Pendant le weekend

en souvenir (1971- Mardi 2 Novembre 2021)

 

 

 

il s’agit d’un rond-point

ce genre d’horreur qui orne (?) (détruit ? marque ? abominablise ?)  la moindre des entrées de villages

2008

(il doit bien y avoir un dénombrement de ce genre architecturalo-urbanistico-ruralo-urbain (cette saloperie, cette horreur : on a tendance à penser que les édiles abondent leur orgueil pour en poser le plus possible aux abords des territoires dont ils ont, pour un temps, la charge)

2011

: on dit record du monde pour la France : de l’ordre de soixante mille – ça n’en fait que deux par commune si tu vas par là) (je n’y vais pas, merci)

2016

il y a ce truc-là qui me fait de la peine à chacune des évocations – on en parle parfois, ce truc bizarre, cet objet (je me souviens d’un film ( « Les premiers, les derniers » (Bouli Lanners, 2016) pas si pire – l’un des derniers rôles de Max Von Sydow, inoubliable)

2018 (ajout d’une hélice)

– une voie bétonnée longue comme un jour sans pain pour joindre presque Orléans à Paris à 250 à l’heure – l’Aérotrain la vérité de la glisse (je me souviens qu’on en avait une espèce de joie, de voir qu’enfin le train, enfin le magnétisme ou le coussin d’air (ou les deux, je crois, au Japon) enfin une alternative – nous étions naïfs, c’était la fin des années soixante, on avait derrière nous la Caravelle, le France, le Concorde qui venaient, la grandeur de la haute taille du général de Colombey et son intraitable nombril, enfin tout le bazar)

2019

– je me souviens que ça se mouvait à l’aide de kérosène (roulait sustenté suspendu sur coussins d’air toute une technique à la vitesse grand v) et donc ici, à Gometz-la-ville une sculpture

2021

– un autre rond point, entrée nord de la ville, dédié semble-t-il à Jean Bertin, conserve dans un état déplorable

(mais un rond-point ne l’est-il par essence ? tout est raccord)

un vague morceau de la voie bétonnée

(il existe une salle Jean Bertin je crois bien me souvenir à la cité des sciences et de l’industrie) non loin de là, cependant, un choucas

 

en face La Fille de Brest (Emmanuelle Bercot,2016) le combat d’Irène Frachon (intègre joyeuse et marrante : interprétée par Sisde Babett Knudsen sympathique) (et un Benoît Magimel en douceur) pour interdire (et elle y parvint) un médicament (le médiator) qui tua un millier de patients (merci qui? merci Servier laboratoires) (livre édité par le libraire brestois Kermarec en sa librairie Dialogues) (j’y ai retrouvé l’une des camarades de classe d’une de mes filles, Garance) (à l’image Guillaume Schiffmann qu’on a croisé hier)

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6 Comments

    me fait rêver pourtant moi qui n’aime pas les TGV et goûte la lenteur cet aéro train (nous sommes pleins de contradictions)

    oui bonheur qu’il y ait des humains comme Irène Frachon

  • Ton rond-point dessert la route familière d’un article de musicologie qui m’a beaucoup marquée. Surtout parce qu’on y parlait de Stiegler en ces termes : « Dans un intéressant article publié récemment par le journal Le Monde, Bernard Stiegler dénonçait la misère symbolique dans laquelle était en train de sombrer notre société, dont la grande masse, enfermée dans des « zones » (industrielles, commerciales, rurales..), a complètement « décroché esthétiquement, […] exécrant le devenir de la société moderne et avant tout son esthétique ». Il y fustigeait notamment le conditionnement esthétique auquel, en lieu et place de l’expérience esthétique, étaient soumises les générations actuelles et appelait de ses voeux une nouvelle prise de conscience politique chez les artistes afin qu’ils prennent part à la création d’un nouveau « sentir ensemble » ».
    Et Stiegler d’ajouter : « Je soutiens qu’il faut poser la question esthétique à nouveaux frais, et dans sa relation à la question politique, pour inviter le monde artistique à reprendre une compréhension politique de son rôle. L’abandon de la question politique par le monde de l’art est une catastrophe. Je ne veux évidemment pas dire que les artistes doivent « s’engager « . Je veux dire que leur travail est originairement engagé dans la question de la sensibilité de l’autre. Or la question politique est essentiellement la question de la relation à l’autre dans un sentir ensemble […] »
    Le début d’un long chemin vers la question de l’esthétique, de la beauté…
    Merci d’avoir ajouté ce pavé pour tailler la route.

  • @brigitte celerier :des femmes comme Irène Frachon, il y en a des milliers, le tout est de tenir et de ne pas baisser les bras (le soutien,oui – et merci du votre)

  • @Cordoliani Emmanuelle : non mais sans déconner, y’a du boulot… ! (merci du passage et des citations auxquelles il ne fait aucun doute qu’adhère en tous points le rédacteur) (il y avait un Ruffin qui parlait de la même manière (mais à la sienne) de ces abords de ville détruits, homogénéisés, semblablement affreux et défigurés et enlaidis, immondes, ni ville ni campagne – il faut remarquer aussi, je ne l’ai pas fait ici mais ça a la force de l’évidence, que ce sont ces lieux-là qui furent investis (et qu’ils le sont de nouveau) par la révolte contemporaine) (jte conseille le film « La fracture » (Catherine Corsini, 2021) qui traite, en un sens, du sujet…)

  • J’aime bien cette représentation de l’aérotrain, projet futuriste qui a le mérite de rester tel quel.

    Maintenant, sur des ronds-points, on a vu des « statuaires » ou autres « installations » bien pires : vélos surdimensionnés, bonhommes en ferraille, etc. Et ce n’était hélas pas de la SF… 🙂

  • @Dominique Hasselmann : ces ronds-points sont des tueries (ça n’empêche pas la statuaire élégante de l’aérotrain, en effet). Mais merci de l’avoir emprunté…