Pendant le weekend

Artisteries 3

 

Notes de séminaire

17-12-2021
Révolution expressive des images (documentaires) – le cas du dessin animé
Méthode de la micro histoire
Exploration d’un genre particulier : le dessin animé
exemple Félix le chat – 1928 – dessins minimalistes – économie de l’image
autre exemple : Mickey mouse (1928) (Disney) : le dessin animé a besoin du son pour exister (plus)
Le lieu du théâtre privilégié de l’action violente : c’est le corps
Une plastique qui subit et qui ne souffre pas. Les principes narratifs : évoluent toujours vers les accidents – héritage de la comedia del’arte et des clowns
Les ressources expressives très visuelles sont moins expressives (amoindris par le sonore) et passent surtout par les visages
Dans le dessin animé valorisation de l’expression faciale qui devint le principal instrument de la narration
les éxagérations
l’hyper-expressivité faciale qui relève de la caricature
on en arrive à l’animalisation (immédiate chez Disney) (qui a peur de Roger Rabbit ?) : mais des limites à ne pas dépasser – pour les humains notamment
dans la caricature on a déjà vu la disproportion des visages sur des corps plus petits
Il s’agira donc d’accentuer la lisibilité des visages
dans le dessin animé ce qui représente une première étape de la révolution expressive des images : 1937 Blanche Neige 1° long métrage de retour à une certaine forme de réalisme
Bande dessinée retour au réalisme ensuite Tintin à partir du Lotus bleu par exemple

 

Reprise in extenso d’un article de l’Est Républicain, publié le 28 février 2012 (pour la sortie du DVD le 14 mars de la même année), titré Chute et renaissance de George Valentin signé P.T. à qui on laisse bien sûr l’assimilation comparative de ce film-ci (The Artist, Michel Hazanavicius, 2011) avec le Singing in the rain « Chantons sous la pluie » (Gene Kelly et Stanley Donen, 1952).

 

« The Artist » est l’histoire de George Valentin, un acteur joué par Jean Dujardin. Une star au temps du cinéma muet, dans un Hollywood naissant, une sorte de Douglas Fairbanks, drôle et séduisant.

C’est un soir de première, où il fait son numéro habituel, qu’il rencontre une de ses jeunes fans. Le lendemain, Peppy Miller, artiste débutante interprétée par Bérénice Bejo, parvient à se faire embaucher lors d’un casting, et partage une scène avec son idole Valentin. Première séquence, premier regard, et premier conseil de l’acteur célèbre à la jolie demoiselle.

Dvd le 14 mars

Tout change avec l’arrivée du cinéma parlant, qui va entraîner la chute du comédien. Les producteurs s’intéressent à cette technologie, pas lui. Les destins de George et Peppy vont alors se croiser. Boudé par les Studios, Valentin réalise son propre film, c’est un échec, il est ruiné par le krach de 1929, quitté par sa femme, oublié du public ; seul son fidèle petit chien reste avec lui, jusqu’au bord du suicide.

Pendant ce temps, la pimpante Peppy Miller est une étoile montante, les rôles sont de plus en plus grands, jusqu’à devenir une grande vedette de l’époque. C’est elle qui sortira Valentin de sa déchéance, qui insiste pour tourner avec ce « looser », ce qui donne lieu à la superbe séquence finale, digne des plus grandes comédies musicales hollywoodiennes, un grand numéro de claquettes digne de « Chantons sous la pluie » (de Stanley Donen et Gene Kelly), où une talentueuse chanteuse doublait une vedette à la voix horrible, lors du passage du muet au parlant.

Sorti en France en octobre, « The Artist » est revenu dans les salles avant les César et les Oscars ; le film est toujours à l’affiche, dans un nombre de salles encore plus important dès ce mercredi, et devrait sortir en dvd le 14 mars.

