Pendant le weekend

Regarder le ciel

C’était lundi, vers 17 heures, j’ai entendu un bruit étrange, il faisait doux, fenêtre ouverte. Il passait au dessus de la rue.

Ce matin  allant voir ma tante, la trouvant un peu faible, je me suis dit qu’il fallait en parler. Ce que j’ai fait. Puis je suis sorti, traversant le quai Voltaire, ce même bruit.

Comme une sorte d’alerte.

C’est vrai, j’ai eu comme peur. Peut-être ce que me disait cette charmante femme : « la vie, il faut la vivre, mais tu sais… ». 

Peut-être les terribles nouvelles du monde, le Japon, les 4 réacteurs de la centrale

(ce livre magnifique d’ Elisabeth Filhol dont je me souviens, le travail de ces hommes qui lorsqu’ils sonnent savent qu’ils ne travailleront plus des six mois qui viennent…).

Peut-être.

Je me suis souvenu de cette amie qu’on change de bureau sans raison (elle est à 4/5 de temps, une femme qui s’occupe de ses enfants), le fait d’un tout petit et minuscule prince, une hiérarchie qui ne tient pas ses promesses – et ses devoirs –  de soutien, et qui dirige par la peur, la haine de soi comme des autres.

Peut-être. 

J’ai entendu dire que, dans certaines entreprises, ce qu’on nommait les « temps partiels » devenaient à présent des « temps incomplets » : les mots ont un sens, et celui qui est ainsi montré me révolte. Révoltants, ces agissements.

Je me suis souvenu de l’écrasement de la République espagnole,

à la fin des années trente qui me fait souvenir quand je lis ce qui se passe en Libye (et le livre magnifique, lui aussi, de Javier Cercas, « Les Soldats de Salamine »), peut-être que le printemps qui arrive, peut-être que ces mouvements souterrains et humains… Hier, j’étais sur une terrasse, un ami voulait partir, au mois de mai, pour Rome, je me suis souvenu, oui, de ce restaurant « Da Enzo »

où nous avions mangé des trucs délicieux, en face de l’hôtel, je me suis souvenu de la plage à Ostia, noire, et de l’autobus 23 je crois.

Peut-être toutes ces images, le bruit de ce moteur, j’ai passé le pont, le zeppelin a continué son chemin, dix heures trente, ce matin

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2 Comments

    mémoire du monde, merci, sidération, se bercer dans le souvenir qui nous met en lien avec l’horreur, et donc l’humanise (enfin c’est maladroit, j’espère qu’un peu de ce que je sentais passera)

  • c’est comme un journal de la journée d’hier et d’avant-hier, avec ces souvenirs qui me sont venus… merci de passer, Brigetoun