Pendant le weekend

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Paris vu des jardins de Belleville, hier après midi (merci à toi)

 

La réalité, c’est qu’en juillet 60, mes parents s’en sont allés de ce pays : c’est ainsi. Mon père avait un oncle STIO (section tunisienne de l’internationale ouvrière) qui s’appelait Elie, il vécut ensuite et la dernière fois que je l’ai vu, rue de la Marseillaise, Paris 19, immeuble de brique, un vieil homme des années soixante dix. Disparu.

Tous ces gens ont disparu. C’était il y a deux ans, en mars, où avec mon cousin P. nous sommes allés (r)établir quelques affaires sans y parvenir, dans ce pays-là.

L’avenue H. Bourguiba avec la propagande pour les élections de 2009.

 

C’est un pays de mer et de soleil. Je ne m’en souviens que rarement, de ce pays, mais je sais que mes parents, je sais que cette partie du monde, je sais que ça a existé. Ma tante cuisinait des manicotti, je sais les pâtisseries.

 

Je sais l’avenue du théâtre romain, le garage Robert, Carthage, la Marsa, Kérédine et le Kram, je sais la rue Kellermann et la terrasse de tomettes rouge orangé, je sais la lagune et le pain beurre sel et poivre de mon grand père.

C’est ainsi, j’y suis né, partir revenir, y aller, rencontrer Abdelarhmann et rire, manger du poisson et regarder la mer…

La mer à la Marsa

 

Images d’Epinal, ou de Tunis, oui. Aujourd’hui, ce n’est pas le plus important : pour moi, c’est l’enfance, c’est la plage à Carthage où nous menait en juin 60 ma mère pour que nous nous en souvenions, au moins, le café qu’elle buvait avec sa mère dans la Dauphine, Djelouli et la station BP, le TGM et la brutalité du soleil…

Que tout change, que la vie y soit et que la haine et la mort s’estompent… J’aimerai, je le souhaite.

 

A mon père et son oncle, à ma mère et ses parents.

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2 Comments

    nous le souhaitons – et pas de l’extérieur, avec un peu de ce pays (moi, non, et je ne le connais pas, pour moi c’est le voisin et les bains de l’Amirauté) en notre souvenir et en celui de nos parents et grand-parents, et en anciens écoliers etc…

  • Belle évocation mais pas avec la voix d’un Frédéric Mitterrand qui ne « regrette rien », la révolution se fait aussi dans les esprits et tous ceux qui ont connu ce pays sous la dictature et ne sont plus seraient heureux de voir l’élan du peuple recouvrant ou découvrant la liberté.