2003 Samedi 4 Décembre 2021

(cette pluie…) se mettre à la table – marcher – découper – ranger les jours tout se ressemble ils suivent les autres et continuent sans se lasser – pas comme moi (je me lasse en effet)

mais continue aussi – le choix ? quel choix ? – le marché sous la pluie, les invectives des vendeurs plus ou moins fachos (il y a dans le monde cette espèce d’abandon de tous complexes comme de toute dignité, cette avidité, cette façon de se tenir) – quatre vingts avions pour dix-sept milliards (tiens, on connaît le chiffre : bizarre…) (au conditionnel, certes… mais quelle fierté quand même…) : un tiers de l’humanité meurt de faim dans le même temps, un quart de cet argent suffirait à le nourrir mais non) (non, mais on est bien) (il pleut) des chevaux en liberté, dans l’est du Canada je crois bien – Alberta ou quelque chose (j’aime assez la flèche injonctive)

il est dix heures j’en ai dormi neuf (ce qui fait une balance avec la nuit précédente – bien sûr je devrais me mettre au travail – à ma table – mais non je lis) c’est pratiquement sans souvenir de rêve – j’apprends alors que je connais (un peu) la mère du héros d’ici  – pas Lorella Cravotta, non – que l’épouse de J. finit ses jours (ça se passe dans le douze, non loin d’où, longtemps, elle vécut – si on me demande, je dis rue du Niger – il existe aussi bien ici une rue du Dahomey) (elle porte le même prénom qu’une de mes tantes – par alliance peut-être mais tante quand même) (la femme de « tu me comprends ? « ) croisé aussi cette officine

il m’est arrivé de m’y arrêter, revenant du (boire un café ou quelque chose) ou allant au chagrin taf turbin (coin Melun/Meaux) – pas un bon souvenir de l’officine (mais ces trucs-là dépendent de l’humeur du moment aussi) (précis cependant, du même ordre que ces vendeurs de poisson du marché) – la pluie a cessé – je vais reprendre un café

au ciné Le diable n’existe pas (Mohammad Rasoulof, 2020) (ours d’or berlinale 70) (les hommes en Iran dans une drôle de posture – les femmes dignes et fortes – un film en quatre épisodes) (on avait, en son temps -2016 – apprécié son film L’homme intègre) (le premier : glaçant tellement il ressemble au monde dans lequel nous vivons)