Pendant le weekend

21 octobre 965 (Sur le bureau #37)

 

 

à la veille de la reprise des travaux, j’ai pris la voiture et dans le poste se trouvait cette émission qui fait froid dans le dos (un scénario semblable était arrivé à celle qui avait disparu dans la nuit précédente, vers 4 heures). Conduire. Autoroute, aller et retour, passer par son jardin, revenir (une seule rose au rosier, le figuier va bien, il fait assez chaud – j’allais sans savoir qu’elle serait dans un des « salons » de l’emprise des pompes funèbres, chambre tapissée de mauve, au sol le lino gris, sièges  tubulures noires, tissu bleu, statue de Marie dorée sur un petit napperon blanc (la boite de kleenex là, dans un apparat comme on en voit sur les plages arrières des voitures des arabes, à Belleville, dans les blancs, dans les ors…) le tout sur une sellette de stuc blanc… Il faudrait raconter un jour cette fin de vie-là (je n’ai rien documenté, je n’ai plus de joie à écrire, j’essaye de surnager seulement) (mais j’ai manqué le rendez-vous de la médiathèque Elsa Triolet d’Argenteuil – heureusement, Gilda et d’autres en donnèrent quelques images – ici d’Anne Savelli, j’imagine

en plan américain, Gilda et Joachim) (et aussi quelques batailles, notamment à Romainville)
Ici quatre autres images plus une qui aident peut-être à voir un peu le ciel bleu, la joie d’être ici, le plaisir du travail bien fait.

Celle des jeux olympiques de 1968, du 12 au 27 octobre 1968, à Mexico – sont-ce les têtes courbées des athlètes noirs qui produisent la vérité de la lutte ?). Il est temps : je lisais quelque chose sur les nouveaux venus (à l’agriculture, un pro-glyphosate comme à l’environnement d’ailleurs; à l’intérieur rantanplan – c’est à pleurer…; à l’environnement une secrétaire d’un laitier – comme au travail, l’ex directrice du personnel du même laitier; et toujours fringant au premier poste, un pro-nucléaire alias 6 EPR, ouais 6…), et puis j’ai fermé le journal. Image de la défense prise d’un drone

trouvée sur gsw où je travaille assez fréquemment; la poésie, libérée, la ville sans trop de pollution, au loin la perspective immobilière du grand Paris… Vingt vingt-quatre les jeux, vingt vingt-cinq pas d’expo universelle. J’entendais la maire de Paris gloser sur les péages urbains – la voiture tournait, quelques bruits un peu parasites (l’étrier droit a toujours couiné, j’en ai parlé avec Mr. Lopez qui m’a lâché « 450 euros pour le changer… », j’ai dit « je vais réfléchir… ») . Je reprends le travail (à l’accueil, dans une enveloppe, mon badge m’attend).

Ici, Anna qui rencontre sa mère à Bruxelles-Nord. Il y avait la revue Terrain qui traitait des fantômes, et je ne me la suis pas procurée (ça viendra peur-être qui peut savoir?). Ce n’est pas que ce soit la grande forme, le deuil ne sied pas aux vivants – nous avons nos jougs de la réalité, qui pèsent aux épaules, qui alourdissent nos coeurs, inutile d’en rajouter. Mais j’ai retrouvé cette image (je l’ai capturée sans doute sur fb, je crois qu’elle vient de la chronique : j’ai du travail, les chroniques du parc plus ce que je veux faire sur Aldo Moro, plus les Mémorables (mais ce travail-là, je crois que je vais l’abandonner : les noms de rues cités ne correspondent pas, tant pis – et puis l’ami photographe est dans l’est, je commence une vingtaine de jours)

– ah ces cadres) c’est MLI , il y a toujours avec ces images des histoires qui nous reviennent (je ne parle même pas des travaux personnels mais ils sont aussi sur le bureau) (j’ai d’autres images, je les classe, je les garde, elles ne servent à rien) (le réveil intérieur s’est manifesté à quatre heures; les dents; le coeur; les obligations, les ans, les yeux qui pleurent) (un jour, tu verras, disait Mouloudji)

une ombre sur le quai de Kalka, en Inde, je crois bien… (c’est cette esthétique-là, un peu nouvelle – des images prises par des machines, sans doute asservissant un humain, probablement, mais capturant quelque chose qui était là et ne l’est plus, ne le sera jamais plus, juste une image…)

 

 

 

 

La série « Sur le bureau » tente de prendre en compte les diverses images que je glane ici ou là et que je laisse, un peu, reposer dans le dossier nouvellement « images » du bureau nouvellement ubuntu de l’ordinateur qui sert à présent – renouvelé depuis l’incendie de voilà bientôt trois ans). 

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4 Comments

    nos deuils et les luttes des aimés (les coups de téléphone aux voix discrètement étranglées où on ne veut pas être mièvre et qui doivent finir sur un petit rire), le grotesque terrible de ce monde, mais le courage et la dignité de ces athlètes, le visage pointu de Marceline et puis l’avalanche des photos de ces presque connus que ne rencontrerai pas

  • Il y a du Kafka dans Google et on s’amuse à penser que l’inscription est comme un signe plus ou moins net qui lui est renvoyé depuis Prague, même si ce n’est pas en Inde… 🙂

  • La mort en ses salons : partout pareil. Courage pour tout (et au moins vous avez le badge).

  • @L’employée : Merci…!
    @DH : toutes les interprétations sont bonnes à prendre
    @brigetoun : peut-être ces presque-connus, un jour, viendront-ils à Avignon… Merci des commentaires