P. T.

 

texte de l’intervention (augmenté de l’article ci-dessus)

Il y a dans ce film un certain nombre de dispositifs écrits propres à faire parler les images (outre la musique, qui est omniprésente, tout au long du film – sauf à un moment, crucial peut-être (le rêve : c’est un moment sonore , presque le seul, du film) : il y a des titres de films, des affiches, des images encadrées ou non (carte postale, photos au mur), coupures de journaux ou unes, et les cartons qui sont censés indiquer les dialogues (ou à la fin, le bruit : comme dans une bande dessinée). On pourrait ajouter les deux génériques (début et fin) plus d’autres qui, ceux-là, sont montés dans la narration pour expliquer l’ascension inéluctable de la jeune Peppy Miller jusqu’à l’olympe du premier rôle (ou de l’un d’eux : le film est en effet titré « Guardian Angel » rôle qu’en effet elle tient dans la diégèse du film), ou un autre encore réduit à un seul carton, le « sound test » qui donne son moteur au film.

D’autres dispositifs aident à une narration muette disons : il s’agit des « autres » films dans le film. Le début : Russian Affair se termine par le carton « Vive la Géorgie libre » assez interloquant (en français – les cartons sont en français) (pour l’époque comme de nos jours). Le second « German Affair » (sans doute sur le canevas du premier) : apparaît sur les claps qui n’en sont d’ailleurs pas puisque le film est muet (on n’entend pas le »clap »qui permet la synchronisation : ce sont des ardoises). Ensuite viennent les films dont Peppy fait partie : danseuse de revue, puis servante, puis joueuse de base-ball (t-shirt estampillé « Hollywood » quand même) puis dans le rôle d’Isadora, joueuse de tennis sans doute – passe 1929 – et le film parlant « Sound test » avec Constance Gray (celle de Russian Affair ») dans Roméo et Juliet (du 5 décembre 1929). Encore un film de capes et d’épées disons, avec un Napoléon un peu anachronique. Viennent ensuite les deux films qui marquent l’acmé du film proprement dit, l’un réalisé et joué par George Valentin  « Tears of love » et l’autre interprétée, mais en premier rôle, par Peppy « Beauty Spot » (ce film étant vanté par l’ex-compagne de George Valentin, Doris, au dos d’une carte postale qu’elle lui adresse). Un « Guardian Angel » avec Peppy rôle principal que va voir George avec son chien.
Un dernier film, « L’étincelle de l’amour » celui qu’ils interprètent par le numéro de claquettes et qui marquera (ou marquerait) le retour de George sur l’affiche.Tellement heureux.

j’ai posté quelques articles qui rendent compte de ces différents dispositifs :

artisteries 1 : les cartons (maisons(s)témoin);
artisteries 2 : les trois moments sonores la scène de début ; le rêve ; la scène finale (plwe)
artisteries 3 : notes de séminaire plus le texte que je viens de vous lire (plwe)
artisteries 4 : journaux et cartes postales (plwe)
artisteries 5 : génériques (maison(s)témoin)
artisteries 6 : générique de l’ascension de Peppy (plwe)
artisteries 7 : affiches affichettes lettres (add. du 10-01-21)

mais je parlerai ici de trois sortes ou catégories ou espèces d’images qui pallient le manque sonore, et marquent disons.
– Les images de bouches et de sourires  qui valorisent l’expression faciale comme dans les dessins animés – évocations de caricatures;
– les gestes qui indiquent des émotions ou des évocations narratives et font montre,à travers les corps, des émotions ou comme théâtre privilégié de l’action ;
– et pour finir, quelques images de la fin.

Il y aura aussi deux ou trois extraits du film pour évoquer : l’engagement de Peppy (et sa danse) ; le recours aux articles de journaux et peut-être l’ascension de Peppy

 

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3 Comments

    […] ne l’avais pas vu) (mais là ça y est) (j’ai posé mes notes, augmentées d’un résumé du film ici) . Il traite du passage pour le cinéma de sa version muette à la parlante (on a ensuite essayé […]

  • je complète ma lecture avant de re-regarder film 🙂

  • […] Artisteries 3 dans Artisteries 1 […]