissant à la patisserie viennoise (mais pas un schneik), puis à gauche sur le boulevard qui va jusqu’au Sébasto que j’ai monté, vers le milieu se trouve la librairie asiatique – j’y ai acheté pour cadeau à E. un petit guide du Vietnam (elle s’y rend en février je crois bien), ainsi qu’une carte postale fleurie que j’ai glissée dedans – et voilà que ma carte bleue ne fonctionna plus – FO! me dis-je sortant mon pauvre billet de dix restant (pourquoi juré-je intérieurement en anglais, je ne sais) – on m’en rendit un avec le sourire (adorable) – une WTF (ça doit être corrélé) succursale bancaire se trouvait plus loin, la machine m’indiqua que non cette carte n’était pas lisible ici – je dus me rendre à mon agence (j’ai bien marché, elle se trouve vers Goncourt) il commençait à être une heure quinze-vingt, l’agence était fermée comme de juste puisqu’il faut bien que l’employé.e se restaure je suppose – en face se trouve une nouvelle librairie, j’y fus – un livre sur Notre-Dame-des-Landes et Direct action (le film : magnifique) le livre itou (36 quand même), comme il me tendait ses pages (400 peut-être…) dont certaines des photographies magnifiques) je le pris, passai en caisse : ma carte daigna fonctionner) (hourra (intraduisible) me dis-je) (cadeau à M.) – puis l’agence ouvrit, le type (black barbu lunette vingt-huit ans peut-être costume gris col roulé & laine noir un peu étriqué ne pouvait rien faire) (« essayez demain » fut le diagnostic « sinon on en refera faire une en urgence ») – trop cool, il devenait deux heures quinze l’heure de se rendre à l’INHA – à pied jusque répu, en métro jusque bourse

on n’en sort pas – première séance de présentation – des jeunes et d’autres moins, des Brésilien.nes des Chilien.nes des Italien.nes j’en passe et d’autres (une cinquantaine quand même – pour le cinéma pas mal) on discuta des références prises par Anna Mouglalis (elle défendait crois-je avoir compris une pièce de théâtre qu’elle interprète tout en évoquant le masculinisme ambiant de notre si belle société occidentale située de ce côté-ci du mur)

roborative – puis retour maison

le soir en face  Lire et détruire (Burn after reading – les frères Coen, 2008) déjà visionnée comédie étazunienne