Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #97

en entrée de blog, Eubée et au fond, le continent.

 

 

il ne s’agit peut-être que de raconter des histoires (il y a une expression d’une vulgarité assez crasse qui juge ce type infatué et arrogant d’un « il se la raconte » (« isslaraconte lui » plutôt) qui décrit assez bien aussi cette manière d’envisager les choses) (dans le même ordre d’idée, il y a quelques années je suivais un CLOM – c’est la traduction de l’acronyme mooc de maçon qu’on utilise ici – intitulé « transmedia storytelling » qui transpire la même humeur viciée et délétère), en images : alors ici, aujourd’hui, on a mis sur la platine du fado, parce qu’il y aura sans doute quelque chose comme de la nostalgie – à moins qu’elle ne s’intitule mélancolie, ce qui vous a une espèce d’odeur psychiatrique – puisque c’est le dernier numéro de la série (pour ici du moins).

Ici c’est Larnaca, une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Nicosie laquelle se trouve au milieu de l’île. On prend l’autobus (4e), une heure plus tard, trente degrés et un peu d’air, valise et sac on arrive, la jetée est encombrée d’immeubles peut-être neufs, sans doute aucun marina, des milliers d’appartements avec balcon qui donnent sur la mer – ici voici le champ (vers 18 heures)

là le contrechamp

en gros ce qu’on peut appeler une espèce de paradis. Il faisait chaud, on cherchait un lieu où dormir, on entrait ici, là, ailleurs, on nous indiquait d’aller là ici ou ailleurs, et finalement on a trouvé une endroit (90 euros la nuit, sans discussion, immédiatement 80 parce que c’était nous, parce que c’était toi parce que c’était moi : une femme assez gentille qui disait « spassiba » au téléphone) on a  cherché un peu (c’est un budget) sans trouver vers quatre ou cinq heures, nous y fûmes : oui, on prend : soixante dix mètres carrés, plus un balcon, l’appartement un peu immense. Tant mieux. On a marché mangé un truc arpenté comme à l’accoutumée (on aime marcher), on est revenus, il y avait eu un changement à l’accueil minuscule de cette maison, il s’agissait d’une personne pourtant humaine, brune et portant des ongles dits « américains » (quatre centimètres de long, recourbés) canari. Personne n’est parfait, mais pas un seul mot, elle était avec son téléphone portable à le consulter.

Il fait beau à Larnaca, il y a au ciel toujours des avions

j’ai vaguement le sentiment du vent, des lauriers roses et des bougainvilliers, mais je ne sais pas, cette personne-là, froid dans le dos. Il existe non loin de l’aéroport un lac salé à sec en été, c’est un lieu disait le guide (on ne l’oublie pas, mais il n’est pas au meilleur, pour l’endroit) où l’autochtone aime à voir le soleil se coucher, on a cherché sans trouver, c’était loin (je le pose quand même)

(admire-t-on le canard ?) il faisait frais un avion allait venir

il venait dans les bleus puis dans les roses

il se poserait bientôt

la compagnie des Emirats, nous sommes revenus en passant par le petit port de pêche, « il faisait si bon il faisait si doux » on marchait sur la longue promenade qui borde la baie, les gens buvaient riaient comme de juste, nous avions pour le lendemain une chambre réservée dans un petit hôtel non loin de Saint-Lazare (il s’agit de cette église, là)

nous partîmes laissant les clés sur le tout petit comptoir de la toute petite personne qui fumait dans la cour et qui cria « check out ? » nous partîmes

il y a entre la marina et le quartier de l’aéroport (qui est bâti d’un même tonneau) un quartier de petites maisons, de plain-pied, rafistolées parfois, jardins aux palmiers, on a croisé là un coiffeur pour dames

ou celui-ci

dans un garage, un voiture de luxe ploiyait sous la poussière

puis il fut temps de s’en aller, un dernier regard peut-être à l’église, là

on se prend en photo, elle lui et lui elle

on y a vu un mariage (je poserai la photo à un autre moment), on s’en allait, le vol était à treize heures, on a pris l’autobus (1.5 euros), on a regardé le monde passer, à Athènes escale obligatoire (enfin pour ce vol-ci)

ah on ne voit pas la mer, au fond, tout au fond de la vue

toujours pas ? mais elle y est… puis un verre de vin plus tard, le pope contractuel passa devant moi (le pope, en Grèce, est assez contractuel dans mes images, va savoir pourquoi)

puis ce fut, à la nuit, Roissy.

 

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2 Comments

    merci pour ce moment de détente belle (aimé le canard, la camionnette quadrillée, le quartier de petites maisons et les cieux, et puis les mots qui disaient l’air, la douceur et les gens)

  • @brigetoun : merci à vous