Pendant le weekend

1268 Mardi 3 décembre

 

 

 

 

cette pression insoutenable – on ne parle que de ça – jeudi noir, catastrophe nationale, plus rien ne va exister, tout le monde se trouvera bloqué dans des embouteillages monstres – une horreur – un cataclysme – et même la radio (publique, d’État, la voix de la France dans le monde rendez-vous compte quand même) qui est en grève, cette honte – bientôt la grève sera mise au banc de la nation et interdite pour cause de traumatisme social, le mot même sera interdit, banni et répudié (je ne parle même pas de l’acte – les ministres se mettent-elles.ils en grève, eux ? certainement pas, ils travaillent même le dimanche, z’avez qu’à voir…) : ça se déchaîne, un peu comme pour une commémoration, alors on ferme les écoutilles… un café au bar suffit à comprendre l’état des esprits – ne pas allumer la télé et ouvrir les yeux (ça me rappelle quelque chose) – j’ai longuement marché (la saisie est presque finie)

croisé ces travailleurs de la télécommunication  probablement fibreuse et optique sinon optimiste – il y a, depuis un certain 17 novembre, une propension de mes contemporains à appliquer le règlement qui veut qu’on porte sur soi ce vêtement qui indique votre statut – de couleur vive – de même dans les groupes scolaires – peut-être déliré-je, c’est possible aussi – en tout cas, les mails restent comme les sms sans réponse mais jeudi, c’est déjà presque demain, effondrement et stase – un mauvais coup porté à la croissance… et au commerce, pensez : les achats de Noël alors… J’ai marché, bu un perrier avec le frangin au Paris-Rome (on a parlé cinéma, raconté « les Misérables » (Ladj Ly,2019), discuté littérature, production, écriture) – j’ai encore marché

j’aime quand il fait doux – j’ai reçu des avis passablement critiques sur l’article retranscrivant l’interview de Nurith Aviv, j’ai argumenté – tu sais quoi, on n’attend rien on marche et on avance – croisé la nouvelle expo B2TS (fraîchement posée)

constituée de nombreuses images de réfugiés et demandeurs d’asile (l’État ne veut pas comprendre, l’État ne sait pas, ou alors il frappe ordonne interne et parfois, même, peut aller jusqu’à légitimement tuer…), je me suis souvenu de ce film, « En territoire hostile » (Chloé Guerber-Cahuzac, 2019) – j’ai pris le bus et me voilà ce soir

 

 

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2 Comments

    Vu hier matin, gare Montparnasse, cette « une » du « Parisien » : « Grève : le guide de survie ». Tout est dit ! 🙂

  • fraîchement posée et somptueusement encadrée 🙂