Pendant le weekend

1916 Jeudi 9 Septembre 2021 (Sur le bureau #55)

 

 

 

c’est à dire que c’est plus simple puisque j’ai déjà les images

ici Camille Claudel et son Persée terrassant la méduse (dans sa main gauche, il doit tenir un bouclier qui lui sert de miroir) (cette femme qui mourra en asile – Isabelle Adjani (en 1988), Rodin grimé en gros type insupportable, et qui donc jouait le frère – Laurent Grévill) (réalisation Bruno Nuytten) (il est de 45)

une image de STGM E2 (Justin Mortimer) (*) – et comme elles sont là, j’ai juste à les prendre –

travailler, c’est trop dur – je regarde les textes d’atelier, je ne lis plus (je suis dans les entretiens de Sartre avec son Castor) les textes posés – ça va revenir – mais j’ai posté mon histoire-géographie, ce qui n’est déjà pas mal – ça ne fait guère avancer le corps du texte – il y a celle-là que j’aime assez

et probablement une autre à laquelle je sacrifie pour cette date

d’où vient-elle ? – aucune idée – mais cette date-là est plutôt à retenir quelques années avant

crois-tu vraiment que ce soit sans rapport ? Je lisais de nos époques troublés le recensement des meurtres et atrocités commises, le nombre de morts pour probablement rien – quelle désespérance –

celle-ci est taxé chez Arnaud de la Cotte – image arrêtée de son journal filmé – le bateau arrive à Belle-Île ou s’en éloigne, je ne sais plus – hier et/ou avant-hier se tenait le nouvel an juif – on avance en âge hein…

j’aimais les lui offrir – je passe encore devant ce fleuriste, la jeune femme qui servait avait tatouées quelques petites étoiles au cou –  la suivante m’avait tout à fait identifié : j’étais Charles Dumont – que d’usurpations d’identité…

des images qui traînent un peu – je procédai par tirage aléatoire avant – ici plus par goût – le procès qui s’est ouvert hier, les séminaires que je suivais, le monde change – je ne crois pas jamais aller dans ce nouveau truc de la porte de Clichy – non, Paris je ne t’aime plus (Marc Ogeret et Léo le chantaient avant) (mais avant quoi, petit Pierre ?)

c’est un Renoir derrière Harry Dawes – le cinéma, je l’ai fui, ça ne fait rien non plus – parfois je fatigue un peu, je marche des heures, j’achète un cornet de frites rue des Pyrénées, je marche

je passe –

je me souviens

je voulais me souvenir de Norma (pas trouvé) – il y a cette Pieta (Ernest Pignon-Ernest, sans doute à Rome)

il y a cette peinture, ce paysage

cet autre

mais voilà, longtemps à consacrer sa vie à l’amour des voitures (de douze à quinze je suppose, plus subreptice ensuite) mais non, à présent je ne les aime plus (le bruit silencieux et hypocrite, les lumières agressives et affriolantes, les faux chromes les fausses performances – non)

cette fenêtre qui donne sur des montagnes, crois-je savoir – je vais voir, je vais lire (jte dis, je n’aime pas septembre parce qu’il a vu disparaître ma mère, sans doute)

mais si de chacun des êtres chers disparus on haïssait le mois de cette perte, on n’en finirait pas – je préfère quand on va vers le beau –  j’en mets une autre dans le genre

sans trop de chronologie – je marche, je passe
(ce numéro sur le bureau, en spéciale dédicace à E. qui a réussi (haut-la-main) sa soutenance)

 

(*) et puisque j’y suis, dans le numéro 1735 de ce compte à débours de la loi travail (ni loi, ni travail mais qui pense encore au contrat et au code dans ce monde contemporain qui nous veut inquiet – climat ? épidémie ? santé ? guerre(s) ? attentas ? armes ? religions ???) le même diptyque STGME2/Françoise Dolto (dite le homard) (tout comme Simone de Beauvoir se faisait donner du « castor ») (j’ai beaucoup aimé lorsque sur son lit de mort, il me semble bien, Jipé lui disait « je vous aime beaucoup, mon petit Castor ») (je ne trouve guère, en revanche, d’image de cette femme adorable et dure sèche et sensible forte et douce simple et joyeuse dans ce bazar de représentations) (elles se côtoient sans doute dans le déroulé des images)

 

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2 Comments

    Patchwork mémoriel (utilisé sans honte par le petit Chef pour « faire nation », selon l’expression grotesque en vogue), chacun ses souvenirs…

    Donc rdv au Père-Lachaise (s’il y a encore des emplacements libres avec horodateurs où tu dois faire entrer tes dates de naissance et de mort, avec surveillants scannant les données avant l’exhumation forcée).

    J’ai encore des photos des tours jumelles (un peu plus nettes !) quand je suis allé à NYC bien avant leur destruction. 😉

  • et moi je marche ou passe en retard et en accord