Pendant le weekend

Oublier Paris 13 #78

 

(cette pratique, suivre le travail d’une blogueuse, a quelque chose d’inoriginal qui me contraint : quelque chose de moi, pourtant, s’exerce, mais aussi quelque chose du troll comme on dit, ou du pirate (c’est plus valorisant) – un trait de mon caractère, probablement) .

Ici on suit à nouveau l’Employée aux écritures dans ses Variétés parisiennes. Cette ville se transforme c’est sans doute le caractère de ces réunions d’humains, et comme (malgré tout, notamment sa municipalité et sa régie autonome des transports) on l’aime assez, tenons la chronique du temps qui passe

Il y avait – et c’est vu de haut, de trois quarts, en trois d – un groupe d’immeubles, situé entre le fleuve et les voies de chemins de fer allant à Austerlitz (ou en en venant) – c’est rive gauche, ça se présente un peu comme ça (nous sommes encore en 2017)

Donnant sur le quai il a fallu poser deux tours (inqualifiables d’arrogance et d’agressivité) – on va le(s) voir – mais il y a quelques années (trois je crois bien) se tenait la une espèce de tour (assez immonde, il faut le dire) quelque chose de la construction des années soixante peut-être, qui a été squatté par des artistes de rue (une chanson fait « que ce soit en grandes pompes, comme les gens bien/ou bien dans la rue comme les pauvres et les chiens » et la rue, c’est ça) : on verra si on aime le film  sur la tour et un film sur les immeubles aussi si on aime.

Voici l’objet qui remplace la tour du quai 13

Ca a de la gueule, avoue… Il y avait au rez-de-chaussée une station service. (addenda de seize heures : trois images remontent le temps

quai 13 mai 2008 :

puis quai 13 juin 2012 : la marche en avant des pelleteuses a débuté

puis quai 13 juin 2014 : que reste-t-il …

).

Il s’agit d’un îlot (on dit un pâté de maisons)  crée par le quai plus trois rues, Fulton (Robert, l’inventeur de la machine à vapeur adaptée aux bateaux), Edmond Flamand (fondateur de l’orphelinat des chemins de fer) et le troisième Bellièvre (premier président de parlement de Paris – prénom Pompone) (c’est un joli prénom pour un garçon) (né vers 1605 et quelques). Comme on le voit ici, ces immeubles sont détruits aujourd’hui. On y vivait (notamment des cheminots, cette cité était la propriété de la société nationale des chemins de fer au travers d’une filiale, tu sais bien) : dans les années précédentes, les fleurs aux fenêtres (ici 2014)

ou d’autres encore (2012, rue Fulton)

ou des choses qui traînent au coin Fulton Flamand

ou ici, les tout premiers prolégomènes de la destruction

J’ai cherché des gens aux fenêtres mais non, point. On y promenait (2012)  certes ses animaux

on on s’en allait (où ? mystère; on venait d’où ? bah…)

Il y eut les travaux pour les tours (ici on voit le viaduc du métro, au fond, au loin, comme on discerne à peine, derrière les arbres du quai, l’immense bâtiment dédié au fisc – en se penchant, sur la gauche, on verrait, sur le quai, le serpent de mer vert dédié à la mode et au design, autre horreur du coin)

il y avait une femme qui vivait rue Fulton (ici le truc – la capture d’écran refuse d’oeuvrer…, mais si (c’est du lourd, avoue)

n’importe (on en ici une autre vision) :

) et que je ne connaissais pas vraiment, la mère du voisin de la rue Paul Bert, G., elle buvait du whisky (comme de l’eau et son fils d’ailleurs) (zeugme) à grandes lampées si je crois mes souvenirs (fin soixante dix), c’est ici qu’elle vivait (au vrai, elle ne m’était pas sympathique)

oubliée, partie… Si on regarde vers les voies de chemin de fer, au coin de la rue, un escalier monte vers l’avenue de France (une voie nouvelle, créée lors de l’érection de la bibliothèque nationale de France elle aussi – enfin on fait dans le lourd , dans ce quartier) ici en 2012

là en 2017

On doit à la vérité de dire que ce quartier est toujours, comme avant, parfaitement abominable (ce n’est que mon avis, ne criez pas) : y poussent des bâtiments si laids, ou revêtus d’atours si noirs… J’aime encore un peu la station du quai de la Gare, le viaduc, peut-être, les chais qu’il y avait rive droite – tout ça prenait des allures industrieuses et elles aussi assez noires, la suie, la sueur, la peine… Aujourd’hui, le monde change… Bon, quelques fleurs pour la rive gauche ?


Share

3 Comments

    ce quartier est abominable… mais les destructions sont émouvantes et la cruauté de la photo chez Martine Sonnet nous donne tendresse pour les briques et les rangées sages de fenêtres

  • Merci mille fois pour cette archéologie aussi savante qu’humaine !

  • @brigetoun et @L’Employée aux écritures : merci de vos passages