Pendant le weekend

Robot roman photo

 

Longtemps, je me suis demandé si poser ce type de billet ici avait quelque raison. Ce n’est qu’exploration probablement laborieuse, sans utilité, sinon celle de regarder ce que capture une machine. Des détails de vie : quelle relation imprimer entre nous et ces choses, donc ? Nous nous en servons tous les jours, s’imposent-elles à nous ? Tant de fois se pose la question de cette poursuite, de ce besoin de « donner des nouvelles » (le billet est comme une nouvelle, la vertu du réseau est d’être -pratiquement- gratuit (outre, certes, les machines et les abonnements et les noms de domaine achetés, eux, à dates très fixes), donner pour recevoir, des idées qui passent, oui, mais et le travail ?). Et donc, on continue.

Un lieu commun. Une présence, une technique.

Je parcours la rue, c’est que j’ai en préparation (je l’ai fini) un texte sur elle. Je la parcours, à pied parfois en voiture et avec le robot. Des images, un peu partout mais pas n’importe quand : c’est le dimanche qu’elle a été (pour ce que j’en ai vu) photographiée. Il y a sur la place de l’église (ce n’est pas une place, à proprement parler mais le métro s’y arrête) un café loto tabac en dit l’enseigne.

En été on y trouve une terrasse (en fait, la terrasse est toujours là, même s’il pleut, s’il fait froid on a installé ce genre de chauffage qui gaspille pour les fumeurs et autres des kilowatts de couleur plutôt rouge). Il y a une pièce à l’étage, ronde je crois (je n’y vais jamais). Si je dois prendre un café, c’est au bar.

Les fenêtres ouvrent sur la place: les clients assis là peuvent téléphoner.

café tabac loto1

Evidemment, le robot estampille ses images mais on s’en fout. J’ai aimé découvrir les reflets, et dans le fond de celui-ci, l’image de la lumière du plafonnier qu’il y a dans cette salle courbe.

café tabac loto2

C’est un établissement comme il doit y en avoir des milliers en ville. On peut donc y acheter son tabac, briquets et feuilles, y jouer, trouver cartes de stationnement, timbres, quelque colifichet inutile et laid (il y a souvent des vitrines où on trouvera des porte-clés, des porte-briquets, des porte-cartes ou autres instruments hideux, faux cuir ou, pire encore, vrais).  Ici, il y a une dame qui attend et se retourne

café tabac loto3là, assis, un type qui lit son journal

café tabac loto4

d’autres gens encore, dont ces trois énergumènes qui trouvèrent amusant de faire un geste obscène à un robot (mais c’est moi, nous, qui le percevons…)

café tabac loto5

comme ils sont ensemble, ils trouvent ça drôle, on voit les sourires malgré le flou de l’algorithme. L’esprit frondeur parisien, probablement. Décomplexés ? La connaissance des choses et la prise de parti : voilà ce qu’on dit au robot, à la firme, au « moteur de recherches »On discerne cependant qu’ils (n’)en sont (qu’)au café. Plan large.

café tabac loto6

Paris, dimanche matin, je crois que l’indication donnée par la marque, la firme pour la date est juin 2012.

Une galéjade, sans doute. Il est tôt parce que, aux Folies, il n’y a personne en terrasse.

folies

mais qu’au Zorba, on en est à « l’after » : il est huit heures à peine.

zorba

La rue, ma rue, et l’incroyable insensibilité des machines.

 

 

 

 

 

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2 Comments

    Mais votre sensibilité compense si heureusement l’insensibilité des machines : merci !

  • aveu – suis fascinée en ce moment par les promenades derrière le robot et ce que l’on découvre (et furieuse quand c’est remplacé, le robot ne circulant pas dans tous les pays et par exemple en Afrique, par des plus belles photos d’internautes)